La Médina de Kairouan est bien conservée grâce à une réfection permanente de ses vieilles demeures, de ses souks, de ses zaouias et ses mosquées avec leurs éléments architechoniques spécifiques et leurs belles façades répondant aux caractéristiques architecturales d'une ville classée patrimoine mondial. Il va sans dire que l'utilisation des matériaux de construction traditionnels est toujours en vogue pour la restauration, d'où l'importance des gallalas (fours à briques traditionnels) qui existent à Kairouan depuis très longtemps et qui ont aidé à en sauvegarder le cachet. Or, les gallalas ont été transférés de différents endroits à d'autres à cause de la pollution qu'ils provoquent et de l'extension urbaine. Situés actuellement près de l'ancienne route de Sousse, ils fournissent la brique dont la préparation se fait au soleil et avec le fumier, les variantes de carrelages préparées sans fumier et à l'ombre, la pierre à chaux destinée à fournir de la chaux vive. Or, l'emplacement actuel de ces ateliers ne répond pas aux critères techniques souhaitables, vu la mauvaise qualité de l'argile due à une terre très saline, ce qui se répercute négativement sur le rendement de ce secteur artisanal. En outre, les artisans se plaignent du prix élevé de la pierre et des combustibles (déchets de distillation du romarin, grignon d'olives, etc.) et du manque de main-d'œuvre, contrairement au prix de la chaux et des briques qui n'a pas tellement évolué. D'ailleurs, le nombre des artisans qui possèdent des ateliers au sein de ces gallalas est passé de 25 dans les années 80 à 5 aujourd'hui.