Affaire Samir Abdelli : le juge d'instruction décide la clôture de l'instruction    Sociétés communautaires : le plafond de financement passe à un million de dinars, selon Hasna Jiballah    L'UNFT en crise : Les employées sans salaire    Le Tunisien Radhi Jaïdi nommé entraîneur du club libanais Nejmeh    Washington dévoile les contours de son ambitieux bouclier antimissile "Dôme d'or"    Fête de la femme : l'ARP salue le rôle des militantes et appelle à plus de justice    Eya Boushih, première Tunisienne au Mondial de gymnastique rythmique seniors au Brésil    Les Gipsy Kings à El Jem : un cadre unique pour une soirée envoûtante    Le PDL manifeste pour la libération d'Abir Moussi et des prisonnières d'opinion    Grèce : plus de 150 incendies en 48 heures, des milliers d'évacués    Fête de la femme : 312 héroïnes tunisiennes célébrées pour leur impact    Jendouba : tonnes de fromages et beurre détruits pour sécurité des consommateurs    Pharmacies 24/7 : le guide numérique indispensable pour tous les Tunisiens    Partage des tâches domestiques : une proposition de loi pour casser les stéréotypes    Fête nationale de la femme : la Tunisie honore ses pionnières et ses réussites    Aujourd'hui, fête de la femme en Tunisie : Le sport féminin mérite beaucoup mieux...    Des femmes aux commandes des formalités douanières à bord du « Tanit » pour la Journée de la Femme    La plateforme « Najda » bientôt déployée dans tout le pays pour sauver plus de vies    « Mon terrain est occupé depuis trois ans » : le cri d'alarme d'un habitant de Sfax    Météo : orages, pluies intenses et risque de grêle cet après-midi    Pharmacies ouvertes le week-end et jours fériés : une carte interactive disponible    Fête de la femme : Gratuité de l'accès aux sites, monuments et musées aujourd'hui    Festival international de Hammamet : un avant-dernier soir aux couleurs de "Osool"    Pour elles, la fête de la femme se célèbre en prison    Rania Toukebri: Les satellites, les données et l'après-IA    ALKIMIA valide ses comptes et affecte 46 millions de bénéfices    Nouvelle Porsche 911 Cup : plus puissante, plus légère, plus durable    Egypte, USA et Qatar relancent la médiation pour une trêve à Gaza    Caravane Soumoud : le gouvernement prépare des poursuites après des révélations d'irrégularités    Inscriptions scolaires 2025-2026 : payez à distance facilement avec le Wallet e-Dinar    Najwa Karam, Soleil de la chanson arabe signe un retour triomphal au Festival Carthage 2025    La Galaxy Watch contribue à améliorer le bien-être grâce à son capteur innovant : explications    Yasser Jradi : un an après sa disparition, Tunis et Gabès lui rendent hommage    Illuminez Chaque Moment : OPPO Dévoile le Tout Nouveau Reno14 F 5G avec Photographie Flash IA et Design Sirène Irisé    Un séisme de magnitude 5,3 secoue le nord des Philippines    De cœur à cœur, Rafik Gharbi ressuscite Aznavour dans le spectacle "Hier encore" à Boukornine    Kamel Lazaar - Fadhel Jaziri, par son exigence et sa créativité, a hissé la Tunisie au rang des grandes scènes internationales    Tunisie 13 août 2025 : Femmes, exil, climat, vieillesse... le recensement d'une rupture    L'Algérie rejette une nouvelle mesure française visant ses diplomates    Déficit commercial en hausse de 24% en un an, selon l'INS    Rania Toukebri : « Les missions lunaires font partie de ma vie »    Le champion du monde tunisien Ahmed Jaouadi rejoint l'Université de Floride pour préparer les JO 2028 à Los Angeles    Assassinat d'Anas Al-Sharif et les journalistes d'Al Jazeera à Gaza : la SNJT dénonce un crime contre la presse    Décès de Fadhel Jaziri    Moez Echargui, champion à Porto, lance un appel : je n'ai pas de sponsor !    Décès de Me Yadh Ammar, une illustre figure du barreau, de l'université et de la société civile    Ahmed Jaouadi : Un accueil présidentiel qui propulse vers l'excellence    Tunisie Telecom rend hommage au champion du monde Ahmed Jaouadi    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'amour en thème
Vendanges
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 10 - 2013


Par Hamma HANACHI
Les galeries d'art ouvrent la saison avec enthousiasme. Samedi, B'Chira Art Center entame son programme par une exposition doublée d'un concert de musique. Du panache.
Le centre, on ne le répétera jamais assez, est un endroit charmant, vaste parc en périphérie, œuvres modernes, visiteurs avertis et volonté de coller à l'époque, c'est du côté de Sabbalet Ben Ammar.
L'exposant a de l'esprit, il a du cœur et le patriotisme chevillé au corps, chanteur, artiste peintre, parolier, Yasser Jeradi, expose une série d'œuvres inspirées de la lecture du philosophe Ibn Arabi ( Murcie, Espagne en 1.165 Damas en 1.240). La dernière fois qu'on a vu Jeradi, c'était au Bardo, au mois d'août, glorieuses soirées et les riches heures de la contestation, perché sur le podium, guitare et harmonica, il chantait l'amour sous toutes ses fortunes et infortunes, sans frontières, dans les langues espagnole, arabe, française ou anglaise.
Poète et généreux, amoureux de la vie et des textes qui la chantent, Brel, Brassens, Carlos Gardel ou Hédi Jouini, des rimes, des histoires, des arrêts, des virgules et de l'enthousiasme à n'en plus finir.
Et voilà qu'on découvre qu'aux côtés des mots de tous les jours, le parolier a des lectures savantes, une philosophie qui guide ses pas et un esprit qui dirige ses œuvres peintes.
Une vingtaine de tableaux de différents formats, sur du métal, de la tôle, technique mixte, intitulé : Ibn Arabi de un à dix neuf et une installation au dernier étage du centre.
L'exposition est placée sous un thème, peu banal par les temps qui courent, «Ma religion, ma foi, c'est l'Amour». Des textes, des mots courts, des citations longues du Cheikh Al Akbar, le plus grand maître (titre attribué à Ibn Arabi).
Sur de la tôle grise et lisse, la calligraphie en couleur sépia ou rouille est déclinée sous ses styles classiques, Koufi, Naskhi, thuluth, etc, sur quelques pièces, l'artiste pose une tache de couleur indigo, vermillon, bleue et vert, métissage de la lettre, de la phrase et du langage de la peinture, l'artiste joue avec les hasards de la technique, traces irrégulières, du brillant qui renvoie la lumière, des lettres qui s'enchevêtrent, débordent et invitent le regard à la lecture.
L'installation montre des couches de rideaux à la verticale en plastique transparent, couvert d'écritures à la fine plume, des centaines de textes de métaphysique soufie, des citations de l'ouvrage «L'Interprète des désirs ardents», de «La production des cercles» les noms divins cités par le maître, poète et philosophe métaphysicien Ibn Arabi. Une exposition, plutôt un traité illustré de l'amour.
La pluie et les orages n'ont pas découragé l'artiste qui, accompagné de deux guitaristes, a chanté encore l'amour sous les applaudissements du public.
Mourad Salem, artiste contemporain, autodidacte, il vit à Paris, expose à Londres, Dublin, Abou Dhabi, il nous donne de ses nouvelles, de succès en succès, il bâtit dans la patience et la passion une carrière sûre.
Pas connu à Tunis, il y a quelques années, il est venu dans l'espoir d'exposer ses travaux, des contacts, des projets non aboutis et une courte amertume. Peu de temps après, il participe à une exposition à l'Institut du monde arabe (IMA) , à Londres, une galerie, la plus prestigieuse spécialisée en art oriental le prend en charge : Rose Issa, la première galerie à avoir exposé des artistes, iraniens moyen -orientaux et maghrébins à Londres, elle est tenue depuis 30 ans par une iranienne. Ce mois-ci, elle expose Sultans are not Sultans, huit œuvres dont quatre grands formats de Mourad au Leighton House Museum, un événement de taille, tout est vendu en plus des éloges et des projets. Sans risque, on peut dire que la peinture de Mourad se veut inclassable, s'il y a référence c'est en tant que rappel, pas plus. Il peint des Sultans, à partir de portraits vus, découverts dans les musées en Turquie, des portraits donc, avec les costumes, les médailles, le fez mais le vide à la place du visage, le fond est tapissé de bombes en vol.
La vie, la mort, la joie, l'horreur, n'ont pas de visage, ils nous tombent dessus. A première vue, on détecte aisément les influences des cartoons, Donald ou Mickey, symboles de l'Amérique conquérante qui garde un œil sur le monde musulman. Money, money Hyperréaliste ? Une sorte d'hyperréalisme historique de la vie et non pas pictural, précise-t-il. Ses œuvres offrent une double lecture, historique et ironique. «L'ironie est la base de ma peinture», l'histoire est présente aussi, on glisse à partir de ses replis rapidement vers la politique, les bombes larguées au fond des tableaux, le Sultan impassible, de face. C'est à la fois fascinant et lamentable sinon «comment expliquer que la femme d'un chef d'Etat arabe fasse ses courses dans les grands magasins à Londres ou Paris, alors que le peuple vit ou meurt sous les bombes, de jour comme de nuit, c'est l'une des lectures de mes œuvres». Sultans are not Sultans ou le pouvoir des Sultans qui, malgré leur raffinement, sont souvent des tyrans, un clin d'œil aux tyrans actuels.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.