A l'initiative du bureau de la femme et de la famille relevant du mouvement Ennahdha, une manifestation a été organisée hier après-midi sur l'avenue Habib-Bourguiba pour célébrer la fête de la Femme sous le slogan : «Les femmes de la Tunisie, pilier de la transition démocratique et de l'unité nationale». Un slogan véhiculé par des dizaines de banderoles et des centaines de pancartes et autres supports brandis par les manifestantes et les manifestants jeunes et moins jeunes, venus entre autres en famille de plusieurs régions. En effet, plus de trois mille personnes, notamment des sympathisants d'Ennahdha, se sont regroupées hier pour célébrer la fête de la Femme mais aussi pour soutenir le gouvernement et protester contre «les tentatives putschistes contre la légitimité et tous ceux qui appellent à la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée nationale constituante». Un message qui a été repris sur plusieurs banderoles. «Oui à l'élection, non au coup d'Etat», «Démocrates et non pas putschistes», ce sont de tels slogans et autres versets coraniques qui y ont été inscrits. Avec une forte présence des forces de l'ordre sur ladite avenue ainsi que dans les artères périphériques, l'ambiance était plutôt festive même si elle était à forte teneur politique pour une journée de fête. Drapeaux tunisien, nahdhaoui et noir, distinctifs des salafistes, musique et chants religieux et engagés diffusés via les haut-parleurs, youyous et slogans scandés. Les femmes étaient vêtues de hijebs, habits traditionnels, safsari et autres habits modernes, alors que d'autres jeunes arboraient le drapeau national. Des tentes installées où l'on vend des livres dont un relatif à l'histoire et aux pensées nahdhaouis. Autres tentes d'associations de bienfaisance. Protéger le processus démocratique Sous une autre tente, une grande foule se précipite pour signer une pétition exposée sur une table relative à «la protection du processus démocratique». Vers 17h00, une jeune fille a récité des versets coraniques en ouverture de la succession de plusieurs discours qu'ont donné notamment des constituantes nahdhaouies et autres du Congrès pour la République ainsi que des universitaires nahdhaouis. Des morceaux musicaux et des passages de poésie engagée présentés par des troupes féminines ont servi d'intermèdes entre les divers discours. Les intervenantes ont appelé, à l'instar de Wassila Zoghlami, membre du Conseil de la choura, à «contrer les forces contre-révolutionnaires qui appellent au vide et au chaos par leur appel à la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée nationale constituante». Zoghlami a, dans son speech, exhorté la société civile et les ONG internationales à «revenir à la table du dialogue loin des surenchères». Dans son discours, Meherzia Laâbidi, vice-présidente de l'ANC, a insisté sur l'identité et le militantisme de la femme tunisienne depuis le colonialisme français, tout en saluant les martyrs de tout le pays et de toutes les tendances politiques. Appelant à un retour au dialogue, elle a indiqué qu'il n'est plus question d'exclusion ou de négation de l'autre. «Nous n'allons pas céder quant au processus de transition démocratique et ni la force, ni les menaces ne nous feront fléchir à aller de l'avant dans le processus démocratique. Le vide n'est pas la solution. La femme est une citoyenne à part entière avec l'homme», a-t-elle ajouté. «La liberté de la femme est un devoir. L'emploi est un devoir. La dignité est un devoir. L'unité nationale est un devoir. Le soutien de la légitimité est un devoir», continuait à scander la foule...