Avec un attaquant de métier, le club du Bardo aurait fait nettement mieux dans la phase aller. C'est du moins ce que pense le coach Lassaâd Dridi Dix points au terme de la première partie de la saison dernière, vingt-deux au bout des quinze premières journées cette année : c'est tout simplement le jour et la nuit, une belle métamorphose. Le Stade Tunisien vit son printemps en plein hiver. Toutefois, l'entraîneur Lassaâd Dridi, avec lequel nous avons fait le bilan, se veut plus ambitieux encore. «Il suffirait de peu de chose pour faire encore mieux, souligne-t-il. Essentiellement un attaquant ayant le sens du but, ce que n'est pas au fond Alaâeddine Marzouki qui était avec moi à l'Espoir Sportif d'Hammam-Sousse, en 2013. Il s'agit d'un joueur de couloir que j'ai transformé en deuxième attaquant. On parle de Seïfeddine Jerbi que nous venons de prendre à l'Espérance Sportive de Tunis, mais il ne s'agit pas au fond d'un attaquant classique au profil de buteur que nous recherchons. Haythem Ben Salem revient au premier plan et peut nous aider devant. Peut-être nous ne disposons plus que du marché africain d'autant qu'un attaquant tunisien répondant au profil recherché, il n'y en a pas beaucoup de libres sur le mercato. Même le Clubiste sfaxien Imed Louati est annoncé partant quelque part». Le coach stadiste trouvera-t-il l'oiseau rare parmi le lot d'attaquants d'Afrique noire qu'il soumet à des tests depuis mercredi? «Il y aura un Camerounais, un Ivoirien et un Sénégalais que je vais voir à l'œuvre, sait-on jamais!», glisse-t-il. «La patience des joueurs a des limites» Ce qu'il attend de la phase retour? «On doit progresser sur le plan offensif, martèle-t-il. La première partie a été positive sur tous les plans. Par rapport aux moyens dont nous disposons, nous avons su produire un volume de jeu fort intéressant devant les grands : l'ESS, l'EST et, dernièrement, contre le CSS, lorsque Jelassi hérita d'une grande occasion pour tuer le match. Les progrès sont tangibles malgré des péchés de jeunesse qui nous ont coûté cher devant l'USM (malgré une pimpante première période) et l'ESZ. Le manque d'expérience nous joue parfois de mauvais tours. Il faut poursuivre le travail et terminer la saison comme il faut. Tout en prenant en considération le fait que la situation financière reste critique. Quoi qu'ils manifestent des trésors de patience et de retenue, les joueurs ne sont pas à l'abri de la peur, du doute. Car arrive un moment où ils sont en droit de se poser des questions sur les salaires et les primes qui ne sont plus versés», rappelle-t-il. «Le CSS m'a parlé de Marzouki» Ce début d'année est propice aux départs et arrivées. Par la grâce du mercato, le club «rouge et vert» peut se renforcer, ce qui n'est pas encore le cas : «Je ne vois rien venir, constate Dridi avec une pointe de résignation due à sa parfaite conscience de l'énorme embarras financier que déplore son club. Notre joueur le plus en forme, Hatem Béjaoui, est parti. En contrepartie, nous attendons l'arrivée de Seifeddine Ben Akremi pour prendre son poste. L'option Ali Abdi, on le sait, est tombée à l'eau. J'aurais bien aimé bénéficier de l'apport d'un attaquant d'expérience. Les dirigeants du Club Sportif Sfaxien m'ont parlé dimanche dernier de Alaâ Marzouki, visiblement, il les intéresse. Non, ils n'ont pas évoqué avec moi le nom de Mohamed Ben Ali. Tout comme Béjaoui, Elyès Jelassi reste le joueur qui risque de nous manquer le plus si, d'aventure, il part. C'est aussi celui qui peut ramener le plus d'argent. Il se peut bien qu'il parte au CA, mais jusque-là, les négociations n'aboutissent pas. Quant à Karim Awadhi, je crois qu'il ne partira pas cet hiver. Sinon, ce sera dans le Golfe», révèle le technicien stadiste. «Mouldi Hannachi arrive» Le projet cher à Dridi continue. «J'y tiens malgré tous les tracas, insiste-t-il. Onze joueurs de la catégorie des jeunes ont rejoint le palier supérieur. Un international junior, Mouldi Hannachi, qui fait le régisseur va débarquer avec l'équipe A. Je vais tester un talent de l'équipe Elites. Le Stade reste l'équipe qui a dépensé le moins sur le mercato l'été dernier. Mais cette fois, il nous faut un attaquant pour concrétiser les nombreuses occasions créées et un latéral gauche pour suppléer le départ de Béjaoui. Car, sans un arrière gauche de métier, nous risquons d'être déséquilibrés, de devenir en quelque sorte unijambistes, et ce, malgré les louables efforts, l'application et toute la bonne volonté de Baghdadi qui a évolué à ce poste dimanche dernier à Sfax. Je dirais même qu'il m'a donné satisfaction», conclut Dridi. Disparition de Hédi Braïek Le Stade Tunisien vient de perdre une de ses vedettes de la Belle Epoque, l'ancien attaquant international Hédi Braïek, accompagné avant-hier jusqu'à sa dernière demeure. Que l'âme du défunt repose en paix. Reprise lundi prochain Après une semaine de repos, les hommes de Lassaâd Dridi reprendront le travail lundi prochain.