Doubles champions du monde et champions d'Europe seront certainement difficiles à départager... Premier vainqueur dans l'histoire de la Coupe du monde mais dernière nation qualifiée pour Afrique du Sud 2010, l'Uruguay n'en est pas à un paradoxe près. Soixante ans après le «Maracanazo», la Celeste se retrouve dans la peau du dernier représentant d'un football sud-américain qui a perdu son bras de fer contre le Vieux Continent. Une occasion en or de tourner enfin la page d'un passé lourd à porter. Cette année, rares étaient ceux qui croyaient dans les chances d'une équipe à la peine dans le barrage contre le Costa Rica, quatrième de la zone Amérique du Nord, centrale et Caraïbes (1-0, 1-1): «Les qualifications en Amérique du Sud sont très dures. On joue des matches contre des équipes très fortes comme le Brésil, l'Argentine, le Chili, le Paraguay. On joue en altitude, dans la chaleur, dans le froid, sur différents types de terrains... Une fois qualifiés pour le Mondial, on s'est concentré sur chaque match sans regarder vers l'avenir», explique un Diego Forlán épanoui. «C'est un groupe très uni, dont la plupart des joueurs ont une histoire commune de quatre ans», précise le sélectionneur Óscar Tabarez. «C'est un facteur important. Peut-être qu'il manque un peu d'expérience avec la présence de nombreux jeunes joueurs. Mais cette équipe n'a toujours pas perdu, elle a ses valeurs. Ces gars m'ont montré deux choses : ils donnent tout sur le terrain et ils sont toujours capables de renverser la situation», affirme Tabarez. Un gardien en pleine confiance... Le gardien de but est la pierre angulaire d'une équipe de football. Sa fonction première est évidente : empêcher l'adversaire de marquer. Pour cela, il faut bien sûr être doté d'une technique irréprochable, mais également d'un sens aigu de l'autorité, d'un caractère en acier trempé et d'une grande aptitude à rassurer ses coéquipiers. Après tout, ce n'est pas pour rien que ce poste est considéré comme le plus ingrat de tous. La Celeste peut quant à elle compter sur un portier talentueux. À 24 ans, Fernando Muslera réunit toutes ces qualités. Cela explique en partie pourquoi, aujourd'hui, au Cap, il disputera une demi-finale de Coupe du monde contre les Pays-Bas. Muslera n'est pas près d'oublier les deux tirs au but qu'il a repoussés, lors du quart de finale contre le Ghana, sur des tentatives du capitaine John Mensah et de l'attaquant Dominic Adiyiah: «Quand la série a commencé, j'ai essayé de garder mon calme et de faire confiance à mon instinct. Après, il y a forcément une part de réussite car sur penalty, le gardien n'a quasiment aucune chance», explique le portier uruguayen. Si les comparaisons avec ses pairs des autres sélections sont toujours arbitraires, nul doute que le gardien uruguayen sera encore le chef de file de la Celeste face aux Pays-Bas, et qui sait, ses arrêts pourraient changer le cours du match, voire réécrire l'histoire... Van der Vaart, Sneijder, Robben, atout vivacité... Pour les Pays-Bas, rien n'a changé et les "ego" sont toujours exacerbés. Cette année, c'est Van Persie qui persifle: «Avec Van der Vaart, Sneijder et Robben dans mon dos, nous allons faire des dégâts», avait lancé l'attaquant d'Arsenal avant le Mondial, fantasmant sur un "big four" qui n'a jamais vu le jour. Kuyt avait peu apprécié. Puis, pendant le tournoi, Van Persie a laissé éclater sa colère au moment d'être remplacé en fin de match face à la Slovaquie. Mais ce sont les nerfs des Brésiliens qui ont craqué face aux Néerlandais, alors que la Seleçao avait pourtant ouvert le score en quart... Autre atout et non des moindres, Van der Vaart est passé de l'ombre à la lumière. Effacé par Wesley Sneijder aux Pays-Bas, Rafael van der Vaart a aussi vécu une saison difficile au Real Madrid mais reste l'un des éléments les plus utilisés par le sélectionneur oranje, Bert van Marwijk. A 27 ans, "Rafi" compte 81 sélections sous le maillot national et pourrait à ce titre être considéré comme l'un des cadres de l'équipe. Pour le moment, Van der Vaart a un rêve: s'imposer face à l'Uruguay et atteindre le podium de la coupe du monde. Celui qui est surnommé le "Beckham néerlandais" au plat pays a de bonnes raisons d'espérer.