Meddeb, Tabib et Saïed quittent la course. Des acteurs du paysage politique national définissent les critères de l'homme de l'étape. L'homme providentiel, celui qui réunira les conditions retenues par les participants au Dialogue national pour être choisi consensuellement en vue de former le prochain gouvernement, manque toujours à l'appel. Ils sont désormais cinq candidats à postuler au fauteuil de chef du gouvernement. Mais qui parmi Mestiri, Ennaceur, Nabli, Moalla et Ayed obéit totalement aux critères de compétence, de rayonnement, d'expérience et d'aptitude à prendre les décisions qu'il faut. Qui parmi ces personnalités, retenues au terme de la réunion d'hier, peut être considéré comme l'homme de l'étape? A cette question, les réponses fournies par les acteurs du paysage politique touchés par La Presse sont lapidaires et évasives. Tous se contentent de répéter les critères que tout le monde connaît et évitent de prononcer un nom quelconque mais affirment que l'homme convoité existe bel et bien. Seulement, personne ne connaît son identité. Lazhar Akremi, porte-parole de Nida Tounès, s'accroche aux déclarations de Béji Caïed Essebsi. «Effectivement, personne parmi les huit candidats connus du public n'est le candidat de notre parti. Nous avaliserons, toutefois, le candidat que le consensus fera porter au palais de La Kasbah», souligne-t-il. Du côté du Front du salut national, on refuse de dire clairement qui est l'homme de l'étape. Abderrazak Hammami, secrétaire général du Parti du travail patriotique démocratique, se contente de déclarer que «le Front tient des réunions quotidiennes en vue de suivre l'évolution de la situation et de décider du nom de la personnalité qui sera choisie samedi prochain, date de l'annonce prévue du verdict final». Quant à Mohamed Abbou, président du Courant démocratique, il préfère parler des conditions à fixer pour que soit écarté tel ou tel nom. «Pour nous, il est impératif de dire non à tout candidat ayant occupé un poste gouvernemental au cours de l'époque révolue. Il est inadmissible que de tels responsables puissent revenir au pouvoir après la révolution». Et Abbou de conclure : «Nous avons, dès le départ, refusé de participer à ce dialogue. Aujourd'hui que les jeux sont faits, nous ne pouvons qu'espérer que les négociations en cours aboutiront au consensus tant espéré».