Le canard satirique à 3 euros se vend entre 50 et 100 euros. Le Conseil français du culte musulman appelle au calme Epuisé aux Relay, librairies et autres kiosques parisiens, le numéro 1178 de Charlie Hebdo se vend désormais aux enchères virtuelles des site e-bay, priceminster... Aux aguets, les cybervendeurs ont flairé le filon. Le canard satirique à 3 euros se vend entre 50 et 100 euros, au bas mot. Ce n'est rien comparé aux exemplaires à 100.000 euros d'un enchérisseur particulièrement avide. La rapacité virtuelle n'a pas ménagé la version PDF, elle aussi mise en vente, à son prix habituel cependant. Cette prédation éditoriale n'a pas entamé l'élan des lecteurs, déçus toutefois de tant de convoitise. Les libraires se confondent en regrets et se consolent avec une relivraison imminente. Metronews annonce l'impression de 2 millions d'exemplaires supplémentaires, ainsi qu'un approvisionnement régulier tout au long de la semaine. La France vit-elle un chagrin éditorial? C'est l'impression que donne un lectorat plus militant que féru. «Il s'agit d'abord de rendre hommage aux dessinateurs abattus le 10 janvier dernier», explique un détracteur de Charlie, qui tenait à se procurer un exemplaire, «histoire de juger sur pièce». «Le journal qui a failli mettre la clé sous la porte fera désormais partie du panier de la ménagère...», ironise-t-il... Outre les demandes d'abonnement qui explosent jusqu'en Californie, où un certain Arnold Schwarzenegger aurait rempli son formulaire de «charliphile», le site JaideCharlie.fr aurait récolté mardi dernier un million d'euros (Direct Matin)... Le contenu ne semble pas trop primer. Le Conseil français du culte musulman appelle au calme. L'heure n'est pas au débat de fond. La Une où le Prophète Mohamed apparaît sur fond vert «pardonnant tout» au «nom de Charlie» était peu ou prou une fin en soi...