La prime de productivité octroyée aux agents de transport ne doit pas dépasser deux salaires et demi (une moyenne de 2.4 du salaire) afin de préserver les équilibres financiers des sociétés de transport terrestre. Or, les agents exigent une prime trimestrielle équivalente à trois fois leur salaire Sans crier gare, les agents du transport ont décidé d'entamer une grève surprise, sauvage, sans préavis, prenant de court tout le monde. Ils ont décidé de paralyser tout le pays parce qu'on ne leur a tout simplement pas versé leur prime de décembre, sans se préoccuper de l'impact de leur geste sur les usagers qu'ils n'ont même pris la peine de prévenir. C'était leur manquer tout bonnement de respect. Beaucoup ont eu un mal fou à se rendre à leur lieu de travail. Des élèves et des étudiants sont arrivés en retard à leurs cours ou n'ont pas pu se rendre à leur établissement, faute de transport. Des patients ont raté leur rendez-vous à l'hôpital. Tout cela pour un malentendu autour d'une prime. Au cours d'une conférence de presse, donnée hier au siège du ministère du Transport, le ministre du Transport, Chiheb Ben Ahmed, a affirmé que lui même n'était pas au courant de cette grève organisée à la dernière minute sans que le ministère ne soit prévenu. Une grève des agents du transport était prévue, certes, mais pour le 19 janvier prochain. Le ministre a dénoncé de telles pratiques, reprochant aux protestataires de prendre «les citoyens en otage» pour obtenir une satisfaction de leurs revendications essentiellement pécuniaires. Aujourd'hui, les structures syndicales et le ministère du Transport n'ont toujours pas abouti à un accord sur le montant des primes et des heures supplémentaires qui doit être versé aux agents du transport. Jusqu'ici, chaque société de transport appliquait sa propre méthode de calcul des primes et des heures supplémentaires, favorisant, ainsi les dépassements. Une situation qui doit prendre fin selon le ministre qui a affirmé que toutes les sociétés de transport, au nombre de quinze, devront dorénavant calculer le montant des primes et des heures supplémentaires en respectant la réglementation en vigueur et en se référant à l'article 111 du statut commun aux entreprises de transport terrestre. Les prochaines primes de l'année 2015 devront être définies sur la base de cette nouvelle méthode de calcul sur laquelle devront s'aligner toutes les sociétés de transport terrestre sans exception afin de garantir l'équité et la justice. « Si les sociétés de transport vont continuer à appliquer l'ancienne méthode de calcul, cela va correspondre à une augmentation de 29 millions de dinars. Ce qui va peser sur les équilibres financiers de ces sociétés, a relevé le ministre. Par contre, si la nouvelle méthode de calcul des primes est appliquée, on obtiendra une augmentation de onze millions de dinars uniquement». Le ministre a relevé, à ce propos, que la prime trimestrielle octroyée aux agents de transport ne doit pas dépasser deux salaires et demi (une moyenne de 2,4 du salaire) afin de préserver les équilibres financiers des sociétés de transport terrestre. Or, les agents de transport exigent une prime trimestrielle équivalente à trois fois leur salaire. Les négociations se poursuivent entre les structures syndicales et le ministère pour trouver un compromis. Le ministère du Transport a déjà versé à tous les agents de transport une avance sur leur prime de décembre d'un montant de 500 dinars pour chaque agent. Si un accord n'est pas trouvé, les agents poursuivront leur grève.