On garde toujours l'espoir de voir les débats reprendre pour parer à la catastrophe du report des élections L'hibernation du Dialogue national a semble-t-il trop duré au point que l'on s'interroge si le Quartet, occupé par ses problèmes internes, a finalement lâché prise et si les partis politiques signataires de la feuille de route donnent la priorité à leurs campagnes préélectorales et au règlement des divisions qui les déchirent. L'interrogation est d'autant d'actualité que les divisions qui ont éclaté au sein de l'ANC à l'occasion de l'examen, au sein de la commission de législation générale, du projet de la future loi électorale font que le retour du processus du Dialogue national est plus que jamais à l'ordre du jour dans la mesure où rien n'indique jusqu'ici que les points de discorde relatifs à la loi électorale puissent être résolus au sein de la Constituante qui entamera la discussion générale du projet le 7 avril prochain. Où en sont les choses et existe-t-il des tentatives en vue de réactiver le Dialogue national, surtout que le temps presse et que de sérieuses menaces planent aujourd'hui sur les élections tant attendues puisque plusieurs parties, en premier lieu l'Isie, ne cessent de tirer la sonnette d'alarme, précisant que l'on risque de voir 2014 s'écouler sans que l'on puisse organiser les élections ? Les points de discorde à l'examen Du côté de l'Ugtt, principal parrain du Dialogue national, on est toujours attaché au processus «même si certaines contraintes internes au Quartet ont retardé le retour à la table des négociations». «Au cours de la semaine prochaine, nous reprendrons les contacts avec les parties partenaires du Dialogue national en vue de fixer un nouveau calendrier de rencontres», confie à La Presse Bouali M'barki, membre du bureau exécutif de la Centrale syndicale. «Bien sûr, les points de discorde sur la future loi électorale seront soumis à l'examen des participants et nous espérons parvenir à un consensus sur ces points, comme ce fut le cas pour la Constitution», ajoute-t-il. Le comité de soutien et d'accompagnement de l'action gouvernementale prévu dans la feuille de route est-il toujours d'actualité? «Oui, répond M'barki, et il sera un comité retreint. Sa composition se décidera lors de la prochaine réunion du Dialogue national, avec l'approbation des partis participants». L'urgence du retour du Dialogue De son côté, le Pr Boussairi Bouebdelli, président du Parti républicain maghrébin, estime qu'il «est urgent que les partis signataires de la feuille de route reviennent immédiatement à la table du Dialogue national». «Au vu de la loi électorale élaborée au sein de l'ANC et dont le contenu n'augure rien de rassurant, il est de notre devoir de reprendre les choses en main afin de parer aux catastrophes qui risquent de tout faire tomber à l'eau», relève-t-il. Il ajoute, dans le même contexte: «Il est aberrant que la loi électorale soit discutée et adoptée avant la création de l'Instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des lois». Priorité aux consensus Quant à Ali Zdini, vice-président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (Ltdh), partie prenante du Quartet, il est d'avis que «les consensus sur les points de discorde relatifs à la loi électorale soient trouvés avant que le projet de la loi électorale ne soit soumis à la discussion générale des constituants». «Nous menons, à l'heure actuelle, des concertations bilatérales, dans l'objectif de faire en sorte que le Dialogue national puisse être réactivé au début de la semaine prochaine. Même le comité de liaison Dialogue national-ANC est disposé à reprendre ses activités en vue de parvenir aux consensus qui nous feront gagner du temps». Reste à savoir si les partis qui font, pour l'heure, la pluie et le beau temps au sein de l'ANC sont disposés à accepter que le Dialogue national reprenne ses réunions.