Par Abdelhamid Gmati L'attentat contre le siège de Charlie Hebdo a suscité une vague d'indignation un peu partout dans le monde, y compris dans certains pays arabes et en Tunisie. En assassinant des caricaturistes et des journalistes, les deux assaillants ont prétendu avoir vengé le Prophète Mohamed, dont des caricatures avaient été publiées par ce journal satirique français. Etait-ce réellement le cas ? On avait cru que cette publication avait déjà été « punie » lorsqu'on avait incendié son siège. Ne nous trompons pas : cet acte relève de la stratégie des terroristes qui consiste à choisir des cibles symboliques, très médiatisées pour semer la terreur. Les policiers, dont un Tunisien d'origine, et les otages assassinés avaient-ils commis des actes contre l'Islam et les musulmans ? Chez nous, en Tunisie, le policier, musulman, lâchement tué à El Fahs, avait-il commis une action contre la religion musulmane ? Et nos dizaines de gardes nationaux, de policiers et de militaires victimes d'actes terroristes n'étaient-ils pas là seulement pour défendre leur pays ? Soyons clairs : le terrorisme n'a rien de religieux et les terroristes de tous bords ne font qu'utiliser les religions à des fins politiques. Le terrorisme d'Etat que pratiquent les sionistes en Palestine occupée n'est pas commandé par le judaïme. Et ce sont des rabbins juifs qui l'affirment. Il existe une véritable internationale terroriste et on en a compté 18 à travers le monde. Des groupes armés, se prévalant de l'Islam mais étrangers à ses principes et ses valeurs, voulant détruire pour semer la terreur et imposer leur programme, le même : remplacer les régimes locaux, remplacer des dictatures par des dictatures encore plus brutales, sous l'appellation de régimes islamiques respectant ce qu'ils appellent la charia, un ensemble de règles brutales élaborées par des politiques (cette charia est différente selon les pays). Ce qui est appelé « Islam politique » a déjà provoqué près de 500.000 morts en Libye, Algérie, Irak, Syrie... Le groupe Boko Haram a déjà tué plus de 2.000 personnes au Nigeria qui n'avaient rien fait contre l'Islam et ne savaient certainement pas dessiner. Le fameux Daech détruit des monuments historiques (des mosquées et des sanctuaires) en Syrie et en Irak. Chez nous, l'émotion est grande et se manifeste à chaque acte terroriste depuis plus de trois ans. Ces jours-ci, on a pleuré le policier assassiné à El Fahs et on est très inquiet pour les deux journalistes retenus en otage en Libye depuis quelques mois. Ont-ils été assassinés comme le prétendent des groupes terroristes ? En l'absence de confirmation crédible, l'espoir reste permis. En fait, l'heure n'est pas d'espérer ou de réagir par à-coups. Une mobilisation générale est requise pour mettre hors d'état de nuire toutes ces « cellules dormantes ». Certes, il ne se passe pas un jour sans que les forces de l'ordre ne dénichent des caches d'armes et n'arrêtent des terrorismes ou leurs complices. Mais l'action sécuritaire doit être accompagnée par d'autres mesures. En premier lieu, demander des comptes à celles et à ceux qui osent encore minimiser le terrorisme et défendre les terroristes. A l'instar de cette dame, Imène Trigui, qui estime que le « terrorisme est un droit comme les autres droits de l'Homme ; ou de cet avocat, Ghazi Mrabet, qui pense qu'il ne faut pas appeler « terroristes » les assassins du policier d'El Fahs, car cela blesserait leurs sentiments. Et il est nécessaire de s'occuper sérieusement des mosquées et des jardins d'enfants où l'on procède à un lavage de cerveaux en règle et où on recrute ces jihadistes terroristes. Le terrorisme est une calamité, qui n'a rien à voir avec la religion, et il faut le traiter en tant que tel.