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Peut-on inverser la tendance?
DEPENDANCE ALIMENTAIRE
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 04 - 2014

La dépendance alimentaire n'est pas une fatalité. En matière de céréales, de grandes possibilités existent en Tunisie, pourvu qu'on creuse le dossier afin de trouver des solutions.
Le marché mondial des céréales et d'autres produits alimentaires (soja, colza, sucre, etc.) n'est jamais stable. Le renchérissement des prix du blé, du riz et du maïs en 2008 avec les conséquences désastreuses qui s'en étaient suivies, en Afrique du Sud et dans certains pays d'Asie, est toujours présent dans les esprits.
En dépit des recommandations de la FAO, et des belles promesses — toujours sans lendemain — des pays riches pour une mise en place de toute une stratégie visant à redonner à l'agriculture — vivrière notamment — la place qui lui revient afin d'éradiquer la faim qui sévit depuis des décennies dans les régions les plus défavorisées de la planète, les Etats ne pouvant répondre aux besoins alimentaires de leurs populations que par l'importation, rien n'a été entrepris depuis.
La baisse des cours les céréales les années d'après grâce aux bonnes récoltes, en Russie, au Canada, en Europe et aux Etats-Unis, a vite fait oublier les centaines de milliers de victimes de la faim.
Mais le problème restera posé tant que des solutions radicales n'auront pas été trouvées, tant à l'échelle internationale qu'à celle de chaque pays. Pourtant et selon «le rapport sur l'insécurité alimentaire dans le monde» publié par la FAO en 2003, l'agriculture mondiale dans l'état où elle était il y a onze ans — chiffres à l'appui — pourrait nourrir sans problème et surtout sans OGM 12 milliards d'êtres humains. Affirmation reproduite par Jean Ziegler, ancien député suisse et rapporteur spécial des Nations- unies pour le droit à l'alimentation, dans son livre L'empire de la honte paru en mars 2005. Le problème, comme il est aisé de constater, n'est pas imputable à la nature et ses caprices, il est plutôt le fait de l'homme.
Les pénuries en matière de produits alimentaires sont souvent planifiées, obéissant en cela à l'esprit mercantiliste qui régit le marché et les cours de ces produits.
Cette dépendance, certes, accablante pour nombre de pays, ne peut l'être pour d'autres disposant des moyens leur permettant d'échapper un tant soit peu au diktat des grands pays producteurs de céréales et semences notamment, ainsi que de l'emprise des trusts de l'agroalimentaire dont le but est de mettre la main sur tout ce qui est en rapport avec l'alimentation et la nourriture des hommes et aussi des animaux entrant dans la chaîne de production et ceux destinés à la consommation.
La Tunisie fait partie de cette catégorie de pays, bien que les politiques agricoles menées depuis l'Indépendance jusqu'à nos jours lui aient fait perdre beaucoup de temps, beaucoup d'énergie et réduit sa marge de manœuvre pour une réelle indépendance et autosuffisance alimentaires.
Beaucoup de temps et d'énergie perdus !
Mais rien n'est perdu à jamais pourvu que nos stratèges agricoles —s'il y en a bien sûr— fassent preuve de créativité et surtout d'indépendance vis-à-vis de l'extérieur pour s'émanciper de ses pesanteurs, toutes défavorables à une agriculture qui n'a d'objectif que de satisfaire les besoins des Tunisiens, notamment en céréales, viande rouge, lait et dérivés. Car, pour le reste, l'autosuffisance, en dépit de quelques contre-temps saisonniers, est, en gros, atteinte. Toutefois, bien des réserves sont à formuler, notamment en ce qui concerne l'usage des OGM très répandus dans notre pays. Mais là, c'est un autre sujet. Il faut dire que les erreurs du jeune Etat indépendant y étaient pour beaucoup dans le délabrement de notre agriculture notamment pendant les années 1960 qui ont coïncidé dans leur seconde moitié avec la collectivisation. Mais c'était toute une politique initiée et suivie par le leader Habib Bourguiba dont je me souviens de l'un de ses discours où il disait comme pour fustiger l'archaïsme de nos agriculteurs : «Au lieu de continuer à cultiver de l'orge et du blé, inspirez-vous des Hollandais qui cultivent des fleurs et des asperges»!
Voilà le genre de politique qu'il ne fallait pas pour un pays où, à l'époque, plus de la moitié de sa population vivait dans la campagne qui se nourrissait et qui nourrissait de cette même campagne.
L'équilibre existant dans le milieu rural où une bonne partie des exploitants pratiquaient la culture vivrière, celle qui permet de satisfaire à leurs besoins et de commercialiser le reste sur les marchés des villes et villages proches. Cet équilibre a complètement sauté avec la disparition subite de cette catégorie de producteurs, sans pour autant que les projets grandioses dont rêvaient nos augustes dirigeants de l'époque n'aient encore vu le jour. Ajoutez à cela le vide créé par le départ des exploitants colons français, et le recours à l'importation devenait indispensable. Ma génération se souvient comme si c'était hier des sacs de farine, «don» du peuple américain pour la Tunisie, jadis pays exportateur de blé et toutes sortes de céréales !
La situation, à vrai dire, n'a pas beaucoup changé sauf que, pour satisfaire à nos besoins en céréales, on achète, mais souvent avec des crédits — et tout prêt veut dire intérêt à payer —, cela va de soi !
Bref, la Tunisie, et en dépit de tout, demeure un pays agricole par excellence et céréalier, notamment. Les bonnes récoltes ne sont pas, certes, au rendez-vous tous les ans, en raison d'une pluviométrie irrégulière, mais aussi et surtout en raison du désintérêt croissant des exploitants pour la céréaliculture, de l'insuffisance de l'usage des fertilisants, défoliants, etc. de la part de beaucoup d'agriculteurs, aux moyens limités ou de la part de ceux qui jouent sur l'étendue de leurs terres qui leur permet, quel que soit le rendement par hectare, des recettes conséquentes.
A cela s'ajoutent, bien sûr, les plaines céréalières dont la vocation a été changée pour devenir, soit des vergers, soit des vignobles pour raisin de cuve, dont le produit est destiné à l'exportation, aux dépens de notre alimentation, s'il vous plaît ! Enfin, et en dépit de la construction de dizaines de barrages et de lacs collinaires et des réserves d'eau importantes, l'irrigation d'appoint pour les céréales est en deçà du minimum requis, soit en raison de la non-extension des zones irrigables soit en raison du manque de moyens et de matériel adéquat dont souffrent les exploitants.
La donne pourra complètement changer, mais à condition que nos gouvernants daignent creuser comme il se doit ce dossier pour ensuite prendre les mesures qui s'imposent.
Cela exige peut-être des états généraux auxquels tout le monde devra participer et notamment les gens de la terre qui sont les seuls à donner l'exacte appréciation et peut-être à fournir des ébauches de solutions.


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