Les Tunisiens pourraient découvrir le nom de leur prochain chef de gouvernement demain soir Décidément, les Tunisiens commencent à s'habituer aux petites phrases, aux déclarations et aux contre-déclarations des hommes politiques à propos du Dialogue national, principalement de la reprise de ses travaux qui se font toujours attendre. Hier, Hassine Abassi, secrétaire général de l'Ugtt et animateur principal du Quartet, a annoncé que «le Dialogue national reprendra la semaine prochaine sur des bases solides». Seulement, il n'a pas précisé en quoi consisteront les bases solides dont il parle. Toutefois, il n'a pas manqué de menacer «qu'en cas de nouvel échec, le Quartet donnera une conférence de presse afin de dénoncer les parties responsables des obstacles ainsi que leurs motivations». L'urgence d'un engagement écrit des constituants «Les bases solides dont parle le SG de l'Ugtt ne sont pas difficiles à déchiffrer, estime Lazhar Baly, président du parti El Amen. Nous ne retournerons à la table des négociations qu'à la condition d'un accord préalable sur la personne du futur chef du gouvernement de compétences nationales». Sur un autre plan, le président d'El Amen exprime sa conviction qu'il est indispensable «d'obliger les constituants, principalement ceux d'Ennahdha et de ses alliés, d'avaliser les décisions qui seront issues du Dialogue national. Nous avons demandé que les constituants s'engagent par écrit à voter tout ce qui sortira de la table du dialogue. Quant aux amendements introduits sur le règlement intérieur de l'ANC, nous exigeons qu'ils soient annulés ou qu'il y ait au moins un engagement clair sur la possibilité de les réviser». Reste toujours posée la date de la reprise du dialogue. «A travers mes rencontres avec le Quartet et mes contacts avec les autres parties prenantes, j'ai le sentiment que le blocage principal est désormais l'ANC où tout pourrait tomber à l'eau, même en cas de notre retour à la table des négociations au début de la semaine prochaine comme le promet le SG de l'Ugtt», souligne encore Lazhar Baly. Ce sentiment selon lequel la reprise pourrait tarder encore provient d'un constat que notre source détaille comme suit: «Le système né des élections du 23 octobre 2011 continue à fonctionner comme si rien n'avait changé. Ali Laârayedh poursuit ses déclarations emportées, Marzouki tire les ficelles du palais du Carthage bien que son parti boycotte le Dialogue national et Mustapha Ben Jaâfar ne contrôle plus rien à l'ANC et donne l'impression de jouer son propre avenir. Ennahdha, le CPR et ses dérivés, en premier lieu l'alliance dite l'Alliance de la souveraineté du peuple ne font que dominer ou orienter le processus transitoire». Demain soir, peut-être «Les pourparlers en vue du choix de la personnalité qui formera le prochain gouvernement ne doivent pas dépasser dimanche soir. C'est bien ce que nous a signifié le Quartet lors de notre dernière rencontre tenue jeudi 14 novembre», confie à La Presse Hichem Hosni, président du Parti populaire progressiste. «Au cas où l'on parviendrait à un accord ce dimanche, le dialogue reprendra lundi ou mardi prochains. Dans le cas contraire, le Quartet annoncera l'échec du processus et dévoilera tout sur ceux qui en sont les responsables. Le discours du Quartet est à assimiler à un nouvel ultimatum qui expirera dimanche soir», ajoute le président du PPP. «Pour être plus clair, les Tunisiens pourront découvrir demain soir le nom de leur futur chef de gouvernement ou dire adieu au Dialogue national», conclut-il. 15 novembre : Le rendez-vous manqué