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Formation du nouveau gouvernement : inextricables dilemmes
Tribune


Par Brahim OUESLATI*
Après une expectative qui n'a que trop duré, le nom du nouveau chef de gouvernement vient d'être, enfin, dévoilé et l'on sait, maintenant, que c'est Habib Essid, ancien ministre de l'Intérieur dans le gouvernement Essebsi de 2011, qui a été chargé de former le prochain cabinet. Le choix de ce haut commis de l'Etat, qui a occupé plusieurs postes dans l'administration tunisienne, répond à un souhait formulé par le nouveau Président et la plupart des formations politiques, dont notamment Ennahdha, de nommer une personnalité indépendante pour succéder à Mehdi Jomâa. Personnalité indépendante mais «proche de Nida Tounès» pour éviter que le nouveau locataire de La Kasbah ne prenne ses ailes par rapport au parti.
Essid dispose d'un mois renouvelable, une seule fois, pour former son gouvernement. Un gouvernement dont les contours ont, d'ores et déjà, été définis au cours des réunions ayant regroupé autour de Nida Tounès les formations et les personnalités politiques qui ont annoncé leur ralliement à Nida et apporté leur soutien à son candidat Béji Caïd Essebsi lors de l'élection présidentielle. Selon les indiscrétions, le prochain gouvernement se composerait de 22 ministres, 3 ministres délégués et 9 secrétaires d'Etat. Il comprendrait trois grands pôles, sécuritaire, diplomatique et économique. Plusieurs noms de ministrables circulent avec insistance, mais on ne connaît pas encore la forme du gouvernement. Sera-t-il un gouvernement d'union nationale, ou un gouvernement politique ou encore un gouvernement qui comprendrait des technocrates et des politiques ? C'est pourquoi, après le choix cornélien du nouveau chef de gouvernement, Béji Caïd Essebsi et son «ancien» parti seront face à d'autres dilemmes, non moins inextricables.
1- D'abord, la représentation régionale au sein du nouveau gouvernement. Cet élément n'a pas figuré dans les critères de choix des gouvernements successifs depuis l'indépendance du pays. Ni Bourguiba ni Ben Ali n'ont réussi à réaliser une représentativité équitable, pas plus que les gouvernements de transition, favorisant des régions au détriment d'autres. «Et il est notoirement connu que la ou les régions qui monopolisent le pouvoir exécutif sont les mieux nanties sur les plans politique, social et économique». Béji Caïd Essebsi et Habib Essid vont-ils déroger à «cette règle» au risque de tomber dans la complaisance ? Les régions qui ont massivement voté pour l'actuel Président attendent d'être «récompensées» en conséquence. Mais aussi celles qui ont voté pour son adversaire Moncef Marzouki ne devraient, en aucun cas, se sentir lésées, pour ne pas dire «punies». Ce serait une erreur, plus grave, une faute que Béji Caïd Essebsi ne commettrait pas, à mon sens.
2- La parité hommes et femmes. Plus de 60% des électeurs de BCE sont des femmes dont plus d'un million lui ont donné leurs voix. Leur attente est plus que légitime de se voir dignement représentées au sein du nouveau gouvernement. Bien que la parité totale reste encore un objectif difficile à réaliser, même dans les plus grandes démocraties, elle n'en demeure pas moins une revendication essentielle de la majorité des Tunisiens et des Tunisiennes. Les profils ne manquent pas qui présentent des parcours riches et intéressants. Ce serait d'ailleurs une forme d'hommage rendu au rôle joué par la femme tunisienne, non seulement au cours des dernières années post-révolution, mais aussi tout le long de l'histoire du pays qui se targue d'être pionnière dans les droits de la femme.
3- Verra-t-on une diversité dans le prochain gouvernement? La diversité voudrait dire l'ouverture sur d'autres formations politiques, voire aux organisations nationales, dont notamment les centrales syndicale et patronale. Les déclarations du président de la République laissent entendre que «Nida ne gouvernera pas seul» parce que «le pays traverse une période délicate qui commande l'unité nationale et l'association de toutes les sensibilités politiques». C'est pourquoi «aucune partie ne sera exclue». Il rejoint dans cette idée le président du mouvement Ennahdha qui plaide pour «un gouvernement d'union nationale soutenu par une large majorité au sein de l'ARP entre 70 et 80%». Reste à savoir si le mouvement islamiste qui a, favorablement, accueilli la nomination de Habib Essid sera représenté dans le prochain gouvernement, même si tout laisse prévoir une telle éventualité, si l'on sait que Rached Ghannouchi a été consulté au cours d'un tête-à-tête, dimanche soir, avec Béji Caïd Essebsi qui l'a informé du choix de Habib Essid. Les autres partis qui ont apporté leur soutien au nouveau président lors de l'élection présidentielle sont, pratiquement, assurés d'obtenir quelques postes, tout comme des personnalités indépendantes qui ont participé à la campagne électorale de BCE.
4- Le gouvernement sera-t-il ouvert à la jeunesse ? Les jeunes Tunisiens sont complètement déçus par l'évolution de la situation du pays et se sentent trahis par une classe politique qui a usurpé leur «révolution», jeté aux oubliettes ses slogans de «liberté, emploi et dignité» et accaparé l'espace public, leur laissant très peu de place. Les causes qui ont déclenché «la révolution des jeunes» sont toujours là. Pis encore, la situation s'est même dégradée avec l'accroissement du taux de chômage, l'aggravation de la pauvreté, la détérioration de la situation sécuritaire, la flambée des prix, la désintégration de l'économie nationale, la résurgence de phénomènes comme le terrorisme, la recrudescence de la violence et de la criminalité. Peu d'entre eux ont voté lors des élections législatives et présidentielle, marquant, ainsi, leur mécontentement. Leur implication dans la vie politique nationale et dans la prise de décision serait une manière de les remettre en confiance et de leur rendre cet espoir qu'ils ont perdu.
5- Que reste-t-il alors au parti vainqueur qui a accepté, non de gaieté de cœur, de céder La Kasbah à une personnalité non issue de ses rangs, quoique proche de lui ? Les prétendants sont nombreux, y compris parmi les députés. Sans aller jusqu'à parler de fronde ou encore de rébellion, des voix s'élèvent, de plus en plus, pour critiquer la décision de ne pas nommer des membres de l'ARP au gouvernement. Pourtant, un accord tacite a été conclu, avant les élections législatives, «interdisant» aux futurs élus de ne pas briguer des postes ministériels. Certes, le cumul est interdit par la constitution, mais les prétendants sont prêts à troquer leur siège au Bardo contre un strapontin dans le gouvernement. Or, il semble que pareil accord n'engage que ceux qui le croient. Reste alors le cas Taïeb Baccouche, le secrétaire général du parti et candidat naturel au poste de chef de gouvernement. S'il n'a pas dérogé au consensus, faisant prévaloir l'intérêt national sur l'intérêt du parti et par-delà même sur son propre intérêt, il pourrait hériter d'un grand ministère de l'Education, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, avec le titre de ministre d'Etat, numéro deux du gouvernement. Comme il pourrait être nommé aux Affaires étrangères avec toujours le titre de ministre d'Etat.
6- Pour le moment, Habib Essid dispose d'un mois renouvelable une seule fois pour constituer son gouvernement. Il devra consulter tous azimuts avant de trouver la panacée. A défaut de consensus, un bon compromis pourrait suffire pour aplanir les difficultés et ne pas interrompre l'élan né des dernières élections. L'exercice de la démocratie est parfois périlleux et semé d'embûches. Mais avec le parachèvement des institutions et la formation du nouveau gouvernement, prendra fin la période de transition et le pays entrera dans une nouvelle étape de son histoire, qu'on espère plus stable et pleine d'espoir.


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