J-2: deux jours nous séparent du scrutin du 21 décembre 2014, les deux candidats à la présidentielle Moncef Marzouki et Beji Caid Essebsi, s'activent dans le cadre de leur campagne électorale, de convaincre leurs partisans et les électeurs. Des divergences, dans les points de vue et dans les programmes d'avenir, dans les priorités comme dans les orientations. Les urnes trancheront le 22 décembre pour inscrire cet événement dans l'histoire de la deuxième République. Serein, confiant et rassurant, le candidat à la présidentielle, Béji Caïd Essebsi, était l'invité du l'émission " élections 2014" sur Al Watania 1. De prime abord, le candidat n'a pas manqué de rappeler que le pays est en situation difficile qui exige l'intervention de toutes les forces du pays. " J'ai présenté ma candidature parce que je suis convaincu qu'en cette étape sensible, la Tunisie a besoin de toutes ses compétences ". En ce qui concerne les grandes orientations et les choix de la politique étrangère, Essebsi s'engage à redorer l'image du pays, à rétablir les relations internationales. " La Tunisie est un petit pays aux ressources limitées. Il faut qu'elle s'ouvre à toutes les sensibilités et les acteurs économiques et sociaux, notamment avec l'Europe , le monde arabe et le Maghreb arabe". Toujours dans le cadre de la politique étrangère et en relation avec la guerre civile en Libye, Essebsi a écarté toute éventualité d'intervention dans les affaires de ce pays. Néanmoins, il manifeste sa volonté d'aider la Libye à sortir de cette situation difficile où l'Etat est absent. Cette situation aura certes un impact négatif sur la Tunisie, dans la mesure où la Libye représente un partenaire important pour la Tunisie dans le domaine économique. Evoquant le dossier de lutte contre le terrorisme, Essebsi estime que la Tunisie est incapable de gérer cette affaire toute seule, la coopération avec les pays voisins ( l'Algérie, la Libye, l'Egypte, le Mali et le Niger ), ainsi que les grandes puissances est nécessaire pour établir un accord stratégique. Dans le même contexte, le candidat considère que les réformes qui seront engagées au sein de l'institution militaire et sécuritaire devraient lui permettre de s'adapter aux exigences de ce fléau. La protection de nos frontières est tributaire aussi d'une politique sociale qui doit être mise en place pour améliorer les conditions de vie des citoyens dans les régions frontalières, " nous pensons même à la création de zones de libres échanges afin minimiser l'ampleur de ce fléau". Politiquement, Essebsi s'engage à respecter la constitution, qu'il considère comme étant " la base essentielle qui détermine les prérogatives du président de la République et le gouvernement. Je veillerais également à sauvegarder l'indépendance du gouvernement et à faciliter son travail, à préserver les libertés d'expression, de manifestation, de l'égalité des chances et des sexes, je serais le garant des droits et des libertés de tous les citoyens". A propos de la relation de l'Etat avec les organisations, en l'occurrence, l'UGTT, l'UTICA, l'UTAP, Essebsi insiste sur le rôle accru que ces institutions ont joué depuis des années pour l'édification de l'Etat. " Il faut renforcer la coopération avec ces institutions dans le cadre d'une structure de consultation comme le dialogue national, qui intervient systématiquement dans les grands dossiers". La politique sociale n'est pas du reste puisque Essebsi a misé dans sa campagne électorale sur le développement dans les régions intérieurs, sur l'éradication du chômage, la lutte contre la misère " dans ce qu'on appelle les ceintures rouges devenues aujourd'hui des ceintures noires", La lutte contre la détérioration du pouvoir d'achat du citoyen serait aussi intégrée dans une stratégie nationale de pression sur les prix. Outre ces priorités. Le candidat déclare qu'il n'est pas contre l'augmentation du SMIG, qui doit évoluer graduellement pour atteindre 500 dinars dans les cinq prochaines années. S'il accédera a la magistrature suprême, Essebsi promet au cours des premiers années de son pouvoir, de soutenir le gouvernement , d'améliorer les conditions de vie dans les régions délaissées, de favoriser la mise à niveau des jeunes et de les former sur des bases solides. La levée des subventions sur les produits de base ( de consommation) est une question sensible qu'il faut revoir et examiner en profondeur. Le candidat s'est adressé à la fin au peuple tunisien, essentiellement aux jeunes, pour participer massivement le 21 décembre prochain au deuxième tour de l'élection présidentielle, en souhaitant que l'opération se déroule dans les meilleures conditions en dehors des surenchères et des accusations absurdes.