Accélérer le traitement des bateaux en rade et déployer un plan anticorruption Le port de Radès constitue, aujourd'hui, le point d'achoppement sur lequel butent tous les efforts visant à introduire plus de souplesse, de clarté et de transparence. Les activités qui s'y déroulent ne sont pas comme l'exige le développement de notre pays et de son économie. Les intérêts des uns et des autres sont tels qu'il existe des résistances très fortes pour contrecarrer tous les efforts allant dans le sens de la résolution des problèmes en suspens. L'opinion générale est que ce port est la place forte de tous les trafics. La présidente de l'Utica, elle-même, l'a affirmé en précisant que la mauvaise gestion coûte très cher à la Tunisie. On estime, justement, les pertes occasionnées par ces dysfonctionnements à plus de 600 milliards de nos millimes durant les trois dernières années. Tous les importateurs et les industriels se plaignent des services et des prestations des postes frontaliers et des ports. Ils demandent plus de rigueur dans le travail et le contrôle pour réduire la corruption et la contrebande de toutes sortes. Car la contrebande ne passe pas uniquement, par les circuits parallèles, mais elle emprunte aussi les voies frontalières. Le ministère du Transport est sensibilisé au problème depuis quelque temps. Les visites répétées de plusieurs responsables politiques au port de Radès n'ont pas suffi à apporter un début de réponse aux préoccupations des opérateurs économiques. La résistance face aux réformes est solide et les forces «occultes» ne semblent pas vouloir lâcher prise aussi facilement. Toutefois, le ministère du Transport semble tenir bon, de son côté, et cherche à trouver la meilleure voie pour améliorer un tant soit peu les activités dans le port de Radès. A cet effet, M. Chiheb Ben Ahmed, ministre du Transport, a assuré que «la situation dans les ports de commerce est une préoccupation majeure pour le Gouvernement. Les récentes déclarations sur la performance du port de Radès prouvent que les attentes sont très importantes et requièrent davantage d'efforts de l'ensemble des parties prenantes. Le vrai problème, et qui n'a jamais été traité convenablement jusqu'à présent, c'est l'existence de certains conflits d'intérêts entre les différents acteurs institutionnels. La résolution définitive de ce problème permettra de stabiliser et consolider la capacité logistique. C'est ce que nous comptons faire, conjointement avec l'implication du management et le personnel des opérateurs portuaires afin d'assurer une compétitivité logistique pérenne». La réunion qui a eu lieu jeudi 24 juillet 2014 au ministère du Transport serait le début de la réponse à donner à ce défi lancé par les autorités. La rencontre a regroupé des représentants des principaux acteurs dans cette importante infrastructure. On peut citer l'Ommp représenté par son P.-D.G., M. Imed Zammit, la Stam représentée par son P.-D.G., M.Foued Othman, les représentants syndicaux (M.Daaboub Mohamed : secrétaire général de l'Ugtt du port de Radès et M. Ltaief Kardi : syndicat régional du transport de Ben Arous). Trois décisions essentielles ont été prises à l'issue de la rencontre. La première vise à accélérer le traitement des bateaux en rade, sachant que les parties présentes ont convenu de fournir un effort exceptionnel pour passer dans les prochains jours à un régime de travail 24h/24 et 7j/7 au niveau du port de Radès. Le second point consiste à déployer un plan anti-corruption qui sera inclus dans le programme d'action de la task-force en charge de la réorganisation du port. Cette unité regroupe différents ministères, la Douane et les syndicats. En troisième lieu, il s'agit de mettre en application la liasse transport pour les volets de l'export, de la livraison des marchandises... Cette réunion a permis, aussi, de discuter la question de la révision des statuts régissant les conditions et les horaires de travail au sein du port. Le ministère du Transport collaborera étroitement avec les responsables syndicaux pour réviser le statut du personnel de la Stam.