«Un derby reste un derby», prévient le coach stadiste. Les ennuis actuels de l'Espérance n'y changent rien Les données psychologiques ne changent pas d'un iota. «Ni favoris ni challengers, insiste Lassaâd Dridi. Aucun a priori quand bien même le club «sang et or» n'est plus aussi performant que par le passé. Toutefois, il reste un grand, capable d'une réaction à tout instant. Les trois points lui sont certes indispensables, compte tenu d'un classement précaire, mais nous allons jouer sans complexe. Quel que soit le nom de l'adversaire, surtout qu'il possède des joueurs de qualité. Notre rendement doit être dans la continuité de notre production de Gabès, où nous avons accompli beaucoup de progrès». Une pelouse infâme Autre souci, inattendu celui-là : les blessures provoquées par une pelouse infâme sur laquelle s'entraîne l'effectif «rouge et vert». Le cas de Malek Landolsi et Alâa Marzouki (petites entorses), Alex Samian (tendon). «Vous ne pouvez rien faire sur une pelouse pareille, qui constitue un sérieux frein à notre préparation», déplore le coach stadiste. La blessure de Mohamed Ben Ali, vendredi dernier, lors du test remporté (1-0) devant la Jeunesse Sportive de La Soukra, est sans conséquences. En revanche, l'attaquant Haythem Ben Salem n'est pas prêt pour ce derby : «Il ressent toujours des brûlures qui l'empêchent de reprendre la compétition après son accident de la circulation», témoigne son entraîneur, lequel sera contraint de compter encore une fois sur le jeune Ghanéen Thierry-Ernest Anang à la pointe de l'attaque. Ce n'est certes pas la meilleure solution, mais il faut faire avec, d'autant que les formules offensives ne sont pas abondantes. Le club du Bardo attend le mercato d'hiver pour booster ce compartiment réduit à sa plus simple expression malgré la percée des jeunes du cru (les Jelassi, Ben Dhiafi, Jaffala...). Dridi pour le rachat L'absence du pilier de la défense, Hachem Abbès, chambarde à l'évidence les équilibres. Aux yeux de certains, l'ancien Clubiste sfaxien n'est pas loin de représenter le point fort de ce secteur. On craint même l'inconstance d'Emir Dridi, auteur d'une première partie de saison plutôt accidentée. Le défenseur central est loin de rappeler le vaillant arrière de la saison précédente. Forcément, son association avec Hamdi Rouid nourrit quelques appréhensions devant une ligne offensive capable d'un réveil salutaire. Un ST qui plaît et convainc Soulagé par sa nette victoire (3-0) lors de la 8e journée contre l'Avenir Sportif de Gabès dans la cité du Sud-Est, le ST vise toujours plus haut. Ce n'est pas qu'il court aveuglément, de façon obsessionnelle derrière les premières places, mais il est à des années-lumière de ses souffrances de la dernière saison. On n'est plus vraiment dans le même état d'esprit : il y a quelques mois, c'était un pathétique sauve-qui-peut qui a condamné à une profonde crispation ses supporters qui craignaient vraiment le pire. Et cela était parti tout près : sans la victoire salvatrice à Béja, le légendaire club du Bardo se serait retrouvé, aujourd'hui, au purgatoire. Transformation totale depuis l'été dernier. Le coup de semonce de l'exercice écoulé a porté. Les «Rouge et Vert» ont reverdi, évoluant sans complexe. Sans que l'effectif ait profondément changé, le coach Lassaâd Dridi a su insuffler un sang neuf et galvaniser les troupes. Tout en poursuivant son objectif, la mise en place d'un projet sportif où les jeunes du cru sont lancés dans le grand bain. Les résultats ont suivi. Certes, avec quelques couacs, du reste logiques, mais au bout du compte, le Stade est toujours là, dans le peloton de tête, malgré les grosses difficultés financières et le peu de soutien dont bénéficie le bureau actuel. Confirmation vendredi devant le champion en titre?