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Radhouane El Meddeb au Panthéon
Danse
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 04 - 2015

Voilà qu'un Tunisien, bien de chez nous, qui frôle de ses pieds cet espace réservé à l'élite. Il en fait déjà partie de son vivant en y présentant la dernière de ses œuvres chorégraphiques « Heroes Prélude ».
On connaît ce monument placé au centre de Paris comme un haut lieu de la mémoire française, un lieu que seuls les grands ( morts)y ont droit. Panthéon qui signifie « de tous les dieux » a pour vocation d'honorer de grands personnages ayant marqué l'histoire de France. Y sont notamment inhumés, Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Sadi Carnot, Emile Zola, Jean Jaurès, Jean Moulin, Jean Monnet, Pierre et Marie Curie, André Malraux ou encore Alexandre Dumas, le dernier à y avoir fait son entrée en 2002.
Voila qu'un Tunisien, bien de chez nous, frôle de ses pieds cet espace réservé à l'élite. Il en fait déjà partie de son vivant en offrant, gratuitement au public, la dernière de ses œuvres chorégraphiques « Heroes Prélude ». Le 14 avril sera désormais une date à retenir dans les annales de la culture. Car pour la première fois un spectacle chorégraphique signé Radhouane El Meddeb investit le mausolée parisien.
Ce coup d'éclat lance l'opération «Monuments en mouvement», pilotée par le Centre des monuments nationaux sous la direction de Philippe Bélaval. Parallèlement aux concerts et aux lectures de textes, avec la Comédie-française, organisés régulièrement dans différents lieux, cette première édition se tiendra jusqu'au 15 septembre dans huit monuments français, comme la place forte de Mont-Dauphin (Hautes-Alpes), le château de Châteaudun (Eure-et-Loir), ou la basilique Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Aux côtés de Radhouane El Meddeb, les chorégraphes Thomas Lebrun et Nathalie Pernette, ainsi que l'artiste de cirque Yoann Bourgeois sont à l'affiche pour cette saison de danse inhabituelle.
Une action, qui ne manque pas d'audace, invite le CentQuatre-Paris et Radhouane El Meddeb à présenter son projet «Heroes Prélude» au sein du Panthéon. Pour cet essai chorégraphique, El Meddeb fait appel à dix danseurs, recrutés dans les allées du Cent-Quatre, issus de la danse urbaine. Une rencontre de choc dans un lieu atypique.
Pour ce spectacle préparé à l'occasion, Radhouane El Meddeb a dû observer les danseurs, circassiens, comédiens qui viennent s'entraîner librement au sein du Cent-Quatre-Paris. Il a été fasciné par leur danse sans trêve, qui «si on la regarde longtemps, est dévastatrice, devient désordre, création révoltée». II a décidé de créer un spectacle avec dix d'entre eux. Il explore ainsi ce que signifie cette «faim dévorante du mouvement qui, semble mettre en jeu l'existence même» dans un lieu qui, à lui seul, raconte les héros.
«Des après-midi entières dans la Nef Curial du Cent-Quatre. Ils sont toujours plus nombreux, se rassemblent par petits groupes ou se concentrent seuls sur leur jeu. Chacun apporte son son, son rythme, ils suent, ils bougent, ils dansent longtemps, longtemps. Les respirations sont fortes, on les entend compter, discuter, échanger des techniques, montrer, regarder, essayer, réessayer. Des danseurs pris dans la discipline d'une interprétation, dont ils ont la clef, à eux tous, ou chacun d'entre eux dans la bulle qu'ils construisent, le cercle qu'ils tracent au sol par la répétition de leurs mouvements.
Je les regarde longuement, je m'approche parfois pour regarder de plus près, pour les rencontrer aussi, et comprendre cet acharnement. Je comprends que je cherche leurs rêves, je cherche à pénétrer ces vitrines qu'ils construisent, comme des cubes, des carrés qui les enserrent et les livrent aux regards. Rêver de dépasser la prouesse, le respect des dogmes et le rythme imposé par cette musique, toujours la même à chaque point sonore, de dépasser même le mouvement continu, incessant, d'accéder aux rêves ensemble, autrement que par le spectacle, le performatif de la danse dite urbaine, pour aller plus loin... où plutôt pour aller plus près de ces êtres dansants, des interprètes de leurs rêves. Car se dessine en eux, lorsqu'ils dansent, leur fragilité et leur sensibilité, une intériorité bien planquée, émouvante et confondante, par-delà la technique et les heures d'entraînement, un motif se dégage de ce tapis de corps frénétiques, des visages, des masques qui s'effondrent, des solitudes qui se disent, des promesses qui se scellent», raconte-t-il.
Donc, pour ceux qui ignore encore qui est Radhouane El Meddeb ou qui font fi de l'ignorer, il suffit de tourner le regard vers le Panthéon, il y est déjà.


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