Chawki Gharib, le coach des Pharaons, a annoncé des changements en prévision du choc de ce soir face à la Tunisie. Rupture au niveau des choix des joueurs mais aussi volet stratégie du jeu. Il faut dire que le 3-5-2 prôné par le head coach de l'Egypte n'a pas manqué d'alimenter les critiques. Une levée de boucliers suite au manque de densité du onze égyptien face au Sénégal, deux buts quasiment identiques encaissés, un trident défensif dans l'axe qui pèche par manque de cohésion, de vélocité et de célérité, les critiques ont fusé de toutes parts. Les Lions ont bien joué le coup. L'affaire a été pliée en 45' de jeu. Sadio Mané et Diouf, via une lecture optimale du placement adverse, ont réédité le même scénario : contrôle orienté et passe dans le dos de Chawki Saïd avant de s'en aller tranquillement battre Ikramy. Couloirs peu animés, défense passoire Quand on joue le 3-5-2 comme l'ont martelé les observateurs, il faut disposer d'animateurs de couloirs vifs, rapides et endurants (placement et replacement en situation de possession du ballon et en situation de repli). A cet effet, les qualités de Said Ouka et El Saïd ne leur permettent pas à la fois de revenir au charbon et de vite servir vers Fathi et Mohamedi en situation de relance. Quant au duo Ghali-Hamoudi, il a tout simplement été dépassé par les événements (vitesse et percussion) de Diouf & co. Bref, le ballon égyptien peine à arriver dans les pieds de Kamar et de Salah (avants), ce qui a donné un air d'impuissance à une Egypte pourtant passée maître dans l'art de la possession du ballon et du jeu stérile latéral. Tout n'est toutefois pas morose côté Pharaons. L'Ahlaoui Houssem Ghali est tout aussi capable du meilleur comme du pire alors que le sociétaire de Hull City, Ahmed Mohamedi, reste une valeur sûre malgré son manque de rigueur. Attaquants en méforme mais à surveiller de près Face au Sénégal, Chawki Gharib Kamar, Chawki Al Saied, Ali Ghazal et Ahmed Hassan ont enregistré leurs débuts en tant que titulaires alors que Ahmed Fathi a évolué dans un nouveau registre, sur le flanc gauche. Plus haut, le buteur d'Al Ahly, Amr Gamal, incorporé en seconde période, a, quant à lui, erré comme une âme en peine. Toujours sur le front, Mohamed Salah, le milieu offensif de Chelsea, a été muselé par les arrières sénégalais. Il pourrait toutefois être lancé d'entrée face à la Tunisie. Un élément à surveiller de près, étant capable de faire la différence sur une accélération. Globalement, ce qui a causé la perte de l'Egypte face aux Lions de la Teranga a été cette absence de démarquage et de jeu en mouvement. Le marquage de zone opéré par le Sénégal, le jeu en bloc des Lions et le changement de rythme rapide (via ce jeu en déviation) ont été fatals aux Pharaons. A retenir. Le temps qui passe... Qu'il semble loin le temps où l'Egypte «écrasait» toute concurrence continentale. Cinq ans que les Pharaons n'ont pas participé à une phase finale de CAN. La sélection aux sept titres a a échoué aux portes des deux précédentes éditions (Gabon-Guinée équatoriale 2012 et Afrique du Sud 2013). Après trois titres consécutifs (en 2006, 2008 et 2010) respectivement en Egypte, au Ghana et en Angola, les Pharaons ont par la suite déchanté. A ce stade des éliminatoires, face à la Tunisie, ils n'auront pas le choix. Ce sera la victoire ou le purgatoire. 15.000 spectateurs autorisés Les autorités égyptiennes ont autorisé 15.000 spectateurs à assister au choc entre l'Egypte et la Tunisie, ce soir (19h00, HT) au stade de la défense aérienne au Caire (capacité 30.000 places). Ce sera une sorte de retour du public au stade après avoir décrété le huis clos suite aux événements de Port-Saïd (supercoupe entre Al Ahly et Al Masry en 2012). Cette fois, ce sera un test grandeur nature pour le public et pour les autorités égyptiennes. La Tunisie à une vingtaine de km de... l'aéroport Arrivée dimanche soir au Caire, la sélection tunisienne a élu domicile dans un hôtel situé à 20 km de l'aéroport. Une légère séance de décrassage a eu lieu sur la pelouse du terrain de golf de l'hôtel. Lors de ce premier rassemblement en Egypte, Leekens a réparti les joueurs en deux groupes. Les titulaires face au Botswana, d'un côté, et le reste (remplaçants et hors liste) de l'autre. Un Gambien au sifflet La CAF a désigné le Gambien Bakary Gassama pour officier la rencontre qui débutera à partir de 19h00. 15 minutes pour les médias Les journalistes n'ont eu que 15 minutes pour accomplir leur tâche lors des répétitions de la sélection tunisienne sur le terrain central du stade de la défense aérienne du côté du Caire.