Baisse des recettes et pertes d'environ 20 milliards à cause de la resquille. Pendant ce temps, 667 cas d'agressions en 2012 et 12.692 jours de repos pour les agents ont été enregistrés Au cours d'une conférence de presse organisée par la Transtu (en présence de la P.-d.g. et du ministre des Transports), un tableau assez sombre de la situation actuelle a été dressé. La première responsable de la société a fait état de grosses pertes dues à diverses causes dont, notamment, le refus de payer les tickets, les actes de vandalisme ainsi que les agressions répétées contre le personnel. Ces précisions entrent dans le cadre du lancement d'une vaste campagne de sensibilisation (slogan : Où allons-nous ?) ciblant l'ensemble des intervenants. Il ne s'agit pas, simplement, d'impliquer les usagers mais les agents de la société, les administrations concernées comme certains ministères (Equipement, Justice, Intérieur, etc.), l'ensemble de la société civile... Les principaux maux qui minent, actuellement, la société ont été énumérés par la P.-d.g. Il s'agit, par exemple, du vandalisme, de la violence contre les agents de la Transtu, l'occupation des stations et des quais par des commerces anarchiques, l'invasion des espaces réservés à la société par les taxis collectifs et le transport clandestin, la resquille, les agressions contre les clients (vols), les comportements irresponsables de certains usagers... La P.-d.g. a rappelé, d'autre part, que la Transtu reste le premier transporteur puisqu'il assure 90% du transport public dans le Grand-Tunis. Elle est, cependant, déficitaire. Les recettes ont accusé une baisse de 6,38 milliards de millimes entre 2011 et 2012, passant de 253,5 milliards à 237 milliards. Les pertes liées à la resquille se montent à près de 20 milliards. Ces pertes s'ajoutent aux dépenses pour réparer les dégâts causés par les nombreux actes de vandalisme, agressions contre le personnel et entraînant des congés et des arrêts de travail. D'ailleurs, le nombre d'agressions enregistrées en 2012 a accusé une hausse par rapport à 2011, passant de 639 à 667 cas. Mais c'est la gravité de ces actes qui inquiète. En effet, en 2011 le nombre de jours de repos pour les agents étaient de 6.774. En 2012, ce chiffre a presque doublé à : 12.692 jours. Ce qui est plus alarmant, c'est que les auteurs de ces actes sont en majorité des jeunes et des adolescents. Ces derniers commettent de très nombreux actes de vandalisme et de sabotage qui aggravent les pertes de la société. Sur la ligne TGM, on comptait, ordinairement, une centaine de vitres à réparer. En 2012, ce chiffre est passé à 947 ! Pis encore, rien que pour la période s'étalant du 14 avril 2013 au 15 juin 2013, le nombre de vitres brisées a atteint les 600 ! D'où l'idée d'impliquer directement les jeunes à travers une chanson rap. Ce clip met en scène plusieurs situations vécues par les voyageurs au cours de leurs déplacements quotidiens. De plus, la Transtu est en train de former un personnel spécialisé dans la sécurité. 120 agents poursuivront des stages de 6 mois auprès du ministère de l'Intérieur. Il faut remarquer, ici, que ces agents devraient avoir une présence effective et un rôle vraiment dissuasif. Autrement dit, leur descente sur le terrain doit être bien étudiée pour qu'ils acquièrent, dès le début, le respect qui s'impose. Solution en vue pour la Station Barcelone En prenant la parole, le ministre des Transports a considéré que cette action lancée par la Transtu est cruciale et qu'elle vient à point nommé pour contribuer à l'amélioration des prestations. Cet objectif ne peut être assuré que par un travail soutenu et l'acquisition de nouveaux équipements. Mais, il faut aussi savoir bien utiliser ce qui existe et l'entretenir correctement. Le ministre a souligné que les efforts entrepris par son département visent à réaliser des plans et des stratégies précis en commençant par améliorer le quotidien des usagers du transport. C'est la clé de voûte de toute réforme. Le rôle des autorités n'est pas de sévir mais d'être à l'écoute, de comprendre, de consulter et d'agir. L'organisation du secteur du transport passe par l'implication de tous les intervenants. A cet effet, le ministre a annoncé que le gouvernement a décidé, récemment, la création d'une commission regroupant toutes les parties impliquées dans le transport en vue de trouver des solutions adéquates à tous les problèmes à travers l'élaboration d'études et de plans. Un début de cette organisation se remarque dans le retrait de 2.700 autorisations de taxis à travers tout le pays. Ces autorisations distribuées indûment seront remises à ceux qui les méritent de façon juste et transparente, fournissant, ainsi, près de 5.000 nouveaux postes d'emploi. Parlant de la situation chaotique qui règne à la Station de Barcelone, le ministre a affirmé qu'elle est indigne de notre pays. Un plan existe pour réorganiser cet espace et le réserver exclusivement aux bus, aux métros et aux trains. Tous les autres moyens seraient délogés de ce lieu.