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Cessez d'éclabousser davantage le passé glorieux de Bourguiba
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 02 - 2015


Par Noureddine boujemaa
Son apogée qui ne fait l'ombre d'aucun doute, son talent de grand politicien, sa justesse de vue et la grande sagesse dont il faisait preuve quand il gérait les affaires de l'Etat, tant de qualités caractéristiques qui lui ont permis de conduire le pays en 1955 à l'autonomie interne et à l'indépendance totale en 1956, grâce à l'amélioration de ses rapports avec la France.
Son buste que j'ai vu de mes propres yeux qui figure et figurera toujours au musée Grévin à Montmartre avec les rois de France et les grands hommes qui ont marqué le 20e siècle en dit long sur ce grand mérite et ce grand hommage réservés par la France au «combattant suprême». Cet homme exceptionnel fait et fera toujours notre fierté même s'il n'est plus là.
A tous les Tunisiens qui n'ont pas vécu trois évènements de taille qui ont secoué et bouleversé le pays en 1955, 1958 et 1961 qui ont fait couler injustement le sang tunisien, à tous les étudiants dans les écoles et les universités et à tous les jeunes d'une manière générale, je voudrais à tous leur parler de ça, en commençant par :
Le premier événement de 1955
En 1955, commencèrent les prémices du grave conflit ayant éclaté entre Bourguiba et Ben Youssef. A cette époque, Bourguiba qui vivait sa déportation à l'île de Groix en France a été informé par un envoyé spécial de l'Etat français avec mission de lui notifier que la France acceptait à entamer avec la Tunisie des négociations et des accords reconnaissant l'autonomie interne de notre pays. Bourguiba, qui était dans l'euphorie, chargea immédiatement Taher Ben Ammar de présider une délégation composée d'experts tunisiens, les meilleurs sur la place. Taher Ben Ammar, très bon et fin négociateur et très compétent dans ce genre de mission très délicate, était à ce moment-là le 1er ministre du gouvernement tunisien.
Après plusieurs mois, des négociations ont commencé entre les deux parties. Elles étaient entrecoupées et reprenaient sitôt que Bourguiba intervenait positivement pour débloquer la situation par le biais de son homme de confiance, Hassan Belkhodja. Les négociations ont abouti à des accords qui ont été signés par Taher Ben Ammar en tant que chef de la délégation tunisienne et par la France qui reconnaissait ainsi officiellement l'autonomie interne de la Tunisie en 1955.
La France proclama ensuite la mise en liberté de Bourguiba qui a regagné Tunis le 1er juin 1955 dans un jour de fête, accueilli par des milliers de Tunisiens en liesse venus à sa rencontre dans une joie indescriptible jamais vécue pour le saluer et lui exprimer leur reconnaissance et leur profonde gratitude pour ses grands sacrifices à la patrie.
Après quelques jours, Ben Youssef débarqua à Tunis le cœur gonflé, plein de haine et de rancœur envers Bourguiba. Là, il faut expliquer pourquoi Ben Youssef avait des griefs contre Bourguiba. Au moment où Ben Youssef était encore au Caire en Egypte, il a appris que les accords conclus entre la Tunisie et la France prévoyaient l'attribution de trois ministères, à savoir la Justice, les Finances et les Affaires étrangères, à trois ministres français. Il considéra que Bourguiba a trahi le peuple tunisien, mais le «Combattant suprême» a repoussé cette accusation avec toutes ses forces en infligeant un démenti catégorique à ce qu'il prétendait. Bourguiba a essayé par tous les moyens de le persuader et le convaincre que cette accusation était mal fondée et imaginaire. Les choses commencèrent à se dégrader entre les deux hommes et entre les partisans de Bourguiba et ceux de Ben Youssef.
Les Tunisiens commencèrent à se rendre compte qu'un bras de fer voyait le jour entre les deux hommes qui s'accentua encore, se soldant finalement par une série d'assassinats dont les victimes étaient des partisans des deux clans. Un climat de tension et un grand remous régnèrent dans le pays.
Devant la gravité de la situation qui allait dégénérer en une guerre civile, Bourguiba, appuyé par son parti et une grande majorité de son peuple, décida la tenue d'un congrès à Sfax auquel ont été invitées des personnalités politiques arabes et étrangères, y compris la presse internationale; mais Ben Youssef, qui était convoqué à ce congrès pour expliquer les raisons de sa position, préféra ne pas s'y rendre pour ne pas perdre la face puisqu'il n'avait rien à dire de concret à son avantage. Voulant protéger son peuple et arrêter l'effusion du sang des Tunisiens. Bourguiba décida de resserrer l'étau autour de Ben Youssef. Ce dernier, se sentant en danger, quitta clandestinement la Tunisie.
Le deuxième événement en 1958
Il concernait l'attaque par surprise lancée par des avions de combat français dotés des armes les plus sophistiquées de l'époque venant d'Algérie, un jour de Souk à Sakiet Sidi Youssef, laissant sur le sol plusieurs centaines de morts et de blessés, tous des Tunisiens. A l'issue de cette attaque ignoble et que le moral dégoûte, la France s'est contentée de déclarer que les avions français étaient en légitime défense et qu'elle appliquait le droit de poursuite contre des résistants algériens chaque fois qu'ils étaient traqués par les forces militaires françaises. La France n'a pas daigné présenter ses excuses au gouvernement tunisien.
Comme Bourguiba ne possédait pas les moyens pour venger nos morts et nos blessés et que notre armée nationale venait de former son premier noyau, il porta l'affaire de l'attaque devant les Nations unies qui ont finalement plaidé en notre faveur.
Ici je voudrais poser une question : est-ce que la France, premier pays des droits de l'Homme, a indemnisé les familles des morts et des blessés de Sakiet Sidi Youssef ? A ma connaissance non.
Tous les ans à pareille époque, une délégation officielle algérienne se rend à Sakiet Sidi Youssef pour commémorer avec leurs frères tunisiens la mort de nos martyrs victimes d'une épreuve cruelle par cette attaque lâche et douloureuse. A la suite de cette commémoration, des petits projets accomplis sont inaugurés répandant beaucoup de joie parmi les habitants de ce village meurtri à titre de reconnaissance envers les familles des martyrs. Espérons que cette tradition ne disparaîtra pas avec les années qui viennent.
Le troisième événement : la bataille de Bizerte en 1961
Mais avant de parler de cette affaire, revenons un peu en arrière pour voir ce qui s'est passé entre Bourguiba et le général de Gaulle, président de la République Française à cette époque. Bourguiba, qui était président de la République Tunisienne, était toujours préoccupé par la base de Bizerte qu'il tenait à récupérer, considérant que cette base constituait un déshonneur à la souveraineté tunisienne si elle n'était pas évacuée par les troupes françaises.
Sur sa demande, Bourguibat fut reçu par le général De Gaulle avec lequel il engagea une discussion au sujet d'un compromis fixant un calendrier pour résoudre ce problème dans les meilleurs délais. Mais le général de Gaulle, après l'avoir écouté attentivement, lui signifa qu'il ne pouvait donner une suite favorable à sa demande, et lui demanda de reporter cette question à une date ultérieure, insistant sur le fait que la France était préoccupée par ce qui se passait en Algérie. Il faisait allusion à la guerre d'Algérie. Bourguiba ne tarda pas à rentrer à Tunis déçu et non satisfait par la réponse du général de Gaulle. Il déclara à la presse que la France a réservé à sa demande une fin de non-recevoir. Mais le problème pour Bourguiba était resté toujours sa première priorité. Un jour, il apprit par le gouverneur de Bizerte que la marine française stationnée dans la base a commencé à entamer des travaux d'expansion sur les pistes d'envol de la base. Considérant que cet acte agressif et provocateur constituait une atteinte à la souveraineté de notre pays. Il demanda à Paris d'arrêter les travaux immédiatement selon une note de protestation.
Devant le silence du gouvernement français qui n'a pas daigné répondre à sa demande, Bourguiba donna l'ordre au gouverneur Tkaïa d'organiser un grand rassemblement à Bizerte mobilisant les cellules destouriennes pour assurer le transport des Tunisiens qui voulaient se rendre à Bizerte. Le gouverneur de cette ville fit placer des centaines de rouleaux de fil barbelé autour de la base pour empêcher les travaux entrepris.
A Bizerte, tout le monde ne s'arrêtait pas de réclamer et de clamer l'évacuation sans discontinuer. Aljala... Aljala. Le général de Gaulle qui a décidé d'infliger une bonne leçon à Bourguiba, donna l'ordre à l'amiral Amman pour déclencher sa machine de guerre qui a commandé de massacrer et tuer les Tunisiens qui étaient armés de gourdins et de manches à balai : quelle mascarade ! Se sentant offensé de voir la grandeur de la France écorchée par ce grand rassemblement et la présence des rouleaux de fil barbelé sur les pistes d'envol, il décida de sacrifier des milliers de Tunisiens, sans compter les blessés, pour faire respecter la dignité et l'honneur de la France.
Est-ce que la France a présenté ses excuses au gouvernement tunisien après cette tragédie et spécialement à Bourguiba ?
Est-ce que la France a indemnisé les parents des victimes qui sont tombés à Bizerte ? A ma connaissance non.
Bourguiba, dans sa dernière tentative en Suisse, rencontra Ben Youssef. Celui-ci refusa tout compromis avec lui. Ben Youssef rentra immédiatement à Tunis avec la volonté de faire monter la tension contre Bourguiba pour plonger le pays dans le désordre et le chaos.
Bourguiba n'est donc pas responsable du sort que le destin a réservé à Ben Youssef.
Au sujet de la bataille de Bizerte, Bourguiba n'a jamais sacrifié le peuple tunisien pour être massacré par les avions de combat français venant d'Algérie. Il a tout juste voulu faire pression sur la France. Il n'a jamais douté un seul instant qu'elle allait réagir contre le peuple tunisien avec une telle cruauté, une telle sauvagerie, et une telle barbarie.
Bourguiba a mis l'armée nationale en position de faiblesse
Il est à signaler que les intentions belliqueuses de l'amiral Amman ont échappé à Bourguiba, sinon le désastre de Bizerte aurait été évité. Un fait saillant concernait cinq soldats tunisiens: barricadés dans un petit magasin, ils ont tué entre 40 et 50 soldats français, ils se sont battus comme des lions jusqu'à leurs dernières cartouches, ils sont morts comme des héros par le déminage du magasin sus-indiqué.


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