Qui entend encore parler de la FTF, de son président de ses membres et de leurs gaffes ? Qui entend encore parler de la querelle montée de toutes pièces (et pour cause !) entre le président de la FTF et le ministre de la Jeunesse et des Sports ? Qui entend encore parler de Youssef Zouaoui (qui a fini par jeter son dévolu sur les moins de 17 ans), directeur technique des équipes nationales ? Qui entend encore parler des frasques de tel ou tel autre joueur? Qui, enfin, parle encore de «barons» en équipe nationale et de joueurs indéboulonnables qui font beaucoup de pluie et très peu de beau temps dans le team national ? Plus jamais comme avant ? Krol a d'ores et déjà eu le grand mérite de mettre tout le monde d'accord : public, FTF, ministère, médias , cadres technique et administratif à la FTF. Les médias ? Après des mois et des mois où les journalistes n'ont écrit et parlé que des polémiques, des petites manœuvres, des mauvais choix et des résultats calamiteux, ils sont, aujourd'hui, heureux d'écrire et de parler de football. Attention, pas d'unanimisme, les choix et les listes de Krol ne sont pas sacrées, mais il était grand temps que le débat se déplace du terrain du scandale à celui du football. Et si la dernière liste ne plaît pas à certains, c'est essentiellement à ceux qui pensaient et se croyaient intouchables, au-dessus de tout et de tous. Tenez, Issam Jomaâ, parlons-en. C'est vrai que c'est le plus grand buteur de tous les temps de l'équipe nationale, mais il croit que ce statut lui donne tous les droits. Celui de ne pas aimer un statut de remplaçant et de l'exprimer. Celui de prendre l'équipe de Tunisie pour le Club Méditerranée et d'y faire la fête à chaque fois qu'il y met les pieds. Qui l'eût cru ?! D'autres barons se contenteront de regarder à la télé leurs coéquipiers se battre à Yaoundé pour y chercher une qualification pour la phase finale de la Coupe du monde au Brésil : Youssef Msakni et Oussama Darragi. En dépit des centaines de millions qu'il gagne au Golfe, Msakni, ce jeune talent promis à une grande carrière, doit se mordre les doigts d'avoir fait le choix des pétrodollars. De cote, il n'en a plus, tant au pays qu'à l'étranger et aujourd'hui, il ne bénéficie même plus du statut d'international. Darragi, lui, a perdu sa place à l'Espérance et en équipe nationale et ne donne même pas l'impression de vouloir et de pouvoir se battre pour retrouver son ancien statut. Un énorme gâchis pour ces deux joueurs et pour un football de plus en plus avare de grands talents. Haggui-Abdennour également, même si c'est pour d'autres raisons. Il ne suffit pas de jouer à Toulouse et d'y briller et d'avoir été capitaine — contesté — de l'équipe nationale pour avoir tous les droits. Plein d'autres indices aussi. Avec le Hollandais, plus de loi du milieu... défensif. Le clé c'est marquer Mouelhi, Ragued, Traoui, ce n'est pas prêt d'être reproposé à nouveau pour le grand bonheur des puristes. On ne jouera plus sur la largeur du terrain, mais bel et bien sur sa longueur pour construire et aller chercher un résultat. Réconciliation avec le football et avec l'équipe nationale comme cela a été le cas le 13 octobre dernier avec un Radès plein à craquer. Même si le résultat que nous attendions n'était pas là, même s'il nous a manqué ce petit brin de baraka pour faire un mauvais sort qui nous en promet un le dimanche 17 novembre à Yaoundé. Sur un autre plan, quand on parle de football, on revient toujours aux équilibres. Pas trop découvert derrière mais pas recroquevillé non plus dans sa zone. Couverture mais pas de camouflage total. Récupération, oui, mais aussi relance et soutien aux attaquants. Puis, plus important encore: tout faire pour ne pas avoir à nourrir des regrets plus tard. C'est que le Cameroun est prenable même si à Yaoundé il n'y aura pas que le terrain vert. L'Afrique, c'est aussi la CAF, Hayatou, les arbitres et les gris-gris. Avant, pendant et après, on parlera beaucoup de choix des hommes et de tactique mais ne nous y trompons pas : c'est devant que tout se jouera pour les Tunisiens. Avons-nous les joueurs pour ça ? Oui et non. Non parce que, hormis, Harbaoui, nous n'avons pas de grands buteurs même si Akaïchi pourrait faire l'affaire. Collectif et soutien d'abord et, qui sait, un exploit de Khelifa, Chikhaoui, Ben Htira, Akaïchi ou même un demi ou un défenseur venu de derrière. Et si ce Cameroun-Tunisie ressemblait à un certain Nigeria-Tunisie en 1977 avec le but contre son coup de Odyé sur un centrage de Khemaies Laâbidi? Nous sommes prêts à signer d'avance!.