Dans le paysage souvent déconcertant du sport tunisien, l'haltérophilie apparaît comme un îlot de satisfaction. Cinq jours seulement nous séparent du coup d'envoi du championnat du monde qui aura lieu en Pologne. Un rendez-vous important pour les athlètes tunisiens qui ont de fortes chances pour monter sur le podium. Il faut dire que depuis qu'ils ont commencé à se mettre en évidence dans les différentes épreuves internationales, ils ont acquis le statut de favoris aussi bien sur le plan mondial qu'africain. En dépit des bons résultats obtenus et des médailles remportées ici et là, les contraintes budgétaires ont imposé à la fédération une restriction au niveau des dépenses. Cela s'est notamment répercuté sur le choix des athlètes retenus en prévision des différentes échéances continentales et internationales. Contrairement aux attentes, la Tunisie n'est plus représentée que par le strict minimum dans les épreuves dans lesquelles elle est pourtant donnée favorite. On ne peut que regretter une pareille option dans la mesure où les athlètes perdent ainsi des opportunités dans lesquelles ils auraient pu certainement s'imposer. Un gâchis énorme pour la Tunisie et pour des athlètes qui ne jouent plus que pour un seul objectif: le podium. Pour cette nouvelle édition du championnat du monde, les chances de la sélection tunisienne se situent au niveau des sept premières places. Certains athlètes retenus sont capables d'aller au-delà de cet objectif et de faire mieux. Cela dépend toutefois du tirage au sort et des premiers tours éliminatoires. Il faut dire que les quatre haltérophiles retenus ont suffisamment d'expérience et surtout de vécu pour pouvoir gérer ce genre d'épreuve. En pleine lumière Le staff technique a d'ailleurs retenu ceux qui sont au meilleur de leur forme et qui sont capables de monter sur le podium. On connaît la régularité de Khalil Maouia(56 kg), le surpassement de Karem Ben Hnia(69 kg), la valeur intrinsèque de Ramzi Bahloul(77 kg) et le forcing auquel nous a habitués Rami Bahloul(77 kg). On est ainsi convaincu des aptitudes de cette équipe et de ses capacités à aller au-delà même de ce qui est espéré. La préparation d'une épreuve aussi importante que le championnat du monde ne s'improvise pas, elle nécessite un travail continu, sans relâche et à long terme. Depuis quelque temps, la sélection prépare ce rendez-vous avec toute la concentration requise. Deux mois sans répit en Bulgarie. Cela fait du bien pour une équipe qui a toujours besoin de se remettre en question pour faire face à la concurrence. Celui qui n'avance pas recul, ainsi est la devise de ces athlètes. Leur quotidien aussi et surtout. L'haltérophilie ne peut pas se passer de ces athlètes qui en font l'histoire, la diversité et, également, la qualité. Dans le paysage souvent déconcertant du sport tunisien, heureusement éclairé par les épreuves individuelles, l'haltérophilie apparaît comme un îlot de satisfaction. Faut-il encore dire ou préciser que l'on respire ici un air plus léger que dans de nombreuses disciplines en proie au doute et au relâchement...