«Un acharnement contre la jeunesse tunisienne et les artistes», estime l'avocat de la défense Le jeune rappeur tunisien Alaeddine Yaâkoubi, alias Weld El 15, vient d'être condamné à quatre mois de prison ferme et au paiement des frais de justice. Le jugement prononcé hier «est un acharnement contre la jeunesse tunisienne, les artistes, plus particulièrement les rappeurs et Weld El 15 en est la preuve», a relevé hier maître Ghazi Mrabet dans une déclaration à l'agence TAP. L'avocat de la défense a annoncé qu'il «fera appel», ajoutant que son client «n'a pas commis de crime et juger un jeune pour son œuvre artistique ne cadre pas, dans un pays en phase de justice transitionnelle, avec les règles les plus élémentaires d'un pays démocratique». «Je crains pour l'intégrité physique de mon client et j'espère que les conditions de sa détention seront respectées conformément aux chartes et conventions internationales des droits de l'Homme» a-t-il avancé. Weld el 15 a comparu hier matin devant le tribunal cantonal de Hammamet pour s'opposer à sa condamnation par contumace (1 an et neuf mois de prison, le 29 août dernier), un jugement qui comporte, selon son avocat maître Ghazi Mrabet, «des failles juridiques». Accusé d'outrage à fonctionnaires, d'atteinte aux bonnes mœurs et de diffamation de la police, Weld el 15 a été arrêté le 22 août dernier à l'issue d'un concert donné avec Klay BBJ dans le cadre du festival international de Hammamet. Motif de cette arrestation: une chanson insultant la police durant le spectacle. Connu par ses chansons virulentes et poignantes à l'encontre du gouvernement et du système sécuritaire en Tunisie, Weld El 15 a déclaré ce matin aux médias, avant d'entrer au tribunal : «Je suis attaché à la liberté d'expression et à ma liberté de vivre dans mon pays».