Par M'hamed JAIBI Classée sans surprise par The Economist Intelligence Unit, premier pays arabe en matière d'opportunités économiques pour les femmes, la Tunisie consolide parmi les pays arabo-musulmans son statut de modèle de société où la femme jouit d'une liberté de mouvement et d'un accès aisé à la pleine citoyenneté. L'indice des opportunités économiques des femmes, qui nous place en 44e position mondiale, met en exergue l'adéquation chez nous de l'environnement des affaires vis-à-vis des femmes, qu'elles soient employées ou employeuses. Calculé sur la base de divers indicateurs formant un ensemble de 5 sous-indices significatifs, l'indice mesure les politiques et pratiques de travail, l'accès aux investissements, le niveau d'éducation et de formation, le statut légal et social de la femme et le climat général des affaires. Autant d'éléments que la Tunisie n'a pas manqué de développer et promouvoir, toutes ces années, avec une rare détermination. Les législations et pratiques relatives au travail, à l'investissement et à la création d'entreprises n'ont ainsi cessé de se moderniser, dans la foulée de la mise à niveau de la production industrielle et de la restructuration de l'économie du pays dans le sens de la libéralisation, de la fluidification et de l'ouverture des frontières. L'accès aux finances et les opportunités d'investissement ont enregistré, depuis le début des années 90, une relance spectaculaire marquée par une libéralisation et une démocratisation du crédit, une réduction continuelle des taux d'intérêt et la mise en place de multiples programmes de soutien et de promotion des investissements, notamment en direction des populations les moins nanties et des groupes à besoins spécifiques. S'agissant des réalisations en matière d'éducation, d'enseignement et de formation, la Tunisie peut se targuer d'avoir aligné depuis son indépendance, puis consolidé après le Changement, des politiques d'avant-garde l'ayant placée en tête des pays du Sud en matière de promotion des ressources humaines, d'instruction de base jusqu'à la formation universitaire, avec en plus divers programmes de soutien à l'emploi et de promotion de l'employabilité ainsi que des cycles d'adaptation et de recyclage se plaçant au diapason de l'attente des entreprises et du marché de l'emploi. Enfin, le statut légal et social de la femme en Tunisie n'a pas besoin d'être mis en évidence, faisant l'objet d'éloges aux quatre coins de la planète. Car la Tunisienne est désormais, de manière effective, une citoyenne accomplie bénéficiant de toutes les conditions de l'égalité en matière de statut légal et de la parité au niveau social. Quant au climat général des affaires et à leur environnement, les chiffres enregistrés ces dernières années tant en matière de croissance que d'évolution des investissements et du partenariat dégagent une nette tendance à la satisfaction chez les promoteurs et les porteurs de capitaux qui voient en la Tunisie un site d'affaires privilégié où la production est encouragée et les échanges facilités aussi bien en interne qu'avec l'étranger. Le rapport 2010 de The Economist Intelligence Unit met de la sorte en évidence les divers apports des politiques nationales tunisiennes dans les cinq axes sur lesquels s'articule le calcul de l'indice de 59,7 points sur 100 qu'a recueilli notre pays. La Tunisie est ainsi placée devant plusieurs pays européens, asiatiques et sud-américains en matière d'opportunités économiques offertes aux femmes, ce qui visualise les progrès sensibles ayant marqué notre pays durant les dernières années quant aux perspectives s'ouvrant devant les dames pour jouir pleinement de leurs droits économiques et améliorer continuellement leur statut social. Il est bien significatif de constater que s'agissant justement du statut légal et social, la femme tunisienne a recueilli un sous-indice de 89,6 points sur 100 lui valant la 34e place mondiale et le meilleur revenu parmi tous les pays d'Afrique. Certes, la Suède, la Belgique, la Norvège, la Finlande et l'Allemagne sont les premiers classés et méritent notre respect, mais la Tunisie a réussi, sur divers éléments entrant dans le calcul de l'indice, à se prévaloir de 100 points sur 100, ce qui nous place correctement dans la course à l'avenir. D'autant que la stratégie tunisienne de promotion de la citoyenneté féminine est l'un des choix majeurs du Chef de l'Etat. Un choix qui focalise l'ambition de servir de modèle dynamique pour toutes les femmes arabes et africaines.