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Les mythologies personnelles de Aziz Mohsni
Bâtisseurs de l'imaginaire
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 12 - 2013


Par Bady BEN NACEUR
Le fer à souder et à sculpter est l'un des éléments essentiels de notre artisanat et, partant, des artisanats de la Méditerranée. Il est à nos portes et à nos fenêtres. La ferronnerie est aussi un art. Celui de la fabrication des objets d'ornement (garnitures de cheminées, lustres, rampes, grilles, balcons en fer forgé) et d'objets artistiques, telle la sculpture, notamment. A l'Espace Sadika, par exemple, le fer forgé et soudé contribue à rehausser le verre soufflé et à donner plus de prestige aux luminaires.
Aziz Mohsni, artiste-sculpteur, vivant et travaillant à Paris, se sert du fer pour «dessiner», comme on dessine à la mine de plomb, ou au pinceau, à l'encre de Chine, des aspects linéaires, des silhouettes humaines noires se profilant sur un fond clair—celui des cimaises d'une galerie— pour mieux exprimer leurs contours, leurs figures.
Ayant résidé l'été 2013, dans cet espace voué de plus en plus aux artisanats, aux arts plastiques et graphiques et à la musique, Aziz Mohsni, qui cultive ses racines de près et de loin, nous présente, aujourd'hui, une exposition liée à ce matériau fer qu'il sait si bien faire «chanter». C'est une exposition fort intéressante du point de vue des formes épurées et raffinées auxquelles il a abouti et de la cohérence d'un langage authentique privilégiant la voie subjective, comme l'indique si bien l'intitulé de cette mostra : «A l'intérieur de mes rêves». Les rêves de l'artiste sont conséquents de la double situation dans laquelle il vit, situation d'un «nomadisme» intense et qu'il assume pleinement à travers son art. Double situation à la fois «identitaire» de par son appartenance culturelle et de «réinvention» par rapport au monde actuel. Ses sculptures sont, en effet, des sortes de clins d'œil discrets à travers des formes dessinées puis reprises — avec quel raffinement! — dans la matière fer à souder et sculpter. Des sculptures de petits et moyens formats qui ont trouvé leurs places dans les niches murales de l'Espace Sadika, au sol et dans les recoins, une véritable mise en scène pour exprimer avec quelle discrétion son univers intime du rêve de l'artiste. Puisque le verbe «rêver» comme nous le disions, par ailleurs, se décline dans les deux sens : rêver le passé et rêver le futur. C'est dans cette jonction des élans que nous nous apercevons — à regarder de plus près ces statuettes — qu'elles sont des sortes de clins d'œil discrets à Rodin (Le Penseur, thème évoqué à plusieurs reprises) à Giacometti (silhouettes humaines filiformes et auto-portraits de Aziz Mohsni lui-même), enfin aux hiéroglyphes de la Haute antiquité égyptienne, aux valeurs figuratives emblématiques, que l'artiste a conçus comme une véritable «installation» à part (thème des offrandes) à regarder à la fois comme un grimoire et comme un objet de design d'une étonnante modernité.
Parallèlement à l'œuvre de fer sculpté, l'artiste nous fait découvrir, aussi, des statuettes modelées dans le papier mâché, rehaussées de peintures noires et pour les figures humaines, de dents de pur ivoire ou synthétiques. Ces sculptures nous renvoient ainsi à d'autres registres «rêvés» par l'artiste, registres formels issus d'un ordre mythique ou de pure imagination.
Tout cela exprimant ainsi les mythologies personnelles de Aziz Mohsni qui n'en finit pas de nous étonner merveilleusement d'apparition en apparition.


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