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Il faut sauver le vice-dauphin Nouira (I)
Opinions - France – Ifriquia
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 07 - 2013


Par Khaled El Manoubi
Dans deux articles parus dans La Presse (16 et 31 mai 2013), nous avons montré que ce n'est pas le consul Doolittle qui a blanchi Bourguiba auprès des Français, mais que ce sont les Français qui ont blanchi Bourguiba auprès des Américains. C'est que l'image – présentée par écrit par ce consul à son administration – de Bourguiba et du Néo-Destour était, avant 1943, fort négative.
Pourtant, Doolittle s'est prêté à une comédie cocasse : il a feint d'accepter la version selon laquelle Bourguiba se cachait des Français chez les Métouis, ainsi que celle de sa propre intercession en faveur du chef d'un parti décrit par lui-même comme étant « minoritaire », usant de « menaces » et peuplé de « fanatiques ».
Ce faisant, la France fait d'une pierre deux coups : elle infère qu'elle n'aime pas son propre agent, et que la grande Amérique aime son dauphin d'agent !
L'historien Hassine Raouf Hamza a, au lendemain de la privation de liberté sans procès de Bourguiba, dirigé une « collection mémoire » chez l'éditeur Cérès – Productions comprenant notamment des ouvrages du Dr Mohamed Ben Salem (DMBS, 1988), du Dr Sliman Ben Sliman et de Bahi Ladgham (BL, 1990).
Dans la préface, ce dernier s'en prend au « Président Bourguiba » pou les motifs suivants :
1) Bourguiba considère le peuple Tunisien comme une « poussière d'individus ; 2) Les « ouvrages » historiques de « l'information officielle » sont devenus pour le chercheur étranger « une source de dérision » ; 3) Les « leçons d'histoire péremptoirement dispensées à l'IPSI » étaient faites devant des enseignants et des étudiants (qui) se gaussaient sous cape » et aboutissaient à « un drame que la Tunisie a eu à subir... » (Correspondance, ouvrage noté par nous BL1990, p.7). Durant toute la période critique 1950 – 1954, le sort de Nouira était particulièrement singulier parmi les chefs (néo) destouriens. Dans son journal, le Dr Ben Salem note dans la journée du 3 février 1953 que « Hédi Nouira est le seul leader politique libre (DMBS1988, p.117) ».
Et début mars 1953, il signale que Hédi Nouira « arrêté il y a quelques jours, a été libéré » (DMBS1988, p.118). Le Dr Ben Salem, saisi de compassion pour Nouira, est alors allé lui rendre visite le 6 mars 1953 chez lui (ibid).
Le 21 mars 1953, Taha Ben Ammar est venu voir le Bey avant d'aller en France en compagnie de Hédi Nouira (DMBS 1988, p.119). Le 15 mai 1953 le Dr Ben Salem note : « Hédi Nouira est arrêté de nouveau avec des dizaines d'autres personnes » (DMBS 1988, p.128). Mais pas pour longtemps.
Dans sa lettre à Bahi Ladhgam du 24 Juillet 1953, Ahmed Ben Salah écrit : « Il s'était agi au cours de notre entrevue avec Si Salah (Ben Youssef), surtout de Hédi (Nouira). Je me suis opposé personnellement aux mesures que comptait prendre si Salah (Ben Youssef) (BL1990, p.188).
Salah Ben Youssef ignorait sûrement le contrat passé par le tandem Bourguiba – Nouira depuis deux décennies. Et si Bourguiba avait le beau rôle d'être prisonnier de la France, la singularité de la situation de Nouira ainsi que les agissements de ce dernier le signalaient comme un personnage plutôt ambigu.
Pour que la résolution Ben Youssef, concernant l'exclusion de Nouira, soit formée avant fin juillet 1953, il y a tout lieu de penser que le secrétaire général du Néo Destour – par ailleurs chef du parti en l'absence forcée du président – faisait état à ses pairs de ses soupçons à l'égard de Nouira depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois avant l'été 1953. Autant dire que Nouira, libre à Tunis, et Ben Salah résidant à Bruxelles, en avaient probablement informé la France. Nouira trouva alors deux défenseurs efficaces : Ben Salah et la France.
Dans cette première partie, nous traitons dans ce qui suit la défense de Nouira assurée par Ahmed Ben Salah ; dans la deuxième partie nous aborderons celle faite par la France.
1) Dans un rapport rédigé probablement en août 1953 et adressé à Bahi Ladgham par Ben Salah, ce dernier indique qu'il a « exposé à Si Salah (Ben Youssef) les diverses raisons qui devraient le faire changer d'attitude : Messaâdi a pris la même position contre l'attitude de Si salah (Ben Youssef) et a refusé d'accepter la direction du Bureau politique actuel comme le voudrait Si Salah » (BL1990, p.191).
Dans sa réponse du 25 août 1953 à Ben Salah, Bahi Ladgham écrit : « Notre lutte actuelle est conditionnée au premier chef par l'unité des points de vue ». Autant dire que Ladgham ignorait, et ignorera jusqu'à sa mort, que Bourguiba et Nouira avaient, d'emblée, partie liée avec la France. Il poursuit : « C'est pourquoi il ne saurait être question de disqualifier Hédi (Nouira) dont le patriotisme est sans tâche et la compétence indiscutable » (BL 1990, p.194). Ben Salah est aussi particulièrement efficace dans sa défense de Nouira au sein des chefs destouriens. Il poussera l'outrecuidance politique jusqu'à suggérer les noms de Nouira – le fossoyeur en 1938 de la C.G.T.T. avec l'aide occulte de la France à Bizerte – et, pour mieux brouiller les cartes, du Dr Ben Salem – ancien et futur ministre et gendre du Bey – pour la succession de Farhat Hached (BL1990, p.187).


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