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Liaisons dangereuses
Conférence de Presse de l'Initiative pour la recherche de la vérité autour des assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi (Irva)
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 10 - 2013

Documents officiels, vidéos, photos et autres menus détails à l'appui, les sept mois d'investigation de l'Irva concluent, sans détours, à l'étroite interconnexion entre Ansar Echaria, le groupe des combattants islamiques libyens de Abdelhakim Belhaj et le mouvement Ennahdha...
Tôt le matin, le QG du ministère de l'Intérieur connaissait hier une fébrilité des grands jours. Déploiements massifs des agents de l'ordre, toutes radios actives et ambiance électrique jusque devant l'Hôtel Africa qui, à quelques mètres seulement, allait accueillir une conférence de presse qualifiée d'historique par Taïeb Laâguili, membre de l'Initiative pour la recherche de la vérité autour des assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Dès neuf heures, arrivé derrière une escorte policière et suivi d'une garde rapprochée, Laâguili, entouré d'autres membres de l'Irva, grillait ses dernières cigarettes, promettant de graves conclusions de sept mois d'investigation et des preuves accablantes contre le mouvement Ennahdha et ses deux gouvernements. Pour lui, les assassinats de Chokri Belaïd, de Mohamed Brahmi, des agents de l'ordre et des soldats de Châambi tués par les salafistes ont désormais un visage et un nom : ceux du crime d'Etat.
Ennahdha, Ansar Echaria et Al Jamaâ Al Islamya Al Mouqatila : vidéos, photos et liaisons dangereuses
« Le travail d'investigation mené par l'Irva et les preuves en sa possession permettent aujourd'hui de conclure que le ministère de l'Intérieur a délibérément occulté plusieurs vérités. La plus importante est l'implication d'une partie libyenne proche du groupe tunisien Ansar Echaria et en relation directe avec plusieurs dirigeants du mouvement Ennahdha et des gouvernements successifs de Hamadi Jebali et Ali Laârayedh, dans l'encadrement, le financement, l'entraînement et l'armement de jihadistes tunisiens en vue d'actes terroristes sur le territoire tunisien... ».
C'est vers le milieu d'une conférence de presse en trois étapes que Taïeb Laâguili dévoile le rôle clé joué par «Al Jamaâ Al islamya Al Mouqatila de Abdelhakim Belhaj» ( Groupe des combattants islamiques), dans les affaires successives des dépôts d'armes de Médenine et de Mnihla, l'engagement de jeunes Tunisiens dans le jihad en Syrie et la planification d'assassinats politiques et d'actes terroristes en Tunisie. Les informations sont étayées d'une projection de photographies et de séquences vidéos reproduisant les nombreuses rencontres ayant eu lieu entre Belhaj — ancien prisonnier de Guantanamo, de Pékin et de Libye, compagnon d'Abu Yadh dans les montagnes Afghanes — et des hauts dirigeants d'Ennahdha et de ses deux gouvernements. Il est successivement l'invité d'honneur du congrès du mouvement Ennahdha de juillet 2012, du congrès des jeunes d'Ennahdha en janvier 2013, l'hôte privilégié accueilli dans le salon d'honneur de l'aéroport de Tunis-Carthage, hospitalisé pour soins dans une clinique de la capitale où Hamadi Jebali et Ali Laârayedh lui rendent visite... Plus souvent accueilli à la frontière sud, Abdelhakim Belhaj se déplace plus discrètement entre Ben Guerdane, Médenine et Zarzis où il pose aux côtés de Rached Ghannouchi, Samir Dilou, Noureddine Bhiri, Hassine Jaziri... Avec les faveurs et dans l'hospitalité de l'homme d'Ennahdha à Ben Guerdane, le trafiquant et entraîneur de karaté Mosbah Bchiri... Mais l'histoire resterait incomplète si l'on n'y ajoutait cet élément clé. « Simultanément à sa visite de janvier 2013 et aux honneurs qui lui étaient réservés, une note de la direction générale de la sûreté adressée aux chefs d'arrondissement et aux services de la coordination mettait en garde contre la présence clandestine de Abdelhakim Belhaj, sous prétexte de soins, et sa collaboration avec des jihadistes et des trafiquants tunisiens dans la planification d'attentats et d'opérations terroristes en Tunisie
Hauts responsables de la sécurité proches d'Ennahdha : failles, contre-vérités, contre-ordres et complicités
A côté de cet élément nouveau, la conférence de presse de l'Irva ouverte par Nizar Souissi, avocat de Chokri Belaïd, et scrupuleusement menée par une présentation méthodique et forte en détails de Taïeb Laâguili a aussi permis de localiser les lieux des failles et des complicités.
«Le premier se trouve dans les déclarations du directeur général de la sûreté nationale, Mustapha Ben Amor. Lors de la conférence de presse du ministre de l'Intérieur du 28 août 2013, il occulte toutes les données antérieures à la date de l'assassinat de Chokri Belaïd, le 6 février 2013. Données qui, sérieusement suivies, auraient permis de mettre facilement la main sur les terroristes.»
Laâguili cite, documents projetés à l'appui, la déposition d'une employée de l'agence bancaire voisine du domicile de Chokri Belaïd qui témoigne des allées et venues suspectes d'une voiture aussitôt identifiée par l'arrondissement de l'Ariana comme étant celle du salafiste Marwane Ben Salah. Rasé à l'occasion et fréquentant les cafés du Kram et du Lac, il n'aurait pas échappé à une police expérimentée qui flaire dans ce genre de comportement une opération en vue. D'autres sources policières confirment que Ben Salah a été localisé et encerclé chez lui au lendemain même de l'assassinat, mais qu'un contre-ordre est venu juste à temps pour empêcher son arrestation et confier l'affaire à la police judiciaire.
Chefs d'arrondissement de l'Ariana et du Kram, direction générale de la sûreté nationale avec son ancien et son nouveau directeur, direction générale des services spécialisés, direction générale de la police judiciaire, direction centrale des opérations... selon le rapport d'investigation de l'Irva, la chaîne des responsabilité remonte jusqu'à l'ex-ministre de l'Intérieur, l'ancien et l'actuel chef du gouvernement.
Simples failles, négligences, responsabilités directes ou franches complicités ? Les preuves établies par l'Irva favorisent plutôt les thèses de la complicité et déterminent clairement les différents niveaux de responsabilité. Elles mettent, en conclusion, le doigt sur une vérité et une seule : « L'introduction des armes en Tunisie, la promotion du terrorisme, la planification des assassinats et des actes terroristes, la mort de Belaïd, de Brahmi, des agents de l'ordre et des soldats de Châambi ont une seule et même matrice et auraient pu être épargnées à la Tunisie, avec une gestion sécuritaire simple et normale...».
Différentes des révélations en puzzle et éphémères jusqu'ici médiatisées, les investigations de l'Irva viennent selon leurs auteurs boucler la boucle. Quelles conséquences politiques, judiciaires et médiatiques auront-elles ?...


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