Riadh Ben Fadhel : «Ce soir, Hamma devient un projet national» C'est sous un tonnerre d'applaudissements que Hamma Hammemi fit son entrée au quartier général de sa campagne, en compagnie de son épouse. Accueilli en véritable héro, le numéro 27, visiblement ému, s'offre une bain de foule. «C'est extraordinaire ce qui se passe ce soir, je suis content non pas pour moi-même, mais pour la Tunisie», confie à La Presse Hamma Hammami. Peu après 19 heures, les supporters de Hamma Hammami, réunis au quartier général du candidat, avaient accueilli la bonne nouvelle, celle des résultats du sondage à la sortie des urnes effectués par 3C Etudes et annoncés à la télévision nationale. Le directeur de l'institut de sondage, Hichem Guerfal, est formel, le candidat du Front populaire rafle la troisème place avec plus de 10%, derrière Béji Caid Essebsi (47,8%) et le président sortant Mohamed Moncef Marzouki (26,9%). Certes, il ne passera pas au second tour, mais l'homme double quasiment le score du Front populaire obtenu lors des élections législatives et se positionne comme le troisième homme. «Ça veut dire que nous avons perdu ?», demande tristement bilel, jeune militant, à Riadh Ben Fadhel, un des dirigeants du Front populaire. «Nous ne passons pas au second tour, mais nous avons réalisé un score très important, tu dois en être fier», lui répond-il. Refondation de la gauche «Selon nos chiffres, le score de Hamma serait situé entre 9 et 11%, je suis extrêmement satisfait, c'est un score historique pour la gauche tunisienne, nous confie Riadh Ben Fadhel. Hamma Hammami a su séduire les nouvelles générations». Pour lui, le combat ne fait que commencer et c'est désormais le Front populaire qui devra se hisser à la hauteur du score obtenu par Hamma Hammami. Avec un score qui avoisinerait les 11%, Riadh Ben Fadhel rêve de la «refondation d'une gauche généreuse, citoyenne et capable de fédérer». Plus tard, il confiera aux militants: «Hamma devient ce soir un projet national, sa campagne ne doit pas s'arrêter». Présent dans la salle, Maher Hanine, qui a apporté à titre individuel son soutien au candidat du Front populaire, semble heureux qu'émerge à gauche une troisième force politique. «La victoire est numérique», précise-t-il. Une donnée numérique qui incite Maher Hanine à réfléchir sur la «nécessité d'un débat, après l'élection présidentielle, autour de l'élargissement de la gauche tunisienne». Aux prochaines élections, dans cinq ans Avant de faire rentrer les médias, les militants ont été briefés: «Soyez fiers et montrez que vous êtes fiers». Il faut dire que certains ont cru plausible l'hypothèse d'un «weld echaâb» (le fils du peuple, slogan de sa campagne) au deuxième tour. «Malgrés tout, je suis heureux, cela fait dix ans que je milite au sein de la gauche, tient à dire Walid Abidi, originaire de Redaief. Etre ici à attendre les résultats est déjà une victoire en soi. Avant, j'affrontais la police, aujourd'hui j'affronte les urnes». A gauche, alors que les résultats définitifs n'ont pas encore été proclamés, on pense dejà à la prochaine élection présidentielle, dans cinq ans, le candidat s'appelle Hamma Hammami.