Par notre envoyé spécial à Milan, Karray BRADAI Vous avez fait un très long chemin. Peut-on parler d'un Altobelli marathonien ? Qu'on le veuille ou non, je fais maintenant partie des monuments du football italien et mondial, ça c'est sûr. J'ai commencé à avoir plus de responsabilités à partir de 1982, lorsque la Squadra Azzura a remporté le Mondial en Espagne. Il ne faut pas oublier que je suis resté à l'Inter onze ans, remportant tous les titres. Certes, j'ai fait une saison avec la Juventus, mais c'était tout juste avant d'être blessé. Maintenant, je suis consultant à Bein Sports. Hamdoullah, je suis bien dans ma peau. «La crise économique a plombé le calcio» Pourquoi l'Inter accuse-t-elle le coup en championnat d'Italie? Il faut être réaliste. Il n'y a pas de magie dans le calcio. Après la merveilleuse épopée de l'Inter sous la conduite de Mourinho, l'équipe a laissé partir ses meilleurs joueurs, ce fut le vide qui a rejailli sur le rendement de l'équipe. Ajoutant à cela la crise économique qui a plombé le football italien. En effet, le club milanais n'arrive plus à tenir la comparaison avec le Real et les clubs anglais pour recruter de bons joueurs. Face à cette situation, l'Inter n'arrive plus à jouer pour le Scudetto. La Juventus et la Roma ont fait le vide. Notre championnat a beaucoup perdu de son charme et de son rayonnement. Je ne répéterais jamais assez combien les joueurs actuels de l'Inter sont très moyens et manquent de personnalité sur le terrain. Certes, Mancini fait du bon travail, mais il veut des garanties pour la prochaine saison, sinon il quitte le club. «La Tunisie n'a pas su tuer le match» Heureusement que l'Inter a bien réagi face au FC Palermo... Certes, les gars de Mancini se sont réhabilités face à une bonne équipe sicilienne. Mais le mérite revient incontestablement à Guarin et au buteur Icardi qui ont retrouvé enfin le chemin des filets. Il faut persévérer, surtout que le classement actuel de l'Inter constitue une insulte pour son passé prestigieux. Avez-vous regardé la CAN 2015 ? Bien sûr. Je suis un fervent supporter du football africain. Le niveau de la dernière édition était tout juste moyen. La Côte d'Ivoire méritait de remporter le titre en dépit d'une finale médiocre face au Ghana. Je saisis cette occasion pour parler de la Tunisie. Les Tunisiens m'ont impressionné par leur engagement et leur technique. Certes, ils ont été volés par un arbitrage dépassé. Leur tort a été d'avoir raté l'opportunité de tuer le match. Mais je persiste à croire que l'avenir du football est africain. Vous êtes à moitié tunisien, puisque vous y passez régulièrement un bon moment... J'aime la Tunisie. Il y a l'accueil des gens, la nature et le climat qui m'ont encouragé à acheter une maison à Kélibia. Je suis heureux de vivre en Tunisie. Propos recueillis à Milan