Alors qu'elle purgeait sa peine, Lobna a été remarquée par un groupe de détenues inculpées dans des affaires de terrorisme Si son affaire a été révélée au cours du week-end dernier, les détails des interrogatoires avec cette fille de joie, arrêtée dans un hôtel de la capitale jeudi 9 avril, ont dévoilé les nouveaux stratagèmes mis en place par les groupes terroristes pour recruter de nouveaux éléments. Pis encore, les forces de sécurité ont évité de justesse un nouveau massacre qui visait des officiers et l'élite de la brigade antiterroriste. Elle s'appelle Lobna A. Elle a trente ans. Elle est connue par les services de police pour ses activités dans le monde de la débauche. Elle a, également, un casier judiciaire et venait tout juste de purger une peine de prison lorsqu'elle a été arrêtée par les agents de la police judiciaire relevant du commissariat de Bab Bhar à Tunis. Il faut dire que dans le milieu de la prostitution, il est presque impossible de cacher ses clients aux autres filles. C'est ainsi que le comportement de Lobna avait attiré les autres filles de joie qui fréquentaient cet hôtel de la capitale. Il se trouve que s'intéresser uniquement aux agents de police et se faire belle pour attirer leur attention, ne pouvait qu'éveiller les doutes des autres « professionnelles ». Et lorsqu'on sait que pour une raison ou une autre, la plupart des filles de joie sont des indicatrices pour les agents de maintien de l'ordre, il était logique que les autorités aient vent de ce petit penchant affiché par Lobna pour les policiers. Et par ces temps qui courent, il est évident que l'on ne badine point au ministère de l'Intérieur avec une telle information. Les ordres ont été, ainsi, donnés afin de tenir Lobna à l'œil et surveiller ses mouvements. Dans la foulée, son téléphone portable a été mis sur écoute. Et voilà qu'on allait commencer à y voir plus clair...l'ancienne pensionnaire de la prison des femmes de La Manouba était en contact avec des éléments dangereux et suivie de près par les services de police dans des affaires terroristes. Mais qu'est-ce qu'une fille de joie pouvait bien faire avec de présumés terroristes ? Telle est la question qui préoccupait, le plus, les agents de la police judiciaire relevant du commissariat de Bab Bhar (Tunis) chargés de l'enquête. Devant la gravité de cette affaire, le Ministère public fut alerté. Une information judiciaire a été, alors, ouverte et la suspecte arrêtée puis embarquée au poste. Commença, ainsi, l'interrogatoire de Lobna qui n'ira pas par quatre chemins en décidant de tout révéler aux enquêteurs. Et c'est ce que Lobna avait révélé relevait réellement d'une affaire d'Etat. En effet, alors qu'elle purgeait sa peine à la prison des femmes, Lobna a été remarquée par un groupe de détenues d'un genre un peu spécial. Il s'agissait d'inculpées dans des affaires de terrorisme qui l'ont attirée dans leurs conversations après avoir compris que Lobna voulait se repentir et retrouver le droit chemin. Seulement, la repentance exige quelques sacrifices et lorsqu'on a affaire avec des extrémistes, ces sacrifices pouvaient coûter la vie pour se purifier une fois pour toutes de ses fautes. Ainsi, Lobna a été approchée par ces détenues qui lui ont appris comment faire la prière et surtout lui faire comprendre que l'islam qu'elle avait connu jusqu'ici n'est qu'une religion d'impies, de mécréants et d'agnostiques . Et c'est cet Etat, protégé par des oppresseurs (Taghout-agents de police et soldats), qui incarne cet islam farfelu qui doit être combattu. Alors, il fallait viser les officiers et les agents de l'ordre et c'est la mission octroyée à Lobna qui devrait attirer les auxiliaires de la justice dans son lit et ouvrir la route aux éléments terroristes pour les liquider. Cela étant, et à sa sortie de prison, Lobna a été récupérée par un élément extrémiste qui l'a hébergée chez lui et lui a expliqué les détails de sa mission. Il n'est pas inutile de préciser que, suite aux aveux de Lobna, fut dévoilé tout le stratagème mis en place par les réseaux terroristes qui ont changé de tactique dans le but de recruter les personnes ne pouvant pas attirer l'attention des autorités afin de faire le maximum de dégâts aux moindres coûts. Cela veut dire tout simplement : épargner les éléments terroristes et les fidèles, les vrais, de ce qui est appelé « l'oppression ». Lobna devrait être entendue sous peu par le juge d'instruction chargé des affaires de terrorisme près le Tribunal de première instance de Tunis.