«Les films échappent à toute logique narrative et tentent de représenter le fonctionnement réel de la pensée» Le club de Tunis de la Fédération tunisienne des ciné-clubs (FTCC) est, depuis le début de l'année, déterminé à secouer les esprits grâce au cinéma. Après le Dogma95, il organise au mois de février un cycle sur le cinéma surréaliste. C'est un genre né en France et dont on situe le début entre le moyen métrage de Germaine Dulac La coquille et le clergyman (1928) et le court métrage Un chien andalou (1929), de Luis Buñuel et Salvador Dali. Ce dernier sera d'ailleurs le premier film du cycle «Un ticket pour le surréalisme au cinéma», dont les projections ont lieu à la maison de la culture Ibn-Khaldoun. Le samedi 1er février sera programmé, en plus de Un chien andalou, le long métrage l'Age d'or (1930), de Buñuel, sur un scénario que ce dernier a coécrit avec Dali. Les œuvres surréalistes proprement dites ont été peu nombreuses. Elles ont pourtant, par la suite, influencé de nombreux auteurs comme Jean Cocteau et Terry Gilliam. La trace du surréalisme s'est manifestée ensuite dans les œuvres néo-surréalistes, auxquelles appartiennent les autres films du cycle de la FTCC. Ceux-ci passeront les vendredi 21 et samedi 22 février. La première projection sera consacrée au film d'épouvante Eraserhead, de David Lynch, sorti en 1977, et qui parle d'«un homme abandonné par son amie qui lui laisse la charge d'un enfant prématuré, fruit de leur union. Il s'enfonce dans un univers fantasmatique pour fuir cette cruelle réalité». Le lendemain sera projeté El Topo d'Alejandro Jodorowsky. Ce film mexicain, réalisé en 1970, raconte l'histoire d'«un pistolero, El Topo, qui se laisse mettre au défi par sa maîtresse de tuer les quatre grands maîtres du désert. Une grande quête métaphysique va commencer pour lui»... Le cycle «Un ticket pour le surréalisme au cinéma» s'achève le samedi 1er mars avec un atelier sur le genre, animé par Adnen Jday. Pour le club de Tunis, la motivation derrière ce choix est de nous «faire plonger dans l'Imaginaire... Nous faire sortir de nous-mêmes... bondir de la réalité à travers seulement des films polémiques ou interdits, des chefs-d'œuvre négligés par la machine commerciale». «Nous», ce sont les spectateurs qui voudront bien se lancer dans une aventure visuelle particulière, qui échappe à toute logique narrative. Par définition, «les surréalistes cherchent, par le cinéma, à représenter le fonctionnement réel de la pensée. Pour cela, ils font appel au rêve et au monde spirituel». Forcément lié au mouvement dada, de par ses figures de proue, le surréalisme a marqué le cinéma au début du siècle dernier et continue de le faire jusqu'à nos jours. Bonne projection !