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« Je souhaite que la France se positionne clairement en faveur de la dignité du peuple palestinien » Trois questions à Pouria AMIRSHAHI, député des français de l'étranger maghreb / afrique de l'ouest
Votre groupe parlementaire soumet une proposition de résolution appelant le gouvernement à reconnaître un Etat palestinien afin d'obtenir un règlement définitif du conflit. Sans le soutien de l'opposition dont les ténors appellent à s'abstenir ou à voter contre, sans le soutien du centre, sans même le soutien de certains élus socialistes... pensez-vous pouvoir obtenir un vote favorable? Je suis très confiant en ce qui concerne l'adoption de cette résolution. Le vote solennel permettra de plus de donner à ce vote toute l'ampleur qu'il mérite. Que chacun prenne ses responsabilités devant l'Histoire. Pourquoi voter une résolution non contraignante pour l'Etat français? Quelles en seront les retombées sur la politique française au Proche-Orient et sur le processus de paix? Ceux qui voient toujours le verre à moitié vide empêchent tous les sourires et souvent ne s'inscrivent pas dans un débat argumenté. L'Assemblée nationale, par ce texte, « invite le gouvernement français à reconnaître l'Etat de Palestine ». Notre institution n'a pas les pouvoirs de reconnaître un Etat ; seul un Etat est en capacité de reconnaître un autre Etat. En revanche, une délibération de l'Assemblée nationale est toujours effectuée au nom du peuple français, les députés étant d'abord élus de la Nation. C'est donc la voix de la majorité des Français qui est portée par cette résolution. Ensuite, c'est au gouvernement d'avoir l'audace et le courage de reconnaître officiellement à son tour l'Etat de Palestine, d'une part, car il paraît essentiel de franchir ce pas si nous souhaitons que les négociations du processus de paix puissent reprendre sur des bases d'égalité juridique entre deux Etats, mais également car il s'agit à l'échelle nationale de respecter la volonté des français. Je souhaite que la France se positionne clairement en faveur de la dignité du peuple palestinien qui, comme tout autre peuple, a le droit à son Etat. Tant pis si M. Netanyahu ne veut pas voir qu'il ne s'agit pas d'une résolution contre l'Etat d'Israël, mais bien d'une résolution pour la paix entre deux Etats. Les militants de la paix et de l'égalité en Israël, eux, l'ont compris. C'est une question de valeur autant que d'intelligence politique. Quels seraient vos recours si d'aventure la résolution n'obtient pas la majorité ? Je continuerai. Mais je suis confiant : la résolution sera majoritaire.