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Pour être élu, il faut convaincre
Hamadi Jebali est-il présidentiable ?
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 03 - 2014

Il est possible que Hamadi Jebali soit sincère. Il est possible que par le serment d'allégeance qui le soumettait à son chef hiérarchique Ghannouchi, il n'ait pas eu les coudées franches pour diriger
Dimanche 23 mars, Hamadi Jebali démissionne du secrétariat général sans se retirer du mouvement Ennahdha. Un geste mi-figue, mi-raisin qui a donné lieu à mille interprétations. Quoi qu'il en soit, l'ex-chef du gouvernement semble vouloir couper le cordon ombilical qui le lie à son parti, pour officialiser une profonde mésentente longtemps couvée avec son entourage, pour se libérer d'une tutelle devenue trop encombrante, voire pour laisser le champ libre à son concurrent de toujours, Ali Laârayedh, qui semble, lui, avoir toute la bénédiction de la base.
Hamadi Jebali, fidèle d'entre les fidèles, membre influent des structures dirigeantes du parti islamiste depuis sa constitution, semble vouloir se débarrasser de cet entourage, de son héritage, mais également de la figure tutélaire de Rached Ghannouchi, qui l'a tellement incommodée dans l'exercice de ses fonctions.
Ainsi, libre de tout engagement, il veut jouer sa partition. Sans se déclarer prêt pour se lancer dans la course vers Carthage, H. Jebali a le discours, la posture, et même le portrait d'un futur présidentiable. Avec quoi un candidat se présente-t-il aux élections, quelles qu'elles soient ?
Falsifier la réalité
Le mandat du premier Chef de l'exécutif issu des élections d'octobre 2011 a duré un peu plus d'un an, du 14 décembre 2011 au 19 février 2013. Au regard de la vie du citoyen et de la cité, cet intervalle est considéré au niveau de la gouvernance comme l'un des pires que le pays ait connus. Certes les défaillances de tous bords sont imputables aux difficultés inhérentes à la période postrévolutionnaire, il reste que l'incompétence notoire à diriger les affaires publiques était perceptible au moindre détail.
L'échec est patent, quelles que soient les tentatives pour falsifier la réalité. C'est un échec total. On a du mal à trouver un seul secteur, un tout petit territoire qui ait échappé à l'incompétence des nouveaux gouvernants. L'absence de visibilité aux opérateurs économiques, l'incapacité ne serait-ce que de garder une certaine propreté dans les villes, de fournir l'eau et l'électricité d'une manière continue, l'incapacité de gérer une rentrée scolaire, d'organiser l'épreuve du baccalauréat, la méconnaissance totale des mécanismes économiques et des relations commerciales ont précipité la cote de la Tunisie à son niveau le plus bas. Résultat, dégradation de tous les comptes de la nation, inflation, chômage, absence totale de vision. Avec cette gouvernance approximative et l'improvisation instituée en système, le bilan est tellement désastreux qu'il y a lieu de parler d'analphabétisme en matière de gestion de la chose publique.
Seulement les têtes changent
Du problématique on passe au tragique. Au travers de ce quotidien accablant du citoyen tunisien, des accidents graves sont venus noircir le tableau. L'ex-Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi est extradé le 25 juin 2012 vers le non-Etat libyen. Un manquement honteux des Tunisiens à leurs engagements et aux conventions internationales signées par la Tunisie. Le chantage crapuleux dont le malheureux « déporté » semble avoir fait l'objet, s'il est prouvé, ainsi que son extradition, resteront une tache noire dans les annales de l'histoire nationale.
L'attaque perpétrée contre l'ambassade américaine le 14 septembre 2012, est une preuve supplémentaire de l'inaptitude de Hamadi Jebali et de son ministre de l'Intérieur Laareydh, à tenir le pays. Des hordes humaines déchaînées ont pu traverser la capitale de bout en bout pour aller s'attaquer à une terre souveraine du pays le plus puissant au Monde. Humiliation de portée internationale et conflit diplomatique dont la Tunisie ne se remettra pas de sitôt.
Dans une cadence régulière d'une catastrophe tous les quatre-cinq mois, l'assassinat politique du grand leader de l'opposition, Chokri Belaïd, le 6 février, a donné le coup de grâce à ce raté premier mandat, et pousse Hamadi Jebali vers la porte de sortie. Malgré un rappel public à l'ordre de Ghannhouchi, le prévenant que « si on quitte Ennahdha, on retrouve sa vraie dimension. C'est le mouvement qui agrandit les statures », Jebali claque la porte de la Kasbah. Son départ a été interprété comme une tactique politique pour amortir la colère de la rue.
Lui succède Ali Laâreydh, un autre poids lourd du parti islamiste. Si les têtes ont changé, le type de gouvernance est resté le même. Le terrorisme a pris ses quartiers dans les terres tunisiennes. Le corps du député Brahmi gisant dans une mare de sang décore le deuxième mandat avec beaucoup d'autres dépouilles ensanglantées de soldats et d'agents des forces de l'ordre.
Faute de convaincre
Sur ce bilan accablant, Hamadi Jebali demande aux Tunisiens de passer un trait en contrepartie de sa démission, et d'oublier. Le message slogan adopté dans ses passages médiatiques : « Je me présente à vous en tant que fédérateur de tous les Tunisiens». Le deuxième message, inexprimé cette fois-ci, «Je n'étais pas seul à gouverner, d'où ma démission libératoire ».
Il est possible que Hamadi Jebali soit sincère. Il est possible que par le serment d'allégeance qui le soumettait à son chef hiérarchique Ghannouchi, il n'ait pas eu les coudées franches pour diriger. Il est possible que certains de ses ministres aient refusé de se plier à ses ordres pour faire valider leur dossier par leur guide suprême directement.
Le montage compliqué du mouvement Ennahdha, à l'instar de tous les partis politiques religieux, donne lieu à de telles situations improbables. Le chef du gouvernement élu par son parti pour gouverner le pays n'est pas en réalité le centre du pouvoir. Derrière lui l'homme de l'ombre, président du parti et guide spirituel, est le véritable donneur d'ordres.
A ce détail près, étant en dehors de la chaîne de commandement, le même guide spirituel, Rached Ghannouchi en l'occurrence, n'a pas de comptes à rendre ni aux Tunisiens, ni à l'opposition, ni aux médias. Après l'attaque de l'Ambassade, c'est Ali Laareyedh qui a été invité à s'expliquer sur la chaîne nationale, et c'est Hammadi Jebali qui assume la responsabilité politique, pourtant tout le monde s'accorde à dire que c'est Ghannouchi qui a donné les instructions pour laisser les foules parvenir aux abords de l'Ambassade.
Si Hamadi Jebali est sincère dans ce départ, il faut qu'il aille jusqu'au bout de sa sincérité, et révèle les dessous des affaires de Mahmoudi, de l'ambassade américaine, des assassinats politiques. A-t-il le courage de lever le voile sur les affaires douteuses et tragiques qui ont entaché son mandat ?
Faute de quoi, il est tout aussi responsable que coupable. On ne gère pas un pays par les non-dits, les incantations, par la main tendue, ni par le pardon, ni même par le sourire. Pour être « réélu », il faut convaincre, et Hamadi Jebali, ni avant ni maintenant, n'a convaincu.


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