L'homme défraye toujours la chronique. Le quotidien algérien «Al Watan» a parlé de lui, le 24 juillet 2012, comme nouvel actionnaire de Nesma Tv. Une information démentie. Mais qui est ce richissime prince saoudien connu pour être la 26ème fortune du monde? WMC entame une série d'articles sur la vie et l'uvre de Waleed Ben Talal. La scène se déroule dans une villa cossue de Beyrouth, la capitale du Liban. Une femme belle et élégante de la grande bourgeoisie libanaise raconte l'itinéraire de son fils. Elle s'aide, pour ce faire, de quelques photos et film vidéo. Dans l'une des vidéos, on perçoit un enfant se débattre avec une chèvre. Il la poursuit, mais celle-ci s'échappe plus d'une fois. Il finit, toutefois, par atteindre ses pattes postérieures et semble satisfait. Cette scène est racontée dans le menu détail par le journaliste anglais Riz Khan, dans une volumineuse biographie consacrée au richissime homme d'affaires saoudien, Alwaleed Ben Talal Ben Abdulaziz Al Saoud («Alwaleed, homme d'affaires, milliardaire, prince, Beyrouth: Arab Scientific Publischers, 2005, 365 pages). «Il ne renonce jamais» La belle et élégante femme dont il est question n'est donc que la mère d'Alwaleed, Mouna Al Solh, dont le père n'est autre que Riad Solh, homme politique libanais, un militant de l'indépendance de son pays qui devient, en 1943, premier Premier ministre du pays du cèdre. Le père d'Alwaleed est, quant à lui, le prince Talal, un des frères de l'actuel roi Abdallah d'Arabie Saoudite. Il est en effet le 21ème fils de l'édificateur du Royaume, Abdulaziz. Un homme libéral connu pour être l'un des grands bienfaiteurs et philanthropes de l'humanité: il a toujours agi en faveur de l'enfance déshéritée. «Même enfant, on peut voir la détermination qu'il a. Quand il veut quelque chose, il veut l'obtenir, et n'y renonce jamais, même quand il ne pouvait pas encore marcher!» Ce commentaire fait par la mère d'Alwaleed, concernant l'épisode de la chèvre décrit plus haut, marque l'un des traits de caractères du prince, selon Riz Khan: la détermination. D'autres traits de la personnalité du prince Alwaleed, qui est considéré comme possédant la 26ème fortune au monde: en mars 2011, sa fortune était évaluée par le magazine Forbes à 19,6 milliards de dollars (environ 31,6 milliards de dinars), au 26e rang mondial, vont être largement dessinés dès les premières années de sa vie entre le Liban, l'Arabie Saoudite et les Etats-Unis d'Amérique. Et ce avant de revenir en Arabie pour entamer sa longue marche vers la conquête du monde des affaires mondiales. Il se révèle studieux Né en 1955, il suit sa mère à Beyrouth, conséquemment à la séparation de ses parents, en 1962. Il fréquente une prestigieuse école privée: l'Ecole des Pins. Mais il n'est pas un bon élève. Il lui arrive même de rater des cours, souligne Riz Khan. Son père décide alors de siffler la fin de la récréation. Waleed Ben Talal est inscrit dans la prestigieuse Académie militaire du roi Abdulaziz. Là, changement à 360 degrés, l'enfant se révèle studieux et s'adapte à la discipline de fer qu'on lui inculque. Il s'agit d'un autre trait de sa personnalité qui va le suivre tout le long de son parcours: le sens de la discipline. «De la planification de ses activités quotidiennes, aux voyages d'Outre-mer et même à l'exactitude de ses rendez-vous», souligne Riz Khan. Retour, en 1974, à Beyrouth. Et nouvelle inscription dans un prestigieux établissement: l'école de Chouefat. Là aussi, il ne va pas briller. Loin s'en faut. Il se fait même exclure de l'école pour cause de violence à l'encontre d'un enseignant. Rebelotte, il est inscrit dans une troisième école prestigieuse à Beyrouth: l'école Manor. Mais cette fois-ci sera la bonne. Le jeune homme prend conscience de ses «méfaits». Il travaille dur, veillant jusqu'à des heures indues. Son diplôme en poche, il s'envole, en 1975, aux Etats-Unis d'Amérique. Pour poursuivre des études supérieures en gestion des affaires à l'Université de Menlo, près de San Francisco, sur la côte Ouest des Etats-Unis d'Amérique. Durant sa jeunesse, ses proches lui découvriront une autre qualité: il aimait se mettre dans la position de leaders. Il affectionnait les tenues militaires. Mais, il aimait partager. «Lorsqu'il était gosse, et que des hommes sonnaient à sa porte, il allait chez sa mère insistant pour prendre de l'argent pour le leur donner», affirme Riz Khan. Il quittera les Etats-Unis, son diplôme évidement en poche, mais aussi avec une femme (il a épousé la princesse saoudienne Dalal), un bébé et un seul souci: aller faire des affaires dans son pays pour profiter du boom pétrolier qui battait alors son plein. On y reviendra. Précisons, cependant, que Mouna Al Solh ne s'était pas vraiment trompée en affirmant que «Même enfant, on peut voir la détermination qu'il a. Quand il veut quelque chose, il veut l'obtenir, et n'y renonce jamais, même quand il ne pouvait pas encore marcher!» Prochain article : Au pays de l'or noir