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Les élections ne sont qu'un maillon...
Allemagne
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 09 - 2013

Par notre envoyée spéciale à Berlin Hedia Barakat
En Allemagne, les élections ne sont qu'un simple petit maillon de la solide chaîne autour de laquelle s'organise un modèle politique spécifique et des mieux rodés...
Une semaine après les élections législatives, les négociations se poursuivent en Allemagne entre la CDU (Union démocratique chrétienne) de la chancelière reconduite pour un troisième mandat et le SPD (parti social démocrate) de Peer Steinbrück pour une grande coalition gouvernementale. Avec la sortie des libéraux et la chute des verts, en off, les jeux semblent déjà faits. Et la chancelière qui, à ses derniers meetings, chassait les voix des hésitants en répétant que « les majorités sont souvent étroites en Allemagne » et qu'il est toujours de mise de « gouverner ensemble », était déjà prête à se tourner vers le SPD de son principal rival. Même si celui-ci met comme condition à une participation au gouvernement l'introduction d'un salaire minimum légal, une révision des retraites et une augmentation de l'impôt sur les revenus, pour les Allemands les plus riches. Trois mesures incompatibles avec le programme de la CDU, mais sur lesquelles un compromis devrait être possible. Une grande coalition avec les sociaux démocrates devra aussi pousser la chancelière vers moins de rigueur et plus de solidarité avec le sud de l'Europe. Mais à Berlin, on doute d'un changement radical de la politique européenne de l'Allemagne. C'est sur les questions sociales internes que travaillera la future grande coalition CDU / SPD.
Rivaux et non adversaires
Il en est ainsi de l'Allemagne, « modèle de pragmatisme », où les jeux des alliances sont prisés et où la coalition n'est pas quelque chose de contre-nature. « Le système fonctionne en sorte que tous soient représentés à un niveau ou un autre et participent à la politique». Pour Esther Uleer, porte-parole du groupe CDU / CSU au Bundestag, il n'y a pas de gagnants ou de perdants, puisque tous ou presque entrent au parlement.
«Pour les candidats, il n'y a pas de rancœur en cas de défaite, pas de grief envers le rival politique. S'il y a une déception, elle vient de l'intérieur, s'il y a un reproche, il est adressé à son propre parti qui ne lui aurait pas accordé la bonne place sur la liste». Explique le Dr. Stefan Büttner-Von Stülpnagel, Directeur du Centre fédéral d'éducation politique. Ici, la concurrence est interne et non seulement externe. Le système est mixte, un mélange entre le scrutin majoritaire et le scrutin de liste proportionnelle.
Complexité
Instauré par les forces d'occupation américaine, le système électoral allemand est des plus complexes. L'Allemagne est divisée en 299 circonscriptions de près de 200 mille électeurs chacune. Chaque électeur dispose de deux voix ; la première va pour l'un des candidats de sa circonscription, système qui favorise les grands partis, CDU, CSU, SPD et la seconde va pour le parti. Ce qui donne au moins 598 députés. Le nombre définitif des députés ne peut être connu qu'à l'issue du scrutin. Ce mélange entre le scrutin majoritaire et la proportionnelle donne aussi une harmonie entre le taux de réussite de chaque parti et le nombre de ses sièges au parlement.
Parfait le système allemand ? Le directeur du Centre fédéral de l'éducation politique tempère : «Aucun système n'est parfait et, personnellement, je n'en suis pas satisfait. Mais c'est le système qui s'adapte le mieux au tempérament et aux attentes des Allemands. Le caractère des Allemands ne supporte pas le système de la majorité. Ils veulent voir tous les acteurs représentés dans l'opération politique. L'existence du Conseil fédéral qui complète le Bundestag ajoute à ce pluralisme et à ce caractère coopératif. »
Personnalisation
Qu'ils soient des politiques ou des experts, des analystes ou des lobbyistes, tous présentent le système politique allemand comme un système qui ne favorise pas la personnalisation du pouvoir.
Pourtant, c'est bien ce système qui vient d'offrir pour la troisième fois consécutive son nouveau mandat de chancelière à une Angela Merkel toujours adulée et plus emblématique que jamais d'une Allemagne de la rigueur, de la discipline, de l'humilité, du travail, des valeurs conservatrices, de la prospérité...
Un journaliste allemand nous donne cette explication si évidente : «Les Allemands ont beaucoup souffert de la guerre, de la mort, de la faim... Ils ont toujours peur que la prospérité ne soit éphémère. Pour l'instant, c'est Angie qui la leur garantit. »
Mais, au-delà de sa pure et dure performance dans la crise de la zone euro, tout dans la communication politique de la chancelière travaille sur l'image d'une reine mère dont la proximité et la simplicité font qu'elle ressemble à tous, ne dérange personne, qui rassemble et rassure...
Démocratie / Majorité
« Plus pour longtemps !, avertissent la gauche et ses détracteurs qui, du parti radical Die Linke au parti des Pirates en passant par le parti anti euro Alternative pour l'Allemagne et jusque dans le mouvement des non-votants, appellent la chancelière à « dire la vérité aux Allemands ». La vérité d'une prospérité menacée, d'un fossé qui s'élargit entre riches et pauvres ; d'un visage de l'Allemagne où les inégalités et la précarité creusent de jour en jour leur lit. Et c'est ce qu'une coalition entre conservateurs et socio-démocrates est amenée à regarder en face.
Ainsi va l'Allemagne. Un modèle politique spécifique qui, depuis la deuxième guerre mondiale, se construit autour de la problématique conciliation entre la démocratie et la majorité et s'articule au fil des institutions constitutionnelles, législatives, exécutives et consultatives devant assurer cette équation. Le président au rôle honorifique, le tribunal constitutionnel suprême qui tranche sur la constitutionnalité des textes et des décisions politiques, économiques, financières et sociales. En troisième lieu, il y a la chancelière suivie par le Bundestag, première institution législative, et le Conseil fédéral à rôle exécutif qui regroupe les représentants des 16 Etats Fédéraux... Une scène politique en puzzle où s'alignent, à la lisière, les centres d'éducation politique, les instituts d'analyse, de sondages, de communication... En somme que le modèle et le paysage ne soient un secret pour personne.
Taux de participation : chute alarmante... à 70%
Le modèle allemand se dessine comme une longue et solide chaîne où les élections ne constituent qu'un maillon parmi d'autres.
Pour nombreux experts et analystes rencontrés, l'acquis des élections commence d'ailleurs à être fragilisé et fort marginalisé. La marge des non-votants évolue et s'organise dans le cadre d'un mouvement regroupant les déçus de la politique et des partis qui pensent qu'il n'y a plus rien à espérer d'une telle configuration du pouvoir.
Partis et institutions de culture et d'éducation politique travaillent d'arrache-pied sur le phénomène de «désintéressement». Avec pour mission la vulgarisation politique et la sensibilisation aux principes constitutionnels, le Centre fédéral de l'éducation politique en fait l'une de ses priorités : ramener le taux de participation aux élections à la moyenne des années 90, soit à 90%. Entre les élections législatives de 2009 et celles de 2013, ce taux a atteint «le seuil intolérable» de 70%... Une vraie raison de s'alarmer pour une Allemagne habituée à ses taux records de l'époque de la bipolarisation entre communistes et libéraux...


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