La brise estivale ressentie au pays natal, les retrouvailles après une ou plusieurs années de séparation, l'ambiance conviviale que l'on vit, entouré par les membres de sa famille, voilà ce à quoi aspire le Tunisien résidant à l'étranger qui éprouve, de jour en jour, du mal à faire taire une nostalgie de plus en plus insistante, une nostalgie qui se traduit par un regard excité à l'idée d'être enfin chez soi. Hier, plusieurs familles tunisiennes se sont déplacées jusqu'au port de La Goulette pour accueillir ceux que le destin a contraint à mener leur vie sous d'autres cieux. La salle d'attente grouille de familles en soif de retrouvailles. Certains ont même préféré admirer l'arrivée en douce du bateau au bord duquel voyagent leurs proches. Près de la porte interne de sortie, la troupe de majorettes de Ksar Halel profite du moment d'attente pour des répétitions improvisées. Il faut dire que la participation dela troupe de majorettes de Ksar Halel à l'accueil de la délégation tunisienne vivant à l'étranger fait partie de la tradition instaurée par le ministère du Transport et celui des Affaires sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l'étranger. «Nous avons pris l'habitude, en effet, de participer à l'accueil de nos compatriotes vivant à l'étranger, une action que nous menons avec plaisir à raison de deux fois par an. Accueillis en musique, les Tunisiens de retour au pays sont à chaque fois ravis de notre présence. Dans la gaieté et avec le sourire, nous leur donnons ainsi la première impression positive d'un séjour qu'ils attendent avec impatience. Les enfants nous regardent avec des yeux émerveillés. Ils n'hésitent pas d'ailleurs à sortir leurs appareils photos et leurs portables pour nous prendre en photo et immortaliser ce moment de pure joie», indique Sabra Zarred, membre de la troupe de majorettes. Le bateau provenant d'Italie franchit le seuil du port. MM. Abderrahim Zouari et Naceur Gharbi, respectivement ministre du Transport et ministre des Affaires sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l'étranger, se dirigent vers la sortie du bateau pour accueillir les Tunisiens de retour d'Italie. Au rythme des tambours et des trompettes, les premiers véhicules chargés de bagages commencent à toucher la terre ferme. Ils se dirigent, guidés par les agents de la douane, vers les lieux de contrôles routiniers. La nostalgie du pays Cela fait 9 ans que Makiya réside en Italie ainsi que son mari et ses enfants. Mère au foyer, vivant dans un pays qui n'est pas le sien, entourée de personnes dont la langue lui est étrangère, elle s'impatiente de retrouver sa famille et sa ville natale, Monastir. «Il m'est impossible de résister à ce retour annuel. Chaque été, je retourne, ainsi que ma petite famille, en Tunisie pour passer des moments merveilleux en famille. Cette année, le séjour sera de deux mois ; le temps qu'il faut pour se ressourcer en affection et en chaleur familiale», indique-t-elle, le sourire aux lèvres. Deux véhicules plus loin, nous trouvons Houda, une jeune maman âgée de 26 ans. Vivant en Italie depuis près de cinq ans, Houda est perpétuellement en proie à la nostalgie du pays. «Trois mois avant notre retour en Tunisie, je ressens la nostalgie du pays redoubler. Le compte à rebours ne fait que renforcer mon impatience jusqu'au jour J. Vous ne pouvez pas imaginer l'émotion que l'on ressent lorsqu'on vit loin du pays et que l'on y retourne, quitte pour un séjour limité », avoue-t-elle, tout émue. Parallèlement, les ministres ainsi que les responsables du port de La Goulette continuent leur visite dont le but est de s'assurer du bon déroulement des actions de contrôle et la facilitation des procédures afin que les tout premiers moments du séjour se passent dans de bonnes conditions. Les ministres prennent connaissance des différentes étapes, notamment celles relatives aux véhicules. Les agents de la douane vérifient le contenu des malles. Par ailleurs, un contrôle par laser, assuré par un véhicule spécialisé, permet de faciliter les procédures et faire gagner du temps aux Tunisiens de retour au pays. A l'extérieur du port, des familles s'impatientent toujours à l'idée de revoir leurs proches. Hazem Ben Alaya, 19 printemps, est venu accueillir son frère vivant en Italie depuis 9 ans. Pour lui, l'attente est insupportable. «Cela fait trois heures que je suis là à attendre l'arrivée de mon frère. Au retard du bateau s'ajoutent les procédures interminables», indique-t-il. Epuisées, abattues par un soleil tyrannique, les familles ne savaient aucunement qu'il existe trois autres issues. Enfin informée, la foule se disperse à la quête des êtres chers tant attendus. D. Ben Salem