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«Ancrer ses prises de position sur le socle de la raison»
Journée mondiale de la liberté de la presse - Une question à Alain Rollat, ancien éditorialiste et membre de la Rédaction en Chef du Monde
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 05 - 2014

Alain Rollat s'exprime ici en «journaliste libre et indépendant», précise cet expert en déontologie journalistique.
Quelle est la mission du journaliste dans une phase de transition comme celle que connaît aujourd'hui la Tunisie ?
Toutes les phases de transition révolutionnaire sont des phases de tension. A fortiori quand une société passe d'un régime autoritaire à un régime démocratique et parlementaire. Partout où la presse est libre, le journaliste professionnel est un employé de la démocratie. Il met son engagement citoyen au service de la recherche de la paix civile, de la justice, de l'éducation, du progrès, de la défense des libertés, des droits des hommes et des femmes, de la protection des minorités. Il accompagne le changement, prêche la patience et la compréhension, refuse la démagogie. Il défend les valeurs de l'humanisme, favorise les expressions pluralistes, prône la tolérance qui consiste à laisser chacun(e) libre de penser, croire et vivre comme il (elle) l'entend, tant que cette manière de penser, croire et vivre ne prétend pas s'imposer aux autres.
Le journaliste, en phase de transition, ne confond surtout pas la liberté d'expression et le déchaînement de la parole. La liberté de la presse ne donne pas le droit de dire n'importe quoi. Plus les passions et les émotions prédominent, plus le journaliste professionnel ancre ses prises de position sur le socle de la raison. Il préfère la rigueur au grosso-modo, les analyses aux anathèmes, les plaidoyers aux jugements péremptoires, la médiation au jusqu'au-boutisme, la pédagogie à la critique systématique. Il essaye d'éclairer les autres, de les faire réfléchir. Il manie la lanterne plutôt que le fusil. Il favorise l'expression pluraliste, ce qui ne l'empêche pas de combattre les sectarismes. Il donne l'exemple du respect des convictions et des croyances. Il s'interdit, dans ses écrits, toutes les connotations susceptibles de nourrir les préjugés ou les discriminations. Il s'interdit les procès d'intention, les accusations sans preuve, combat les incitations à la violence, à la haine raciale, ethnique et religieuse. Il ne confond pas son rôle avec celui du policier ou du juge. Il observe les gouvernants et les élus comme l'entomologiste observe les insectes, avec précision mais sans méchanceté.
Le journaliste ne confond pas son nombril avec l'intérêt public. Mais il dit toujours la vérité, et recherche les vérités, quoi qu'il en coûte, sans jamais chercher à plaire ou déplaire. Bref, il s'impose le respect des règles déontologiques du journalisme professionnel qui sont devenues universelles et que les journalistes tunisiens dignes de ce nom connaissent bien même si, par le passé, elles ont souvent été bafouées par des entreprises de presse qui n'étaient que des entreprises de propagande. Il y avait déjà la Charte du Syndicat national des journalistes tunisiens ; il y a maintenant le Code de déontologie des journalistes maghrébins, inspiré par les grands textes de référence ; un peu partout les équipes de journalistes expriment leur envie de devenir plus professionnelles ; sur l'initiative de la Délégation de l'Union européenne en Tunisie, des formations spécifiques sont en cours, j'ai moi-même l'honneur et le plaisir d'y participer, avec mon confrère Patrick Pépin, ancien médiateur de Radio-France et ancien directeur de l' ESJ... Tout cela rejoint d'ailleurs la volonté collective du peuple tunisien qui s'est exprimée dans la nouvelle Constitution de la République tunisienne, ce beau texte à haute portée déontologique que les journalistes tunisiens devraient davantage promouvoir et vulgariser.
Si tous les acteurs de la presse tunisienne comprennent que leurs intérêts sont liés, c'est la Tunisie tout entière qui s'en trouvera mieux parce que la population tunisienne attend de l'ensemble de la profession journalistique qu'elle rompe définitivement avec son passé et élève enfin son niveau d'exigence éthique et d'intégrité intellectuelle à la hauteur des besoins du pays. Certaines équipes rédactionnelles le font déjà, celles qui ne le feront pas disparaîtront.


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