La nouvelle circule depuis quelques jours déjà : le parti Nida Tounès s'apprête à accueillir dans ses rangs une centaine de personnes, issues pour l'essentiel du parti Al-Joumhouri, qu'elles ont quitté, mais aussi des indépendants... Parmi ces personnes figurent d'anciens ministres présents dans le gouvernement de Béji Caïd Essebsi, notamment Saïd Aïdi et Mehdi Haouas. On compte également des noms comme Abdelaziz Rassaâ, Slaheddine Sellami et Sélim Azzabi... L'annonce officielle de la liste de ces 100 personnes est attendue pour demain vendredi. Ancien membre du bureau politique d'Al-Joumhouri et démissionnaire au lendemain de la mort de Mohamed Brahmi, le 25 juillet, Samar Samoud explique que la démarche est essentiellement stratégique : «On ne peut plus se permettre de laisser les progressistes être au second rang... L'erreur de l'ancien PDP, lors des dernières élections, poursuit-elle, a été de croire à une victoire facile. Aujourd'hui, on ne croit pas à un rejet massif d'Ennahdha...». Autrement dit, il s'agit de miser sur le parti qui a une assise populaire et qui soit capable de jouer le rôle de vrai contre-poids. Ce parti, c'est Nida Tounès. Une telle option, à vrai dire, a vu le jour dès les premières opérations de rapprochement entre les partis qui ont formé l'Union pour la Tunisie. Il y avait au sein du parti Al-Joumhouri deux tendances différentes : l'une qui poussait vers l'avant, l'autre qui freinait et qui, pour ainsi dire, louchait vers d'autres alliances... C'est de cette divergence qu'est né ce qui devait être, au départ, un simple courant au sein même du parti Al-Joumhouri... La mort de Mohamed Brahmi a précipité les événements et ce courant a décidé finalement de voler de ses propres ailes, en reprochant à la direction historisque sa mollesse à l'égard du pouvoir et d'Ennahdha... Ainsi est né le Tayyar Al-Joumhouri, qui rejoint aujourd'hui Nida. «Il y a deux volets graves à l'ordre du jour : le volet économique et le volet sociétal... Et le premier parti élu sera celui qui aura son Premier ministre», résume notre interlocutrice et ancien membre du bureau politique du PDP...