Il méritait bien de figurer seul dans notre radioscopie de l'année 2013. La palme de flop des flops lui revient pour avoir «prêché» que la polygamie immunisait les épouses contre le cancer de l'utérus Les inepties sorties de la bouche de ce sombre marchand de fruits de la cité Djebel Khaoui, du côté de La Marsa, dépassent tout entendement et transgressent le possible et l'imaginable. Parmi ses déclarations les plus farfelues exprimées lors de l'année 2013 avec une déroutante arrogance : «La polygamie immunise les épouses contre le cancer de l'utérus» (sic !). Ou encore : «Nous installerons des caméras de surveillance partout pour surprendre ceux qui ne jeûnent pas pendant le mois de Ramadan» (re-sic !). Adel Al Elmi, de sensibilité salafiste takfiri, grand aficionado des lumières des médias et spécialiste des opérations coup de poing, fonde après la révolution, l'Association de la promotion de la vertu et la prévention du vice, qu'il reconvertira, une année après, en l'Association centriste pour la sensibilisation et la réforme. Fameux pour avoir été à l'origine du limogeage en direct sur facebook de Dr Iqbal Gharbi, ancienne directrice de Radio Zitouna et de l'avoir accusée d'«apostasie», peu de personnes savent le rôle qu'il a joué dans l'installation de la première cellule de protestation face au siège de la Télévision tunisienne (voir notre interview du personnage le 2 mars 2012). Et les évènements dramatiques du Printemps des arts d'Al Abdelliya de juin 2012 ? C'est encore lui. La manipulation de la population salafiste par l'Association centriste a entraîné une levée de boucliers contre les artistes contemporains dont plusieurs dizaines ont reçu des menaces de mort pour avoir exposé, selon Adel Al Elmi, des œuvres «portant atteinte au sacré». Mais aussi des tensions dans tout le pays, des violences, des incendies, le saccage de plusieurs œuvres, la mort d'un homme et l'instauration pendant trois jours... d'un couvre-feu. Bien que semant discorde et déraison et prônant un discours d'exclusion, stérile, hyperconservateur et haineux là où il passe, Adel Al Elmi, très proche de l'actuel ministre des Affaires religieuses, Noureddine Khadmi, est envoyé dans les prisons tunisiennes en tant que «prédicateur émérite» pour prêcher probablement la bonne parole salafiste. Ce retourneur de veste notoire que même la Ligue nationale des comités de protection de la révolution a exclu de ses rangs en 2011, après avoir découvert son implication dans des actes de délation au profit de la police politique de Ben Ali, vient de déposer une demande de visa pour un...parti politique.