22 unités hôtelières fermées et le Tunisien a sauvé la mise Comment s'est comporté le tourisme chez nous au titre de l'année qui vient de s'écouler? Surtout avec la conjoncture plurielle du pays que l'on sait? Parce que le secteur constitue l'un des piliers sur lequel repose notre économie, compte tenu du volume important de devises qu'il peut générer, du nombre appréciable de postes d'emploi (directs et indirects) dont il est pourvoyeur et aux bonnes incidences qu'il a sur d'autres secteurs tels que l'agriculture, la bâtiment, l'artisanat, le transport, les services... C'est un secteur sensible aussi, en raison de sa dépendance de plusieurs facteurs, à la fois internes et externes, notamment l'actualité politique et la conjoncture socioéconomique des pays émetteurs, mais surtout celles du pays d'accueil. Cela n'a pas été, bien entendu, sans affecter l'image de marque de la Tunisie, constituant habituellement l'une des meilleures destinations touristiques de par le monde. A l'heure du bilan, qu'en est-il au titre de l'année qui vient de s'écouler? Disons que cela n'a pas été catastrophique. Le fléchissement n'est pas énorme dans l'ensemble. Essentiellement grâce à la présence de la clientèle tunisienne qui a sauvé la mise! En termes d'évaluation du comportement du secteur, les meilleurs indices sont à relever au Cap Bon, région qui occupe la première place sur la carte touristique du pays. Dans la zone touristique Nabeul-Hammamet (mis à part Yasmine Hammamet, zone autonome) où on compte 117 unités hôtelières... on a enregistré la fermeture de 22 hôtels en 2013, à part certains hôtels dits «en veilleuse», c'est-à-dire dont la fermeture n'est pas déclarée, donc, non officiellement fermés. Sur le plan de la capacité d'accueil, sur les 39.923 lits que compte désormais la région, seuls 31.475 ont été exploités, ce qui donne une réduction de plus de 20%. Au niveau des arrivées, au titre de l'année 2013, on a enregistré 822.885 entrées, contre 859.628 en 2012, ce qui donne -4,3%. Mais, par comparaison avec 2010, année de référence, où on a enregistré 917.596 arrivées, l'écart devient de -10,3%. Sur le plan des nuitées, dont le total a atteint 4.816.886 au terme de 2013, si l'écart est relativement minime par rapport à 2012 où on a totalisé 4.994.108 (une réduction de -3,5%), il devient des plus notables par rapport à 2010 où le total est de 6.235.022 nuitées. Soit un écart négatif de -22,7%. En termes de taux d'occupation, cela s'est traduit par 41,9% en 2013, contre 42% en 2012 (alors qu'il était de 47,2% en 2010). En ce qui concerne la fidélité des marchés émetteurs, si on a enregistré un léger mieux du côté des Allemands, Britanniques et Russes (+5% dans l'ensemble)... on a constaté un grand fléchissement du côté des Français : -40%. L'attentat perpétré contre un hôtel à Sousse en septembre dernier y était pour beaucoup. «Cela a porté un grand coup à toutes les réservations futures. Essentiellement celles de novembre et de décembre», nous a-t-on confié en milieu touristique bien informé. Mais, tout compte fait, l'année n'a pas été catastrophique dans l'ensemble. Et c'est le Tunisien qui a sauvé la mise. Avec une bonne réponse à l'appel de nos hôteliers. C'est surtout lui qui a marqué une bonne présence durant cette année. A côté des Algériens et Libyens venus en plus petit nombre cette fois.