Sorti le 2 octobre dans les salles parisiennes, le nouveau film Le pacte dévoile, semble-t-il, la face cachée de l'idylle entre la princesse de Galles et un certain médecin pakistano-britannique. Pour la comédienne, Naomi Watts, incarner ce rôle « hardi » et accepter de le jouer n'est pas évident; cet acte est perçu intrépide puisqu'on sait qu'un film pareil pourrait offenser la famille royale et provoquer un heurt considérable quant à la sensibilité des princes William et Harry. Cependant, ce film biographique a suscité la colère du cardiologue, Hasnat Khan, l'amant qui a survécu à Lady Diana ; irrité, il a déclaré qu'il ne veut ni regarder le biopic ni les bandes-annonces, niant justement avoir accordé son consentement : «Si j'allais le voir, je passerais mon temps, assis, à dire «c'est faux, c'est faux, ce n'est pas vrai», à chaque seconde. Je ne peux pas m'infliger cela. Ce serait absolument atroce». L'amour impossible Après son divorce avec le prince Charles, Lady Di essaie de prendre sa vie en main, et se consacre entièrement à une vie simple, dénuée de cette emprise de lois et règles assommantes et étouffantes qu'inflige la famille royale, tentant ainsi de s'épanouir. Jusqu'au jour où elle se rend à un hôpital quelconque et y rencontre l'amour de sa vie. C'est donc au Royal Brompton Hospital que tout a commencé. La déesse du peuple a découvert chez ce cardiologue un cœur de philanthrope, un homme simple, aimant et intègre. Elle le nommait d'ailleurs «Mr. Wonderful». Cette passion extraordinaire qui a scandé, contre vents et marées, leurs vies durant deux ans, contre les projecteurs et les paparazzis menaçants et belliqueux, n'a pas récolté de fruit: Khan, dont la glaire est très spéciale, n'a pas accepté «le pacte» avec une vie qui ne lui appartient pas, car, en l'épousant, «il épousera la terre entière», dit-il dans le film, à la fois emporté et accablé. Dans le film, on voit une Lady capricieuse, provocante ; abattue par le comportement de son amoureux, qui récuse catégoriquement sa vie sous l'échafaudage des médias, elle court incontinent dans les bras de Dodi Al Fayed, producteur de cinéma et fils du milliardaire égyptien Mohamed Al Fayed. Amour fatal ? Le dernier épisode de la vie de Lady est un épisode douloureux. A travers les lumières transpercées dans plusieurs scènes du film, on voit bien comment le flambeau des nuits assiste les couleurs émotionnelles mais aussi comment ce même flambeau prépare l'avènement du candélabre de la mort. Ainsi, l'embryon de l'amour a été avorté brutalement. On voit alors dans cette fin de la relation d'amour l'approche de la mort. En effet, peinturluré par le biais des pas de la Lady, le film commence par la marche, une marche vers la passion, vers une idylle déroutante, un amour maudit, et se termine sur les pas de la Diana, laissant deviner des pas qui vont vers une mort tragique, vers une descente aux enfers. La mort tragique de la princesse dans le tunnel du Pont de l'Alma à Paris, suite à un accident, fait penser également à une conspiration, comme certains l'ont pu penser. J'accuse ! Khan, le cardiologue pakistanais, a été désenchanté par les faits filmés. Spécieux, puisqu'ils ont trahi la véracité de leur histoire et de sa rupture, ces faits sont pour Khan infidèles : «Des spéculations et des ragots, tout est fondé là-dessus», pense l'amant. Loin d'être une création ex-nihilo, le film est une version mutilée, surtout quand on lit les accusations de Khan et son discours ferme. Décidément, les films historiques et biographiques forment une problématique par rapport aux «vrais» faits, l'authenticité est parfois mise en doute, et le spectateur reste décontenancé. Tenaillé par la douleur et froissé par un film dont la version est fallacieuse, l'amant répond de manière violente, trouvant cela absolument légitime, puisqu'il s'agit bel et bien de sa vie privée ; l'amant pense alors qu'on n'a pas le droit de spéculer ou de surenchérir. Brodé de manière harmonieuse, le film a été pourtant décousu par les déclarations du cardiologue et par l'affiche promo devant le Pont de l'Alma, ce qui a suscité l'émotivité des médias britanniques, mais on l'a en fin de compte retiré afin d'éviter toute polémique possible et imaginable.