Avant les JTC prévues le mois prochain, le rideau du quatrième art s'ouvre d'abord chez nos voisins, en Algérie, du 29 octobre au 5 novembre. Il semble, d'après des articles parus dans la presse algérienne, que la cinquième édition du FITB (festival international de théâtre de Bejaia) est très attendue. En effet, vingt-deux pays ont confirmé leur participation, dont la Tunisie qui sera représentée par «Tu as vu ce que j'ai vu» d'Anouar Chaafi, produite par le Centre des arts dramatiques et scéniques de Médenine, et qui vient d'obtenir le premier prix au Festival du théâtre libre de Jordanie. Rappelons que Bejaia est une commune algérienne située en bordure de la mer Méditerranée, à 180 km à l'est d'Alger, dans la «wilaya» de Bejaia et la région de Kabylie. Connue à l'époque romaine sous le nom de Saldae, elle devient au Moyen-Age la cité la plus prospère de la côte méditerranéenne. D'abord célèbre en Europe grâce à la qualité de ses chandelles faites de cire d'abeille auxquelles elle a donné son nom, les bougies, Bejaïa a également joué un rôle important dans la diffusion des chiffres arabes en Occident. Elle est aussi souvent désignée sous son nom francisé de « Bougie », nom officiel durant la période de la colonisation. Avec ses 177 988 habitants au dernier recensement (2008), Bejaïa est, en terme de population, la plus grande ville de Kabylie. Elle est aussi, grâce à sa situation géographique, le plus important pôle industriel de la région, notamment par la concentration de nombreuses industries et la présence d'un des plus grands ports pétroliers et commerciaux de la Méditerranée. Dotée, également, d'un aéroport international, Bejaia est l'endroit idéal pour organiser une telle manifestation. Ainsi débarqueront, au FITB, des artistes européens venus de France, d'Italie, de Belgique, d'Autriche, et de Suisse. C'est l'Allemagne qui sera à l'honneur, en cette session 2013. Il y aura une délégation de 45 personnes, réunissant des artistes de l'Académie des arts de Cologne et ceux de la Compagnie «Theater an der Ruhr», conduite par son directeur, Roberto Ciuli. L'Egypte sera également présente avec une grande distribution scénique dans la pièce «Zinzana li koul wahed», (une cellule pour chacun) mise en scène par Mahmoud Enakli. L'Irak, le Koweït, la Palestine, la Libye, le Soudan, et la Syrie, seront également de la partie. Le continent africain sera représenté par le Bénin et la Guinée. Et, ce sont le Kazakhstan et le Japon, avec la Compagnie «Noh», qui représenteront l'Asie. Le directeur du festival Omar Fetmouch annonce une centaine de représentations qui seront réparties entre la grande salle Malek Bouguermouh de 380 places du théâtre régional de Bejaia (TRB) et une vingtaine d'espaces de la wilaya. La presse algérienne parle de moments forts, tels que «je vous ai compris» de Jacques Delcuvellerie (Belgique), une œuvre poignante, nouée autour des traumatismes coloniaux, ou encore la pièce de Jeremy Beschon intitulée «Le Chacal», adaptée de l'œuvre de Tassadit Yacine, mettant en scène des fables kabyles traitant des rapports de domination auxquels sont assujettis les exilés en Europe. La pièce de l'ouverture annoncera la couleur, dit-on, d'une programmation engagée et humaniste. Elle est produite par le Théâtre régional de Bejaïa (TR) et l'Académie des arts de Cologne (Allemagne) et traite la condition féminine.