Rentré au bercail pour régulariser deux affaires, Slim Chiboub en trouva une autre en attente. Son sort devait être connu hier, tard dans la soirée Jusqu'à hier après-midi, vers le coup de 16 heures, le suspense était encore total quant au sort du revenant Slim Chiboub. Celui-ci, embarqué, illico presto, de l'aéroport au Tribunal de première instance de Tunis où il arriva à 11 heures du matin, a pourtant vite achevé d'accomplir, en compagnie de ses avocats, Fayçal Ben Jaâfer et Wissem Saïdi, les formalités de l'appel qu'il a interjeté contre les deux peines de prison (6 ans au total) qu'on lui a infligées. Dehors, un grand nombre de supporters de l'EST attendaient impatiemment, mais correctement, son apparition au milieu d'une présence policière imposante. Parti pour quitter le tribunal vers midi selon les formalités d'usage, le gendre de l'ex-président Ben Ali a dû, à son corps défendant, jouer les prolongations, à cause essentiellement de la longue séance d'interrogatoire qu'il devait subir. C'est seulement vers le coup de 16 heures qu'il quittera, discrètement et sous escorte renforcée, le Palais de Justice, non pas pour rentrer chez lui comme le croyaient d'aucuns, mais en direction du QG du pôle judiciaire de l'avenue Mohamed V. En effet, il s'est avéré, comme nous l'avons signalé en exclusivité dans notre article d'hier, que Slim Chiboub serait impliqué dans une autre affaire dans laquelle sont poursuivis des poids lourds de l'ancien régime. Et c'est bien dans le cadre de cette affaire qu'il a été mis en examen, en tant que témoin. Mais, jusqu'à hier en début de soirée, personne ne pouvait savoir s'il s'en sortirait indemne, ou, au contraire, s'il ferait l'objet d'un mandat d'arrêt. C'est que, dans ce genre d'affaires complexes, les séances d'interrogatoires pourraient, le plus normalement du monde, se prolonger jusqu'à une heure tardive de la nuit. Signalons que, lors de l'atterrissage hier matin du jet privé qui le ramenait de Dubaï, Slim Chiboub trouva à son accueil quelque 400 supporters «sang et or», qui scandant son nom, qui brandissant son portrait. Et c'est avec toutes les peines du monde que son cortège a pu s'ébranler pour prendre, au milieu d'une escorte musclée, la direction du Palais de Justice à Bab Bnat.