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La vérité historique fait son chemin
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 06 - 2014


Par Khaled ELMANOUBI ( *)
Notre commentaire publié dans ces mêmes colonnes le 19/06/2014 et portant sur le «témoignage» livré à une télévision du Golfe par Hédi Baccouche concerne les deux premières séances dudit «témoignage» relatives à l'avant-indépendance. Toutefois, c'est après avoir fini ses études et être rentré au pays en 1959 que Baccouche devient parfois relativement plus intéressant au regard des faits. Parfois plus intéressant malgré un sens curieux qu'il donne à certains mots : il qualifie par exemple de «déportation » une affectation de consul à Lyon ou de gouverneur à Jendouba... Nous avons notamment retenu les points suivants :
1) Le sacrifice de Ben Salah à l'autel du vice-dauphin Nouira
Dès son affectation à la Cisl à Bruxelles en 1951, Ben Salah était voué au secrétariat général de l'Ugtt afin de s'y faire le champion du socialisme coopératif destiné lui-même à l'échec programmé : le vice-dauphin Nouira a en effet besoin d'avoir affaire à des Tunisiens vaccinés contre une ligne de «gauche».
A cet égard, Baccouche confirme que :
a) Bourguiba a tenté, en vain, de faire élire par le congrès de 1959 deux « syndicalistes », Ben Salah et Farhat — sahéliens par ailleurs —, au bureau politique, son infortune faisant suite à l'opposition de Ahmed Tlili et de Taieb Méhiri. Mais Bourguiba nommera ultérieurement ses deux servants au bureau politique et consacrera ensuite la ligne soi-disant Ugtt au congrès de Bizerte. A juste titre, Baccouche qualifie ce congrès pour ce qu'il est : celui de l'imposition du parti unique et de la répression et non celui du socialisme.
b) Wassila soutient les inconditionnels du dauphinat et du vice-dauphinat lorsqu'ils sont faibles et prêchera contre eux le faux pour avoir le vrai ensuite. Ainsi, elle soutient Ben Salah au départ pour se retourner contre lui au moment de «l'échec» qu'elle savait programmé des coopératives. Wassila s'oppose parfois au vice-dauphin Nouira afin de recoller après 1970 les morceaux du régime suite à l'impasse des coopératives et sans oublier le morceau Baccouche. Sauf que dans l'affaire de l'union avec Kadhafi on retrouve Wassila et Nouira jouer ensemble la comédie du refus. Ensemble car si l'une était, le 14 janvier 1974, à Koweït et l'autre à Téhéran, ce n'est sans doute pas un hasard : les deux peuvent faire semblant de ne pas être simplement au courant. Et l'enjeu était de la plus haute importance pour le vice-dauphin et donc pour l'époux de Wassila : débarrasser celui-là de l'os Masmoudi, ce monarchiste des années cruciales 1951-1954, en le jetant comme on jette un bébé avec l'eau du bain fait de république arabe islamique...
c) Wassila s'oppose à M'zali après avoir donné le coup de pouce initial face au fort improbable Sayah.
2) La tentative de «coup d'Etat» de décembre 1962 :
Baccouche apporte ici des précisions utiles. Bon nombre de gens semblent à cet égard confondre — innocemment ? — l'officier Habib Ammar et le parent de Wassila Ben Ammar, le secrétaire général du secrétariat d'Etat à la Défense en 1962, nous avons nommé Habib Ben Ammar. C'est ce parent de Wassila qui a alerté le Secrétaire d'Etat Bahi Ladgham de l'imminence du «coup d'Etat ». Comme l'a déjà admis Mestiri, il n'y aurait, au plus, qu'une tentative sans début d'exécution du « coup d'Etat » si bien que les peines prononcées sont illégales. Surtout, Baccouche refuse de qualifier cette conspiration de «coup d'Etat militaire » car, dit-il, il s'agit en fait d'une tentative proprement populaire de renverser Bourguiba cinq ans seulement après sa prise du pouvoir : il y avait certes des militaires, mais aussi des civils, peu de youssefistes et d'authentiques résistants .Et à cet égard, je ne peux m'empêcher de faire, à mon tour, un témoignage direct. Lors d'une veillée chez un ami commun tenue après l'éviction de Bourguiba, Rachid Driss, secrétaire d'Etat aux PTT en 1962, a réagi ainsi à l'évocation du «coup d'Etat» de 1962 : «Le coup d'Etat de 1962, je ne sais pas...».
En fait, Bourguiba avait une confiance toute relative en cette «tête de graisse », ce «quintal de chair» et cet «esprit naïf» de Béhi Ladgham. La surveillance de la défense était confiée, en fait, à un Ben Ammar. Et lorsque Bourguiba eut vent des velléités de conspiration, il décida de frapper un grand coup. Baccouche a bien vu les effets recherchés : interdiction de « Tribune du Progrès», suspension du Parti communiste, institution du parti unique lors du congrès de 1964 et systématisation du verrouillage du régime. Dans ces conditions, Baccouche ne peut lui–même croire à la fiction de «l'entourage» néfaste fait de parents intéressés et de «militants du 31 juillet 1954 »... Soyons sérieux .
3) Le tracé des frontières avec l'Algérie :
Baccouche cherche à nier qu'une portion du Sahara tunisien a été cédée à l'Algérie ; il a seulement évoqué qu'un puits appartenant à la Tunisie mais qui serait utilisé davantage par les Algériens leur a été cédé. A peine plus qu'une rectification de frontières en somme...
En fait, début 1969, Bourguiba Junior et son homologue Bouteflika ont signé un traité par lequel la Tunisie vend à l'Algérie trois propriétés du domaine (propriétés de l'Etat consistant en aérodrome et puits) moyennant la somme d'un million de dinars.
Et surtout, la Tunisie cède à l'Algérie le triangle curviligne Bir Romane, Borne 222, Borne 233 ( où se trouve ces propriétés).
Il convient ici de rappeler que les manifestants avaient, pour un certain temps, baptisé la rue Charles de Gaulle rue de la Borne 233... Du reste, Bourguiba n'a jamais modifié la carte de ses prétentions sahariennes placée derrière son bureau.
Si notre témoin évoque à juste titre le crime d'Etat – avec implication du ministère de l'Intérieur dans l'assassinat de Ben Youssef revendiqué par Bourguiba dans un discours public – à propos de cette forfaiture commise en Allemagne, il doit ici admettre que Bourguiba a porté atteinte à l'intégrité territoriale du pays dont il a la charge. Déblayage du terrain pour le vice-dauphin oblige....
Le Sahara, la Libye, le crime d'Etat, le peuple, l'armée : rien ne compte pour le dauphin et son vice-dauphin, ce garant de la tranquillité des vieux jours de Bourguiba.
(*) Ancien doyen et professeur émérite d'économie politique


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