Afef Daoud vit depuis 16 ans à l'étranger. Partant, les problèmes des Tunisiens à l'étranger ne sont pas un secret pour elle. Loin de là. Se présentant pour la première fois aux législatives, sous la bannière d'Ettakatol, elle déroule ici son programme Qu'est-ce qui motive votre candidature aux législatives du 26 octobre 2014 ? Honnêtement, je me présente cette fois-ci aux législatives de 2014 parce que je sens que je peux entreprendre et réaliser des choses pour le pays. J'ai travaillé, auparavant, sur les dossiers économiques en tant que militante d'Ettakatol et je pense qu'il est temps maintenant de m'engager publiquement. Je pense que tout commence au sein de l'Assemblée : c'est là où on apprend la démocratie. Quels sont les principaux axes de votre programme pour votre circonscription ? Cela fait 16 ans que je suis à l'étranger. J'ai été étudiante et employée dans la Bourse et le conseil. Je suis mère de famille et je connais la majorité des problèmes des Tunisiens en Amérique et en Europe. Je pense que les Tunisiens qui vivent à l'étranger sont des Tunisiens comme tous les autres et leur représentativité doit être réelle. Concernant les principaux axes de mon programme, je compte me battre pour la création d'un Haut conseil des Tunisiens à l'étranger (Hcte). Cette structure à définir comprendra des indépendants, des partisans et des associations dont les membres seront élus et éliront eux-mêmes le président. Le Hcte aura, tel un conseil régional, le rôle de réfléchir sur les problèmes des Tunisiens à l'étranger et d'agir en Tunisie auprès des autorités locales et à l'ANC. Cette structure pourrait être, par ailleurs, un cadre pour réfléchir sur les moyens d'encourager les Tunisiens à investir et à réfléchir sur toutes sortes de problèmes qui concernent les Tunisiens résidant à l'étranger, afin d'y apporter des solutions. Cela à l'instar du Portugal dont les ressortissants à l'étranger ont mis sur pied une pareille structure très efficace du reste. Le deuxième axe de notre programme a trait à la modernisation de l'administration consulaire. Cela à travers l'introduction de l'administration électronique et postale. Car, actuellement, les Tunisiens sont en butte à une perte de temps et d'énergie énorme, puisqu'ils perdent une ou plusieurs journées en déplacement pour leurs formalités administratives. On pense également à proposer la généralisation des consulats mobiles en consacrant des journées administratives dans les endroits, villes et provinces, où il n'y a pas de consulat. Le troisième axe concerne la restructuration de la TFB (Tunisian Foreign Bank), qui a un statut de banque internationale. Nous œuvrons afin qu'elle ait désormais une dimension électronique qui la rende accessible à tous. Ce qui facilitera énormément les transferts d'argent en Tunisie. Car, actuellement, il n'existe que la Western Union ou les comptes bancaires ordinaires. Or, ce genre d'opérations est coûteux et très lent. Ainsi, en reliant les comptes électroniques à la Poste tunisienne, on peut non seulement retirer l'argent de la poste, mais aussi canaliser le flux de devises. En outre, la dimension électronique de la TFB permettra de promouvoir, de manière efficace, l'investissement et facilitera les opérations d'achat de biens immobiliers et autres en Tunisie. Enfin, un des axes essentiels de notre programme n'est autre que l'apprentissage de la langue arabe aux nouvelles générations nées à l'étranger. Nous ambitionnons également de créer des centres culturels tunisiens afin de promouvoir la culture tunisienne. Notre objectif est que nos enfants soient fiers de leur langue et de leur identité originelles. Comment menez-vous votre campagne électorale aux plans logistique et des moyens financiers et comment imaginez-vous le paysage politique après les élections : consensuel ou traditionnel façon majorité/opposition ? Mon action se situe à plusieurs niveaux, mais sur le terrain notamment. J'ai été à Bruxelles, en Suisse, au Canada, aux Etats-Unis et en Suède. L'important, c'est d'être proche des électeurs. Nous avons fait du tractage dans les marchés et les cafés où nous avons organisé des «séances de café politique» dans le but d'écouter et d'entretenir les électeurs sur nos projets et notre programme. Ces séances s'avèrent très intéressantes après évaluation, car elles nous édifient sur tous les problèmes et les priorités des Tunisiens à l'étranger. Côté financier, l'Irie ne nous a pas encore versé la première tranche de financement de notre campagne électorale. Donc, actuellement, ce sont les partisans qui nous aident pour la réalisation de nos actions aux plans du transport et des manifestations. Concernant le paysage politique après les élections, Ettakatol a toujours appelé à l'union nationale, d'autant que la prochaine période exige des réformes structurelles qui doivent être entreprises sur plusieurs niveaux : économique, sanitaire, social, culturel et autres. Il est impératif que tout le monde œuvre ensemble pour améliorer la situation du pays et les conditions de vie des Tunisiens. Maintenant, s'il y a des coalitions qui vont se former, il est nécessaire d'avoir ensemble une vision et un programme rassembleur.