La Chambre tuniso- française de commerce et d›industrie a organisé aujourd'hui, jeudi 11 décembre 2014, un déjeuner débat sur la loi de finances 2015 et la réforme fiscale, présidé par Hakim Ben Hammouda, ministre de l'Economie et des Finances. Lors des travaux de l'Assemblée des représentants du peuple, une volonté de consensus a marqué le débat entre les dėputės, un débat parfois controversé sur certains articles, notamment celui relatif à la recapitalisation des banques. « C›était un engagement de la part de tous, étant donné que l›échéance constitutionnelle nous a poussé à adopter le budget de l›Etat dans les délais, c›est à dire le 10 décembre. C'était impressionnant, non seulement de la part de la commission des finances, mais de tous les membres de l'assemblée, qui ont manifesté un engagement, une détermination et une volonté à respecter la constitution et c›est de bonne augure pour l›avenir.», souligne le ministre. Dans le même ordre d›idées, il a indiqué que la volonté de recherche de consensus a fini par trouver un accord qui ne remet en rien le contenu du projet. Revenant à la loi de finances elle même, le ministre a dû préciser que la feuille de route du gouvernement tourne autour de trois aspects: réussir les élections, l›aspect sécuritaire et l'arrêt de la dérive dans le domaine économique. « On a affirmé hier au sein de l›ARP qu›il existe aujourd›hui une certaine stabilité et qu'on est arrivé à arrêter la dérive. Mais dans l›économie, arrêter la dérive n'est pas suffisant, il faut plus, c'est à dire beaucoup plus d'efforts à déployer. Il faut à cet égard impulser l'investissement qui nous a manqué pour des raisons politiques, sécuritaires mais aussi pour des raisons liées au fonctionnement de l'appareil d›investissement, où le cadre législatif ne fonctionne pas et n'est pas clarifié». Et de confirmer que le défi pour les années à venir est véritablement l'investissement, ça sera la priorité du prochain gouvernement. Im y a des choses réalisées et il reste beaucoup d'autres à accomplir. « J'en évoquerais en ce sens, la stabilisation de la situation macroéconomique. L'inflation a été maîtrisée aussi, mais elle demeure élevée. Reste le problème de l›énergie en attendant la baisse du baril de pétrole dans le monde. J›ai présenté une projection très prudente hier devant les députés pour situer le baril à 95 dollars en 2015». S›agissant de la croissance, elle reste faible et ne pourra augmenter sans impulser l'investissement. Un autre aspect et non des moindres, celui des réformes bancaire. De la fiscalité et du budget sans oublier l'aspect social qui nécessite un débat constructif, parfois difficile sur l›amélioration du pouvoir d›achat du citoyen, mais « l'UGTT doit être consciente des difficultés de finances publiques qu'affronte le gouvernement». Au niveau de la situation économique, on a réussi une certaine stabilisation et un retour de confiance très important de la part des investisseurs. C›est le début d'amélioration de la situation. Et sur le retour et la mise à profit de cette confiance qu›il faut travailler dans le futur. Le principal apport du gouvernement de technocrates, « c'est le rejet pur et simple de la dérive qu›a connu l'économie nationale depuis un certains temps, et ce sont les opérations de redressement qui ont été entamées. Parmi ces opérations, on cite quelques unes qui étaient intelligentes et judicieuses comme la libéralisation des prix du ciment, la réforme fiscale qui va instaurer une certaine équité sociale, la réduction du commerce parallèle. D'autres actions ont été entamées par le gouvernement actuel qui serviront d›orientations pour le prochain gouvernement, comme la réforme de la caisse générale de compensation et la restriction bancaire», souligne Habib Gaida, directeur général de la CTFCI.