L'objectif du début de saison était de finir l'aller sur le podium, mais dans le rétroviseur, à l'affût. L'on peut dire que le CA est dans les temps. A mi-parcours, le CA est premier avec un bilan prometteur pour un groupe remanié à 90% et dirigé par un nouveau staff technique. Le Club Africain dispose de statistiques globalement intéressantes, mais à soigner tout de même. Meilleure équipe à domicile et indépendamment du petit point d'avantage par rapport au dauphin étoilé, le club de Bab Jedid compte aussi cinq points d'avance sur le troisième et huit points sur le quatrième. Quand on sait que l'objectif du début de saison était de finir l'aller sur le podium, (mais dans le rétroviseur) à l'affût, l'on peut dire que le CA est dans les temps, du point de vue comptable. Chapitre optimisation de l'existant (sorte de productivité), sur les quatorze recrutements, seuls quatre ont porté leurs fruits. A savoir Nater, Ben Mustapha, Belaïd et Saber Khelifa. Que du lourd, d'où une marge d'erreur restreinte dans ce cas d'espèce. Sans parler de flops, le tandem Meniaoui-Ghandri se cherche encore, ou plutôt peine à suivre la cadence. Quant aux Belkaroui et autre Zoghlami, leur trajectoire a tantôt décliné, tantôt évolué, le tout sur fond de recentrage tactique d'un staff technique qui doit absolument trouver la bonne formule et apprécier à leur juste valeur les qualités de tout un chacun. «Avec l'eau du bain» Cela dit, plus d'un joueur est parti «avec l'eau du bain», ce qui remet en question l'action de la cellule de recrutement. Où sont passés les Mansour, Mazhoud, Ahmed Khalil, Sassi et Aidoudi. Quant aux produits du centre de formation, ils n'ont quasiment pas bénéficié de temps de jeu, alors que, comme observé lors du derby, le banc clubiste faisait peine à voir (manque de profondeur). Ouedhrfi (qui sort toutefois de convalescence) , Touré (qui brille chez les Elites) Sami Mhaissi, Chiheb Jebali, Ghazi Ayadi et autre Wajdi Mechergui ont-il payé le prix de leur inexpérience ? Quant aux Jebbari, Azer Ghali, Ala Boulsimi et Mehdi Ressaïssi, ils ont été cédés définitivement ou à titre de prêt, alors que leurs qualités intrinsèques respectives n'ont rien à envier aux pensionnaires actuelles du groupe élargi clubiste. Enfin, un garçon tel que Ala Marzouki, pur produit du CA, a été libéré après avoir achevé sa formation (toutes catégories confondues) avec le résultat que l'on connaît (meilleur joueur du ST et buteur patenté). Bref, les techniciens du CA ont tout intérêt à mieux cerner les profils de leurs joueurs, à l'avenir. Les chiffres ne mentent jamais Il y a quelques années, l'AS Kasserine n'a pu sauver sa peau alors qu'elle avait battu tous les prétendants au titre. Idem pour Jendouba Sport, en ces temps-là, bourreau des grands et incapable de se maintenir en D1. C'est dire qu'en compétition, seul le résultat compte, indépendamment du nom de l'adversaire. Daniel Sanchez le sait d'ailleurs mieux que quiconque. Son bilan face aux grands est catastrophique: deux défaites et trois parités dont deux à Radès. Cela n'a pas empêché le CA de finir premier à mi-chemin. Chapitre bilan comparatif de cette première partie de la saison (et en remplaçant les trois relégués par les trois promus), on obtient le bilan suivant : Saison 2013/2014 : 7 victoires, 3 nuls et 5 défaites avec un total de 24 points. Saison 2014/2015 : 10 victoires, 3 nuls et 2 défaites avec un total de 33 points. Indice de valeur : comparatif d'hier et d'aujourd'hui Volet appréciation des valeurs d'hier et de nos jours, l'exercice est difficile, mais il vaut le détour. Mikari a coûté les yeux de la tête, mais il n'est pas meilleur que Bouslimi. Ben Mustapha a débarqué en grande pompe, mais il a poussé Dkhili vers la sortie (le transfuge de Jendouba Sport sera d'ailleurs libre d'opter pour le club de son choix). Belkaroui a «monopolisé» une place d'étranger, mais son apport n'est pas supérieur à celui de Mohamed Ali Yâakoubi, passé chez le frère ennemi. Quant à Nader Ghandri, ex-pensionnaire d'Avignon, il constitue une énigme alors qu'en contrepartie de son arrivée, un certain Hatten Baratli a dû quitter le CA et réintégrer de nouveau le CAB. On en vient à Salifu, un bon recrutement, enrôlé au détriment d'un certain Khaled Korbi, valeur sûre, mais joueur caractériel. Ce n'est toutefois pas le cas de Houcine Nater, ramené de Suisse moyennant devises sonnantes et trébuchantes. Est-il meilleur que Zitouni, l'ex-sociétaire du COT ? Nater ne joue pas dans la même catégorie quoique jusque-là il n'a pas encore montré toute l'étendue de son talent. A la manœuvre, Belaïd, ex-expatrié de son état et pur produit du centre de formation de l'Inter de Milan, n'évolue pas dans le même registre que Mourad Hedhli. Toujours au niveau des postes avancés et outre Khelifa, le gros coup du mercato estival, un prodige tel que Maher Haddad n'aurait pas dû être cédé. Capable de désarçonner tout vis-à-vis (vitesse et percussion), l'ex-attaquant du CSS et du CSHL a certes eu des passages à vide au CA, mais les responsables clubistes auraient dû y réfléchir à deux fois avant de s'en séparer. Enfin, pour parler du CA du point de vue général, toutes sections confondues, il est judicieux de noter la bonne santé de l'association de 1920. Le Club de Bab Jédid est actuellement la locomotive du sport tunisien. Il est leader en football, Idem en handball (dames et messieurs), Basket-ball (avec un doublé à la clé), pour clore l'année avec un titre de champion d'hiver en natation. Certains signes ne trompent pas. Le travail finit toujours par payer.
