2014 n'aura pas été l'année de la culture en Tunisie, mais ce fut quand même une année riche en événements culturels. En Tunisie, 2014 a été une année politique par excellence. Les événements politiques ont, en effet, pris la part belle dans la couverture médiatique, et c'est le cas depuis le 14 janvier 2011. Quelques jours nous séparent de la célébration de quatre années depuis cette date. Il est indéniable que celle-ci a également profité au champ culturel qui a connu en 2014 quelques grands moments et beaucoup d'événements. Culturellement, 2014 a vécu de nombreux cinquantenaires et même centenaires. Le festival international de Hammamet et celui de Carthage ont célébré leurs cinquantenaires pendant l'année écoulée. Le festival de Carthage l'a fait avec des artistes de renommée internationale comme Yanni et Stromae, mais aussi le retour du compositeur et luthiste tunisien Anouar Brahem, qui en a assuré l'ouverture. L'artiste est revenu avec un nouveau double album «Souvenance». Il a aussi assuré un concert au Kef, une première dans sa carrière. Autre cinquantenaire en 2014, celui de la fédération tunisienne des cinéastes amateurs, à qui l'ont doit chaque année la tenue du festival international du film amateur de Kélibia. Il y a 100 ans, naissait la chanteuse tunisienne mythique Saliha. Son centenaire a été célébré en 2014 par le ministère de la culture qui lui a rendu hommage lancé depuis sa ville natale le Kef, à travers, entre autres, un spectacle, un film documentaire et un site dédié à la chanteuse. Dans la catégorie des artistes plus contemporaines, la comédienne Hind Sabri a été, début décembre, élevée au rang de Chevalier des arts et des lettres pour l'ensemble de son œuvre, par l'Etat français. Cet hommage à la comédienne nous mène au monde du cinéma en Tunisie qui a connu la 25e édition des journées cinématographiques de Carthage. L'événement a fait l'unanimité pour sa bonne organisation, mais son programme a été contesté par certains cinéastes et producteurs tunisiens. Toujours dans le cinéma, c'est sans doute le documentaire qui s'est distingué en nombre et en diffusion internationale. Retenons cette année la cinéaste Kaouther Ben Hania avec son documentaire « Le challat de Tunis » et son court-métrage «Peau de colle», primés en Tunisie et ailleurs. Le directeur photo tunisien Sofiane El Fani est désormais une valeur sûre, ayant assuré l'image du film « Timbuktu » d'Abderrahmane Cissako (compétition officielle de Cannes 2014 et ouverture des JCC 2014), après avoir travaillé, entre autres films d'Abdellatif Kechiche, sur «La vie d'Adèle», Palme d'Or de Cannes 2013. Du cinéma, passons aux arts plastiques qui ont été marqués en 2014 par un grand événement, encore un centenaire, celui du «voyage à Tunis» des trois peintres Paul Klee, Auguste Macke et Louis Moilliet. Une exposition qui porte le nom des trois peintres, composée d'une trentaine de leurs œuvres a été inaugurée le 28 novembre 2014 au musée du Bardo. Elle se poursuit jusqu'au 14 février 2015. Le quatrième art n'a pas eu autant de chance. Malgré une année riche en productions, le théâtre n'a pas réussi à marquer les esprits en 2014. Quant à la littérature, elle a sûrement souffert de l'absence de la foire internationale du livre cette année. Un appel à participation pour la prochaine édition vient d'être lancé par le ministère de la culture. La 31e édition est prévue du 27 mars au 5 avril 2015. La saison littéraire de 2014 a connu quelques succès, dont «L'italien» de l'universitaire Chokri Mabkhout. Pour finir sur une touche de beauté et d'originalité, n'oublions pas l'effet de l'exposition à ciel ouvert de Street art Djerbahood, qui a fait parler d'elle autour du monde. La cité Erriadh a, en effet, accueilli, en septembre 2014, une centaine de graffeurs venant du monde entier afin d'y laisser leurs empreintes artistiques. Les images ne vous ont sûrement pas ratées ! Sur ce, bonne année 2015 ! Qu'elle soit une année pour les arts en Tunisie, en termes de production, d'organisation et de politique culturelle.