L'Afrique du Sud se sent pousser des ailes. Après avoir tenu en échec le Mexique en ouverture du tournoi (1-1), les Bafana Bafana pensent sérieusement à la possibilité de sortir en vie de ce groupe A. Très confiant à défaut d'être pleinement optimiste, Steven Pienaar est prêt à livrer bataille devant la rugueuse sélection uruguayenne : «Cela va être un match difficile et nous devons prendre le maximum de points. Mais nous devons nous concentrer sur notre jeu et nous assurer d'un bon résultat parce que le groupe est ouvert», commente le milieu d'Everton. Et comme jamais un pays hôte n'a échoué au premier tour de son Mondial, c'est tout le peuple sud-africain qui se prend à rêver d'un destin à la sud-coréenne, demi-finaliste sur son sol en 2002. Mieux, sur les cinq dernières Coupes du Monde, l'organisateur du tournoi a atteint quatre fois le dernier carré… pour une victoire finale. Avant ça, un succès face à l'Uruguay propulserait provisoirement les hommes de Carlos Alberto Parreira en tête du groupe… Avant d'affronter la France dans une dernière rencontre décisive. Mais en face, l'Uruguay ne l'entend pas de cette oreille. Après un match nul arraché face aux Bleus (0-0), Oscar Tabarez a annoncé deux changements dans son onze type, avec les arrivées du défenseur Jorge Fucile et de l'attaquant Edinson Cavani. Jamais battue par les Bafana Bafana (1 victoire, 1 nul), la Celeste joue aussi son destin dans ce match. Formations probables : Afrique du Sud : Khune - Gaxa, Khumalo, Mokoena (cap.), Masilela - Letsholonyane, Tshabalala, Pienaar, Dikgacoi (ou Khuboni), Modise - Mphela. Uruguay : Muslera - Fucile, Lugano (cap), Godin - M. Pereira, Perez, Arevalo Rios, A. Pereira Cavani - Forlan, Suarez. ------------------------ Forlan change de rôle Poison n°1 pour l'équipe de France vendredi avec l'Uruguay (0-0), Diego Forlan devrait reculer d'un cran contre l'Afrique du Sud, ce soir (19h30). Le joueur de l'Atletico Madrid, qui avait évolué en pointe contre les Français en association avec Luis Alberto Suarez, pourrait jouer le deuxième match de la Celeste dans une position un peu plus en retrait, derrière un duo formé par Suarez et Edinson Cavani, l'attaquant de Palerme. Oscar Tabarez, le sélectionneur uruguayen, n'a toutefois pas confirmé ce nouveau schéma que son équipe avait adopté à plusieurs reprises en qualifications et qui lui avait donné davantage de vitesse. En face, l'Afrique du Sud devrait se présenter dans la même composition que contre le Mexique en ouverture (1-1). --------------------------- Tshabalala, le « Brésilien » En douze mois, le milieu sud-africain Siphiwe Tshabalala aura tout connu : de la lutte pour une place de titulaire au sein des Kaizer Chiefs au statut de joueur clé de sa sélection, qui disputera ce soir son deuxième match (Groupe A) de la Coupe du Monde contre l'Uruguay. Agé de 25 ans et reconnaissable à ses dreadlocks, ce petit gabarit (1,70 m) fait dorénavant partie des piliers des Bafana Bafana, aux côtés du milieu d'Everton Steven Pienaar, du gardien Itumeleng Khune ou du défenseur Aaron Mokoena. Siphiwe Tshabalala a commencé la compétition à l'âge de 8 ans dans le township de Soweto. Le 11 juin, il a fêté dignement sa 50e cape en inscrivant le premier but de la Coupe du Monde, d'un missile du gauche contre le Mexique à Soccer City, à quelques encablures des terrains de son enfance. Si le symbole est beau, sa carrière ne fut pas rectiligne. Formé aux Kaizer Chiefs (Soweto), Tshabalala, à la recherche de temps de jeu, rejoint les Free State Stars en 2004. Il y restera jusqu'en 2007, avant de revenir dans son club formateur. Entre-temps, l'ancien gamin de Soweto a intégré l'équipe nationale, à tout juste 20 ans. Repéré par l'ancien sélectionneur Ted Dumitru, qui tente de bâtir une ossature pour 2010, le véloce ailier gauche participe aux Coupes d'Afrique des Nations (CAN) en 2006 et en 2008. Merci Parreira D'abord utilisé comme joker, le retour de Carlos Alberto Parreira à la tête de la sélection fin 2009 lui permet de gagner sa place de titulaire et donner la pleine mesure de son talent. Très en vue lors des derniers matches de préparation au Mondial, Tshabalala estime tout devoir à son sélectionneur. "Il m'a redonné confiance en moi. Pendant la compétition, j'aimerais lui rendre tout ce qu'il m'a apporté parce qu'il m'a vraiment beaucoup aidé", a-t-il déclaré récemment. Carlos Alberto Parreira l'a même qualifié de "Brésilien", en référence à son style de jeu. L'éloge est à prendre en considération, puisqu'il vient de celui qui a mené la Seleçao au titre planétaire en 1994. L'éclosion tardive de Tshabalala à la face du monde, et donc des recruteurs, déclenche des rumeurs de transfert. Le discret milieu des Bafana Bafana réfute pour l'instant vouloir partir à l'étranger la saison prochaine. "Je ne pense pas à mon futur en club. J'apprécie chaque moment de ma première Coupe du Monde et tout ce qui compte pour l'instant est de gagner contre l'Uruguay", insiste-t-il. Car Tshabalala et coéquipiers en sont convaincus : une victoire ce soir pourrait suffire à les qualifier pour le second tour, une performance qui serait inédite et qu'attendent 48 millions de Sud-Africains.