Je tire de l'assassinat de Mohamed Brahmi les trois premiers enseignements suivants : - Le gouvernement a échoué lamentablement dans sa lutte contre les assassinats politiques. La preuve, six mois après l'assassinat de Chokri Belaïd, le gouvernement n'est pas parvenu à arrêter tous ceux qui ont participé à cet ignoble crime. - Le choix de la date de l'assassinat de Brahmi est révélateur du message lancé par les tueurs. Ils assassinent les valeurs suprêmes sur lesquelles a été fondée la République. Il s'agit de la sécurité des Tunisiens, leur union et leur niveau de vie. Avec l'accession de l'Islam politique au pouvoir, ces valeurs ont périclité dangereusement. La sécurité est aujourd'hui très fragile comme elle ne l'a jamais été, le niveau de vie s'est détérioré et l'union des Tunisiens est devenue une chimère puisque la société tunisienne est désormais divisée entre islamistes et laïcs. - L'assassinat poussera inéluctablement vers deux scenarii. Le premier, c'est la formation d'un gouvernement de salut national et la désignation d'un comité d'experts pour parachèvement de la Constitution qui sera soumise à un référendum populaire pour adoption. Le deuxième scénario, c'est que la Tunisie plongera dans le chaos et l'inconnu. Je pense que personne parmi les Tunisiens responsables et raisonnables n'accepte que notre chère Tunisie bascule dans la violence et la guerre civile.